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Rennes - Ntep: "Martial et Coman ont un temps d’avance sur moi"

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Invité de Luis Attaque, ce lundi sur RMC, Paul-Georges Ntep a évoqué son retour de blessure contre Bordeaux (2-2) ce week-end. Le milieu offensif est également revenu sur la malédiction des penalties à Rennes et la concurrence en équipe de France.

Paul-Georges, comment vous êtes-vous senti pour votre retour ?

Dès la première période, j’ai senti que j’avais un peu les jambes lourdes. Même si j’ai repris l’entraînement il y a deux semaines, je n’avais pas foulé les pelouses pendant six semaines (à cause d’une blessure à une cuisse, ndlr). Ça s’est forcément ressenti et c’est pour ça que je suis sorti à l’heure de jeu.

Avez-vous conscience des attentes que vous suscitez ?

C’est vrai qu’en écoutant les supporters ou en lisant la presse, j’ai vu qu’on attendait beaucoup de mon retour. Après, ce n’est pas un joueur qui va faire la décision tout seul. On a vu ce week-end que si on arrivait à faire de belles choses offensivement, on n’a pas su être solide défensivement. C’est un état d’esprit collectif qu’il faudra avoir pour ne plus laisser filer des points bêtement.

Rennes a raté ses six derniers penaltys, dont celui de la victoire dans le temps additionnel contre Bordeaux ce week-end. N’y a-t-il pas de tireur attitré à Rennes ?

Un tireur est désigné mais le coach (Philippe Montanier, ndlr) a une politique : celui qui rate laisse sa place pour le suivant. Ça peut être un peu dommageable parce que ça met la pression sur le tireur. Après, si ça a fonctionné dans ses précédents clubs, pourquoi pas.

Avez-vous des séances de penaltys aux entraînements ?

C’est souvent la veille des matches de Coupe qu’il y a des séances spécifiques. Dans les semaines de championnat, il y a deux ou trois qui prennent un gardien pour s’y atteler mais ce n’est pas un atelier spécifique. Au vu des résultats, ce serait pas mal de les travailler... Mais ce n’est pas forcément de la faute des tireurs. A chaque fois qu’on a un penalty, il y a toujours un fait de jeu qui fait qu’il y a énormément de temps entre le moment où il est sifflé et le moment où il est tiré. Ça met une pression, surtout en fin de match, à domicile et après une trêve alors que tout le monde attendait une victoire.

« Etre à Rennes n’est pas une tare »

Depuis votre convocation chez les Bleus, Anthony Martial et Kinglsey Coman ont fait leur apparition dans le groupe. Craignez-vous de perdre votre place ?

Oh là, là, vous savez, je ne suis pas du tout pressé. Antho prouve à chaque rencontre. Je me suis fait un plaisir de regarder ses matches, comme ceux de Kinglsey. Je ne me mets pas du tout de pression parce que ce sont des mecs qui jouent à Manchester et au Bayern, deux des plus grands clubs européens. Ils ont un temps d’avance sur moi parce qu’ils jouent des compétitions européennes. Il ne faut pas que je brûle les étapes. Le fait d’être appelé en équipe de France alors que je ne suis « qu’à » Rennes, ça m’a forcément fait plaisir. Malheureusement, je n’ai pas pu être au rassemblement parce que j’étais blessé. Mais ça prouve que le sélectionneur a un œil sur tout et il faut que je continue.

Faut-il vite partir de Rennes ?

Non, pas du tout. Benoît (Costil, ndlr) aussi est à Rennes et en équipe de France. On évolue dans un championnat où plusieurs joueurs sont observés et ont été appelés comme Hatem Ben Arfa. Etre à Rennes n’est pas une tare. Ça me permet d’enchainer les matches et de progresser en étant un élément important dans une équipe.

On vous a souvent taxé d’avoir la grosse tête depuis le début de votre carrière. Estimez-vous avoir changé ?

Il y a souvent des gens qui vous collent une étiquette de « caillera », de bad boy qui pourrit un vestiaire alors que pas du tout. Je me trouve différent aujourd’hui parce que, forcément, je grandis. Je vois des jeunes qui arrivent et je me dis qu’à leur âge, moi aussi j’avais besoin d’un mec qui me pousse et montre un peu l’exemple. Aux entraînements et en match, j’essaie d’emmener tout le monde avec moi, d’être un leader positif. C’est le chemin que je veux prendre et c’est pour ça que je suis resté à Rennes.

la rédaction avec Luis Attaque