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Ligue 2: le Paris FC, club populaire ou supporters "en plastique"?

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A l’image des clubs et des supporters de Leipzig, Hoffenheim ou Wolfsburg en Allemagne, taxés d’être en "plastique" puisque propulsés sur le devant de la scène uniquement grâce à un mécène richissime, le Paris FC et ses supporters affrontent parfois ces mêmes critiques. La plupart des suiveurs du PFC louent au contraire les valeurs familiales et populaire du club. Ils seront encore plus de 8.000 au rendez-vous ce vendredi soir contre Troyes.

"Malgré le rachat, je pense qu’on restera le club populaire de la capitale. Le club a d’ailleurs été créé en 1969, un an plus tôt que le PSG!", se défend Nicolas, supporter du Paris FC depuis près de dix ans. L’histoire est un peu plus complexe puisque la création du PSG résulte d’une fusion entre le PFC de l’époque et un club de Saint-Germain-en-Laye. Le Paris FC n’est donc pas sorti de terre artificiellement depuis que la famille Arnault, une des plus riches du monde, l’a repris. L’élan populaire est malgré tout beaucoup plus récent. En 2014, l’affluence moyenne à Charléty dépassait à peine les 1.000 supporters en National 1. Depuis la période Covid, l’affluence n’a jamais cessé de grimper jusqu’à atteindre une moyenne de près de 9.000 cette saison, avec le record absolu battu à l’occasion du derby en janvier dernier contre le Red Star, 17.748 spectateurs.

Près d’un tiers des supporters parisiens attirés par la gratuité des billets

Un boom qui s’explique par l’installation du Paris FC dans le haut de tableau de L2 depuis plusieurs saisons et aussi par la mise en place de la gratuité au stade la saison dernière. Selon les données fournies par le club, seuls 27% des supporters sont arrivés après la gratuité, 73% donc étaient des suiveurs réguliers du PFC avant. Comme Flavio, qui se rend à Charléty depuis plus de cinq ans. "J’aime ce stade et l’ambiance y est vraiment familiale. Le projet monte en puissance, ça donne envie de découvrir la Ligue 1. Gratuit ou pas, je viens et je viendrai. Depuis le rachat, il y a beaucoup de supporters qu’on n’avait jamais vu avant, mais c’est positif, ça prend de l’ampleur. Si on joue la montée, il faut que le stade soit plein."

Plus de 200 membres chez les Ultra Lutetia

Les chiffres se vérifient aussi parmi les groupes de supporters. Ils sont deux avec le Old Clan, formé en 2010, et les Ultra Lutetia, en 2014. Maxence, le capo de ces derniers: "On est plus de 200 encartés désormais, ça fait un beau groupe. On a une politique de recrutement stricte par contre, on ne veut pas être complices de bêtise. On n’hésite pas à en écarter certains. Le monde du supportérisme est un monde à part, on a un rôle d’éducateurs parfois. On veut grandir, mais tout le monde doit tirer dans le bon sens." Comme pas mal d’autres supporters du PFC, Maxence a commencé par aller au Parc des Princes. "Je suis le Paris FC depuis 2009, même si je ne suis pas le plus vieux supporter du club heureusement. Mais à l’époque, j’allais aussi voir le PSG. J’avais 18 ans, pas un sou en poche et le Qatar arrivait au PSG. Avec le prix des places qui explosaient au Parc, et le fait que j’habitais à côté de Charléty, j’ai choisi le PFC. Je m’y suis fait des amis et je suis resté."

"Au Paris FC, on peut venir serrer la main du président"

57% des suiveurs parisiens ont plus de 36 ans et en tant que passionnés de football, bien souvent ils étaient déjà supporters d’un club auparavant. Walid, rencontré au bord du terrain du centre d’entraînement d’Orly, se fait chambrer par ses collègues. "J’ai un autre club: l’OM mais j’ai été accroché par des amis. C’est un club bonne ambiance, je suis présent à tous les matches." Nicolas était lui un fervent supporter du PSG. "De base, j’étais PSG oui… ici on peut voir les joueurs à la fin du match. Regarde, là il y a entraînement avant un derby, on peut venir serrer la main du président, des joueurs, le club n’est pas obligé de faire ça. Je suis 100% Paris FC grâce à ça. C’est la proximité, le foot abordable." Un choix de foot populaire qui réussit pour l’instant au club parisien, qui compte bien développer encore sa base de supporters pour espérer remplir le stade Jean-Bouin, sa future maison pour les saisons prochaines, et ses 20.000 places.

Aurélien Tiercin