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Ligue 2: rupture d’égalité, 11 nouveaux investisseurs… Pourquoi le CNOSF a dit non à Sochaux

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Ce mardi, le CNOSF a donné un avis défavorable au maintien du FC Sochaux-Montbéliard en Ligue 2. La conciliatrice a estimé qu’elle ne pouvait pas prendre en compte le projet de reprise de Romain Peugeot, car cela serait une rupture d’égalité par rapport aux autres clubs. Les explications dans le détail avec toutes les informations de RMC Sport.

C’est un véritable coup de massue pour Les Lionceaux. Ces derniers jours, supporters et salariés du club de Sochaux avaient regagné de l’espoir pour l’avenir du club, portés par le projet de reprise de Romain Peugeot. Mais ce projet n’aura finalement pas convaincu le Comité national olympique et sportif français, qui a rendu un avis défavorable au maintien du FC Sochaux en Ligue 2.

Le 11 juillet dernier, la DNCG avait rétrogradé le club en National 1, constatant le risque de cessation de paiement qu’encourait Sochaux durant de la saison 2023-2024. Devant la DNCG, le club avait compté sur un futur apport de 12 millions d’euros de son actionnaire, afin d’équilibrer ses comptes pour la prochaine saison.

Problème: le club lui-même n’a pas caché les difficultés qu’allait avoir le groupe chinois Nenking, son actionnaire majoritaire, à injecter une telle somme. C’est donc pour cette raison que la DNCG avait confirmé la rétrogradation du FC Sochaux. Le gendarme financier du football français avait également des doutes sur la capacité du club à réduire de près de 20% ses charges comme il le promettait.

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Le CNOSF n’a pas pris en compte les nouveaux apports

Après cette rétrogradation, Sochaux a donc demandé une conciliation auprès du CNOSF. Mais cette conciliation, qui a eu lieu ce lundi en visio-conférence, n’impliquait pas l’analyse de nouveaux apports. Celle-ci devait simplement permettre au CNOSF de se positionner vis-à-vis de la décision de la commission d’appel de la DNCG.

La conciliatrice a estimé que le temps écoulé depuis la décision de la DNCG, qui a donc donné un délai à Sochaux pour trouver une nouvelle solution financière, pouvait briser l’équité entre les clubs en ce qui concerne le contrôle de gestion. Elle n’a donc pas pris en compte les nouveaux apports présentés par le club.

Pourtant, le projet de Romain Peugeot aurait bien pu, selon le dossier présenté, ramener les comptes du FC Sochaux à l’équilibre. Dans un premier temps, le club a fourni au CNOSF des documents permettant de montrer qu’il allait pouvoir réunir les 12 millions d’euros nécessaires.

"On a réuni les fonds! On a constitué un dossier en béton armé! Le FCSM s’est maintenu sportivement, a lâché une source interne à Sochaux auprès des RMC Sport. Pourquoi cherche-t-on à détruire le FCSM? Ce club qui a tant donné à son pays."

Et cette même source d'enchaîner: "Il y a des points qui ne sont pas cohérents dans la décision rendue par la conciliatrice du CNOSF. On doit s'interroger là-dessus et se poser les bonnes questions. Il y a clairement un problème."

Le Top de l'After Foot : Le CNOSF rejette la requête du FC Sochaux, quel avenir pour le club désormais ? – 01/08
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Des changements de dernière minute

8 millions allaient être injectés par Romain Peugeot et ses investisseurs, et 4 millions d’euros allaient venir de Nenking. Mais Nenking n’a pas respecté cet accord. Ce dimanche, soit la veille de l’audience, le CNOSF a reçu un nouveau contrat: celui de la vente du club par Nenking à Romain Peugeot, pour 1 euro symbolique (conditionné à un maintien en Ligue 2).

Or, la convention entre la FFF et la LFP stipule qu’en cas de projet de changement de propriétaire, le club doit pouvoir produire sur demande, au moins un mois avant le transfert effectif de propriété, la documentation liée à ce projet. Dans cette situation, en vue des délais, ces éléments n’ont pas pu être transmis aux commissions de contrôle de gestion. Ils n’ont donc pas pu effectuer leur travail de contrôle avant cette vente.

Toujours est-il qu’avec cet accord entre Nenking et Romain Peugeot, c’est donc le financier de 33 ans qui a du intégralement réunir la somme qui manquait au club pour équilibrer ses comptes.

En invoquant une diminution des charges pour la prochaine saison, le club a finalement estimé son besoin de financement à environ 8,5 millions d’euros. Selon les informations de RMC Sport, pour trouver cette somme, Romain Peugeot s’était entouré d’onze investisseurs, qui apportaient au total plus de 5,3 millions d’euros. 3,5 millions d’euros devaient quant à eux être l’apport d’une banque.

Mais la conciliatrice a estimé que ces apports étaient donc des éléments nouveaux, et ne les a pas pris en compte. Seul un accord de la Fédération française de football peut permettre de réexaminer complètement la situation financière du club, mais cet accord n’avait pas été donné avant cette conciliation.

Des actions légales désormais envisagées

Alors le FCSM a tenté de se défendre. Selon les informations de RMC Sport, le club a assuré que ce nouveau montage n’était qu’une réponse à la demande de financement que lui avait faite la DNCG. Mais devant la DNCG, c’est bien un apport de Nenking qui avait été évoqué, et non la participation de nouveaux actionnaires. Comme le veut la réglementation, la conciliatrice n’a donc pas pris en compte tous ces nouveaux éléments, et a donné un avis défavorable au maintien de Sochaux en Ligue 2.

Si le club et Romain Peugeot - qui n’a pour l’instant pas répondu aux sollicitations de RMC Sport- envisagent déjà un recours au tribunal administratif, Sochaux semble bien se diriger vers le dépôt de bilan. Le groupe Nenking n’a jusqu’à présent pas prévu de soumettre un budget pour le National 1. Ce dépôt de bilan menace donc le centre de formation, 150 emplois et le statut professionnel du FCSM. Cette saison, Sochaux pourrait jouer en cinquième division.

Le Comex de la FFF se réunira ce jeudi matin, avec au cœur de cette réunion l'avenir du FC Sochaux. Généralement, le Comex de la Fédération Française de Football suit l'avis du Comité National Olympique du Sport Français.

Edgar Groleau avec NP et AP