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"Sociochaux": des supporters du FC Sochaux veulent devenir des socios actionnaires pour sauver le club

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Une association menée par des supporters de Sochaux propose de faire du club une société coopérative, sur le modèle du SC Bastia, et de faire entrer des socios au capital du FCSM. Une façon d'essayer de redresser le club.  

Et si le FC Sochaux-Montbéliard appartenait en partie à ses supporters? C’est en tout cas l’objectif de l’association "Sociochaux" et de ses plus de 300 membres supporters du club. Alors que le FCSM a été rétrogradé en National 1 cette semaine par la DNCG, le gendarme financier du football français, il est désormais sous la menace d’un dépôt de bilan et donc d’une descente en National 3.  

Face à la situation, l’association "Sociochaux" propose de faire du club une société coopérative, ou les "socios", les supporters, auraient des parts dans le club, et seraient représentés au conseil d’administration. "L’idée, c’est de proposer un actionnariat populaire qui réunit socios, entreprises locales, collectivités et anciens joueurs aux côtés d’un repreneur. Sur le modèle de ce qu’a pu faire le SC Bastia", précise Florian Pasqualini, membre de l’association.  

Entre 10 et 20% des parts pour les supporters?  

Après la perte de son statut professionnel et sa rétrogradation en National 3 en 2017, le club corse était devenu, en 2019, une SCIC, une Société coopérative d’intérêt collectif. En se basant sur le modèle de Bastia, le capital du FCSM serait donc réparti entre cinq collèges d’actionnaires, si le projet de "Sociochaux" est mené à bout. Le ou les repreneurs, et donc propriétaires du club, détiendraient environ 35% des parts. Derrière, chacun des quatre autres collèges (supporters, entreprises locales, collectivités et anciens salariés ou joueurs) détiendrait entre 10 et 20% des parts du FC Sochaux.  

Une volonté de rétablir les liens entre le club et son territoire, huit ans après le départ du propriétaire historique Peugeot en 2015. "Il y a un dénominateur commun entre les trois derniers propriétaires, c’est qu’aucun n’est amarré au territoire. Ils n’ont aucune racine avec le pays de Montbéliard ou la Franche-Comté et aujourd’hui, il faut revenir à ces racines locales. Le projet, c’est aussi ça, de réenraciner le club dans son identité régionale", assure Florian Pasqualini.  

Des actions à 50 euros 

Pour participer à l’aventure et faire partie des socios, les supporters devraient investir au moins 50 euros, soit le prix prévu pour une action. L’argent serait d’abord placé sur un compte séquestre, en attendant de connaitre le prochain repreneur et de savoir s’il est en accord avec le projet. S’il ne l’est pas, les supporters seraient remboursés de la somme investie. 

Les membres de "Sociochaux", qui organisent une assemblée générale ce lundi soir et y attendent environ 500 personnes en visioconférence, n’ont pas fixé d’objectif chiffré pour leur levée de fond prévue. Mais ils espèrent tout de même obtenir environ 200 000 euros d’ici un mois et demi: "Il y a l’idée de se montrer relativement ambitieux, pour pouvoir peser au moment où on va discuter avec le futur repreneur." 

Avant cela, les discussions n’avaient, selon Florian Pasqualini, pas été fructueuses avec Samuel Laurent, l’actuel directeur général du FC Sochaux. D’après le supporter, les membres de "Sociochaux" avaient présenté leur projet à Samuel Laurent en mai 2020, après la création de l’association en 2019. "On a évidemment rencontré Samuel Laurent. On lui a présenté le projet, il ne s’est pas montré réceptif. Il devait en parler aux propriétaires chinois du club, ce qui visiblement n’a pas été fait. Quand on a demandé aux partenaires chinois, que l’on a pu voir par visioconférence fin 2022, ils n’avaient visiblement jamais entendu parler du projet", assure Florian Pasqualini. Selon lui, les membres de "Sociochaux" ont même "disparu des réunions entre supporters et dirigeants", une fois le projet évoqué avec Samuel Laurent.

Les élus locaux en faveur d’une société coopérative 

Mais les supporters devraient cependant pouvoir compter sur le soutien d’une grande partie de la classe politique locale. Une large majorité des élus locaux est en tout cas en faveur de la création d’une société coopérative sur le modèle du SC Bastia. Un soutien crucial, puisque l’agglomération du Pays de Montbéliard est l’un des principaux partenaires du club, et est également propriétaire du Stade Bonal.  

Edgar Groleau