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Benfica-PSG: les secrets de l'usine à champions lisboète qui a formé Bernardo Silva, Dias, Felix...

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La formation portugaise est réputée dans le monde entier comme l’une des meilleures du monde. Un campus ultra développé, un cadre de formation idéal et un suivi bienveillant, les secrets de la réussite du Benfica, l'un des meilleurs centres de formation du monde, avant son match de Ligue des champions face au PSG ce mercredi.

Que vaut le 'made in' Portugal? Les clubs portugais sont réputés pour leur régularité au haut niveau malgré des moyens financiers parfois limités. Porto, le Sporting ou encore le Benfica, ils sont tous connus pour avoir une formation de très haut niveau, avec l'éclosion de grands talents. La plupart sont destinés à jouer dans les plus grands clubs d'Europe. Adversaire du PSG ce mercredi en Ligue des champions, le Benfica Lisbonne s'appuie sur un centre de formation de très haut niveau, un véritable vivier de jeunes talents. Tout y est parfaitement orchestré pour que les jeunes footballeurs soient dans des conditions adéquates pour exploiter leur plein potentiel.

Un campus d'exception

C'est à une vingtaine de kilomètres de Lisbonne, à Seixal précisément - une municipalité du Portugal, située dans le district de Setúbal, en bordure du Tage - que la magie opère. Inauguré en 2006, le Benfica Campus est une véritable usine artisanale de talents.

C'est dans ce paradis de 19 hectares, ultra équipé, que la plupart des pépites portugaises se développent. Pas moins de 200 observateurs à travers le monde, neuf terrains de football, 62 chambres, 16 vestiaires, deux gymnases ainsi que de cabinets techniques et médicaux... le campus du Benfica possède toutes les caractéristiques nécesaires pour que les joueurs s'épanouissent. "Nous voulons des athlètes d'élite avec une mentalité de gagnants et de l'ambition" confie un formateur à RMC Sport.

Au-delà du volet technico-physique, le club de la capitale portugaise a pensé à l'encadrement psychologique, sociale et scolaire de ses jeunes talents, qui sont avant tout des enfants: "Nous les accompagnons dans leur scolarité, leu vie personnelle et sociale" assure Pedro Marques, employé du Campus. De nombreuses activités extra-sportives sont proposées aux jeunes joueurs, notamment la danse et le futsal.

L'actuel buteur du Benfica, Gonçalo Ramos, témoigne du travail effectué par l'encadrement: "J'ai rejoint l'académie lorsque j'avais 8 ou 9 ans. C'est un super endroit (...) On nous prépare à devenir des citoyens." Aujourd'hui âgé de 21 ans, il attise les convoitises de l'Europe entière et pourrait rapporter gros à son club.

Un vivier de grands talents à l'accent portugais

Un tel dispositif de recrutement, mis en place de manière pertinente, entraîne d'excellents résultats. Le Portugal étant un vivier naturel de grands talents, le mariage fonctionne à merveille. Si les joueurs du monde entier sont accueillis à bras ouverts dans le campus lisboète, l'accent portugais y est très nettement marqué. Gonçalo Ramos (21 ans) et Antonio Silva (18 ans) sont les ambassadeurs actuels principaux du projet du Benfica, qui a déjà sorti d'immenses talents par le passé, vendus à prix d'or.

Joao Felix, vente record du club, est par exemple parti pour près de 130 millions d'euros à l'été 2019. L'été suivant, c'est le défenseur Ruben Dias qui rejoignait Manchester City pour plus de 70 millions d'euros. "Le premier pillier de notre modèle est la prospection et le recrutement", avance Pedro Marques.

A l'image du Barça et de sa Masia, l'académie de Benfica essaie aussi de dégager son propre ADN. Celui d'une équipe offensive, qui aime prendre le contrôle du jeu, et qui évolue généralement dans un 4-3-3. S'il fallait dégager un onze des joueurs formés à Benfica, celui-ci aurait fière allure. Nous l'avons imaginé dans un 4-4-2: Ederson - Tavares, Dias, Silva, Cancelo - A. Gomes, Sanches, B. Silva, Guedes - Felix, Ramos. Une équipe potentielle assez redoutable qui pourrait peut-être même jouer la gagne en Ligue des champions.

Des résultats économiques et sportifs au rendez-vous

Depuis juillet 2015, les ventes de joueurs formés au club ont rapporté 369 millions d'euros au Benfica, ce qui en fait l'académie la plus rentable du monde. Il y a trois ans, elle a d'ailleurs été élue, à égalité avec l'Ajax, meilleure académie du monde. Joao Felix, Ruben Dias, Renato Sanches... ils ont tous le point commun d'avoir été vendus contre de très grosses sommes d'argent. Certains autres comme Joao Cancelo ou Bernardo Silva ont quitté Benfica avant même d'exploser.

Si économiquement, les résultats sont largement au rendez-vous, c'est aussi le cas sur le plan sportif. Tenant du titre de la Youth League, Benfica est, ex-aequo avec Chelsea, le recordman de finales disputées dans la compétition (quatre, pour une victoire). Le résultat d'un travail de longue haleine.

Des joueurs destinés à être vendus

Si le Benfica et les autres plus grands clubs portugais opèrent de la sorte, en misant gros sur la formation, ce n'est pas par hasard. Pour ces clubs, c'est un moyen de lutter face à la puissance économique des plus grands cadors européens. En difficulté sur ce plan, ils sont forcés de façonner leurs propres talents, à défaut de les acheter. Des pépites qui seront, à court ou moyen terme, destinées à être vendues dans les plus grands clubs européens, afin de dégager des fonds pour continuer d'investir dans la formation tout en restant compétitif.

"S'il nous parvient une bonne offre pour un joueur, sur le plan sportif et économique, il est normal que cette opportunité soit saisie", avoue sans filtre Pedro Marques. Un choix assumé donc, qui répond à une logique à la fois économique et sportive.

Si les jeunes talents s'engagent aussi facilement au Benfica, c'est qu'ils savent que si leurs performances le permettent, ils auront un bon de sortie pour jouer dans les plus grands clubs de la planète. Manchester City, qui possède peut-être la plus grosse armada d'Europe, compte en ses rangs quatre joueurs aujourd'hui titulaires indiscutables qui ont été formés au Benfica (Ederson, Dias, Cancelo, B. Silva).

Le leader invaincu du championnat portugais se dresse ce mercredi en Ligue des champions sur la route du Paris-Saint-Germain, cette saison à l'accent portugais. Le club lisboète compte en ses rangs de grosses armes pour lutter, dont certaines purement made in Portugal. Un duel d'équipes autant que de modèles.

Praslin Bonnet avec RMC Sport