RMC Sport

Chelsea-Lille: les failles des Blues que les Lillois pourraient exploiter

placeholder video
Si le tenant du titre Chelsea part favori de sa double confrontation face à Lille, en huitièmes de finale de la Ligue des champions (ce mardi à 21h, en direct sur RMC Sport 1), eu égard à son passif dans la compétition, les Blues ne sont pas si étincelants ces dernières semaines. De quoi avoir un peu d'espoire?

Distancé dans la course au titre

Le vernis craquelle au royaume du champion d’Europe. Quelle semble loin l’apparente sérénité dont faisait preuve Thomas Tuchel lorsque tout lui souriait à Chelsea, et qu’il terminait la saison avec les Blues couronné par un titre en Ligue des champions. Le technicien allemand a révélé ces derniers mois un visage qu’on lui connaissait bien à Paris, beaucoup plus tendu, lors d’un mois de décembre poussif qui lui a fait perdre neuf points sur Manchester City.

La situation ne s’est pas arrangée en janvier avec deux nuls contre Brighton, un autre face à Liverpool et surtout une défaite face à Skyblues qui a sans doute coûté le titre aux Blues. Distancé dans la course au titre avec 13 points de retard sur Manchester City, Chelsea sent la fatigue poindre avant la défense de sa couronne continentale face à Lille. Sachant que les Bleus auront encore la finale de la Coupe de la Ligue à disputer contre Liverpool à la fin du mois. Les organismes et les esprits seront donc mis à rude épreuve, un paramètre dont les Dogues pourraient profiter.

Les joueurs tirent la langue

"Il ne fallait pas s’attendre à autre chose de notre performance." D’un sourire crispé de l’homme qui redoute la nature de la question, Thomas Tuchel a justifié la médiocre qualité de la copie rendue par ses joueurs face à Crystal Palace. Jet lag, différence de température entre Londres et Abu Dhabi, fatigue accumulée… Les excuses ne manquaient pas pour expliquer la courte victoire qui s’est dessinée en fin de match. Chelsea n’a ni l’attaque de Liverpool ni la force collective de Manchester City, mais elle a aussi payé un lourd tribut en fin d’année dernière, entre les nombreuses blessures et la vague de Covid. "On ne protège pas les joueurs", enrageait Tuchel après un match nul contre Wolverhampton, en décembre.

>> Abonnez-vous aux offres RMC Sport pour regarder Lille-Chelsea

Un mois plus tard, Tuchel regrettait de ne pas pouvoir lutter à armes égales, et ironisait en évoquant le calendrier et la fatigue. "Nous avons joué trois matches à l'extérieur en sept jours. Et il ne s'agit pas seulement de jouer, mais aussi de voyager, de ne pas dormir. Nous ne nous plaignons pas, nous voulons juste expliquer pourquoi une performance peut parfois ressembler à ça à la mi-janvier, lors d'un match à l'extérieur à Brighton. Et si vous me dites que cela n'est jamais arrivé à Chelsea ou à une équipe en Premier League, je ne peux que rire parce que c'est arrivé." Cette saison plus que jamais à Chelsea, l’usure mentale et physique est prégnante. Et ce n’est pas le seul problème qui se pose à Tuchel.

Lukaku, une épine dans le pied

Champion du monde des clubs sans véritablement convaincre, Chelsea a encore été quelconque dans le jeu face à Crystal Palace, manquant cruellement de poids devant. "C'est notre plus gros problème, on ne tue pas les matches quand on en a l'opportunité et après on se met en difficulté", admettait le milieu de terrain Mateo Kovacic en février. Chelsea souffre d'un manque de réalisme offensif persistant. Censé être le fer de lance de l’attaque londonienne, l’international belge Romelu Lukaku est loin de donner la pleine mesure de son talent, avec seulement 5 buts en Premier League après 17 matches cette saison. Une blessure en sélection mi-octobre puis une contamination au Covid l’ont privé d’une demi-douzaine de matches. Puis une interview à Sky Sports est venue mettre le feu aux poudres. Le joueur, visiblement frustré par sa situation, n’a pas hésité à remettre en cause les choix de son coach.

Contre Crystal Palace, Lukaku n’a touché que sept ballons, seulement deux dans le premier acte, un record pour un joueur ayant disputé 90 minutes de jeu depuis qu’Opta analyse la Premier League. L’un de ces ballons correspond en plus au coup d’envoi. Le seul ballon qu’il a touché dans la surface adverse a débouché sur un centre décisif. Malheureusement pour le Belge, il était de toute façon hors-jeu au départ de l’action, ce qui a entraîné l’annulation du but pour une action positive qui ne peut donc pas être comptabilisée et mise au crédit de Lukaku. Quand rien ne va… "La stat ? Elle dit qu'il n'était manifestement pas impliqué et qu'il n'a pas pu marquer de points. Je ne suis pas sûr que cela en dise autant sur nous en général", tentait de relativiser Thomas Tuchel. Et pourtant, confronté à des problèmes en attaque, l’Allemand doit aussi composer avec des défections dans sa défense.

Le couloir droit pose problème aux Blues depuis la blessure de Reece James. César Azpilicueta, plus proche de la fin que du début de sa carrière, n’est plus aussi fiable que par le passé. C’est donc Andreas Christensen qui a dépanné à la surprise générale dans le couloir droit de la défense londonienne face à Crystal Palace, Tuchel ayant même opéré un changement de dispositif tactique en passant de trois à quatre défenseurs. Des ajustements de dernière minute dont pourrait profiter Lille, qui n'a pas toujours réussi à Thomas Tuchel. L'Allemand n'aura certainement pas oublié cette défaite mémorable (5-1) encaissée avec le PSG le 14 avril 2019.

QM