"Ils ont clairement leurs chances": le PSG est-il devenu un candidat sérieux à la victoire finale en Ligue des champions?

Un tableau d’affichage historique, à plus d’un titre. En atomisant le Stade Brestois mercredi en barrage retour, le PSG a signé sa plus large victoire en Ligue des champions (7-0). Il s’agit également de la plus grosse correction reçue par un club français dans la compétition. Dans un Parc des Princes en effervescence, les Parisiens, déjà vainqueurs à l’aller sur la pelouse de Guingamp (0-3), ont concrétiser leur large domination par un festival collectif.
Bradley Barcola, Khvicha Kvaratskhelia, Vitinha, Désiré Doué, Nuno Mendes, Gonçalo Ramos et Senny Mayulu en ont profité pour faire trembler les filets. Selon Opta, c’est la première fois qu’une équipe s’impose grâce à sept buteurs différents en Ligue des champions. De quoi ravir Luis Enrique.
Une entame laborieuse, avant une pluie de buts
"On en a parlé entre nous à la fin du match", savoure l’entraîneur parisien. "Sept buteurs différents, ce n'était pas arrivé dans l’histoire de la Ligue des champions, ça montre la mentalité des joueurs. Ils ont presque tous marqué, parce qu’ils donnaient le ballon au joueur le mieux placé quand ils arrivaient près du but. S'ils avaient été plus individualistes, on aurait moins marqué, c'est ce qui me plaît le plus." A force de travail, de patience et de persuasion, le technicien espagnol est en train de parvenir à ses fins. Dans des proportions assez spectaculaires. Son équipe ressemble aujourd’hui à tout ce qu’il a promis depuis son intronisation dans la capitale. Délesté de ses superstars, Paris affiche un visage radieux, porté par des talents complémentaires au service d’un collectif brillant et efficace.
Après un début de campagne laborieux, où ils semblaient incapables de mettre un ballon au fond, les Parisiens ont trouvé le déclic dans la zone de vérité, à l’image d’Ousmane Dembélé, qui s’est transformé en machine à marquer dans un rôle plus axial. Lors de leurs cinq premiers matchs, les leaders de Ligue 1 n’avaient inscrit que trois buts, dont un csc in-extremis face à Gérone. Et lors des cinq suivants, ils en ont claqué vingt-et-un, soit une moyenne vertigineuse de 4,2 buts par match. De quoi embellir très nettement leur bilan.
Barcola: "On commence à être vraiment un gros collectif"
La tournure des événements donne aujourd’hui raison à Luis Enrique, qui s’est accroché à la qualité du contenu et aux nombreuses occasions créées par son équipe lorsqu’elle était sous la menace d’une élimination dès le premier tour. Au cœur de la tempête, l’ancien sélectionneur de la Roja n’a jamais dévié de son cap, convaincu que sa philosophie et ses préceptes allaient finir par payer. Son obstination d’hier ressemble aujourd’hui à une détermination bénéfique pour le PSG. Il y a bien longtemps que le club de la capitale n’avait pas semblé aussi fort, aussi flamboyant et aussi sûr de lui.
"On sent qu’on commence à être vraiment un gros collectif", confirme Bradley Barcola. "On prend vraiment du plaisir à tous jouer ensemble, à se faire des passes et à marquer, donc c’est vraiment top." Un sentiment partagé par Vitinha: "On a une vraie équipe et on l’a encore montré face à Brest. Il faut surtout souligner le travail collectif. On ne veut pas forcer ou marquer nous-même le but, on donne le ballon au joueur qui est le mieux placé. Et on est très content de ça."
Manu Petit: "Tu vois que la confiance est là"
Symbole de la montée en puissance parisienne, Désiré Doué se régale au sein de cette formation aux allures de grande fratrie, avec des rôles interchangeables et un turn-over régulier: "C’est la force de l’équipe, on joue les uns pour les autres. Quand on arrive devant le but, on ne se dit pas qu’on doit toujours tirer. On fait la passe au coéquipier et ça permet de faire croquer tout le monde, donc c’est super. On va garder le même état d’esprit, continuer d’appliquer les consignes du coach et donner le meilleur pour aller le plus loin possible."
Reste à savoir jusqu’où. Avec ses dernières sorties convaincantes, le PSG s’est repositionné comme un contender sérieux dans cette édition. "Tu vois que la confiance est vraiment là et qu’ils prennent du plaisir à jouer ensemble. Tu sens que beaucoup sont en train de franchir un palier aujourd’hui", observe Emmanuel Petit dans l’After Foot sur RMC. "Ce PSG devient de plus en plus cohérent. Ils sont montés crescendo, c’est pour ça que je suis impatient de les voir au prochain tour."
Eric Roy plus impressionné par le PSG que par le Barça
Un prochain tour qui sera forcément relevé face au Barça ou à Liverpool. "J’ai une préférence, mais je ne la rendrai pas publique", sourit Luis Enrique, passé par le club catalan en tant que joueur puis entraîneur. Le suspense sera levé lors d’un tirage au sort effectué ce vendredi midi à Nyon (Suisse), au siège de l’UEFA. "Ce sera un moment de vérité pour eux, comme tous les ans en huitième de finale, mais depuis un mois, je trouve qu’il y a quelque chose qui est très fort au PSG", glisse Daniel Riolo, membre de l’After Foot.
Eric Roy, lui, se montre optimiste pour les coéquipiers de Marquinhos, sortis aux portes de la finale par Dortmund la saison passée. "Paris aura toutes ses chances, quel que soit l’adversaire qui lui sera opposé", assure le coach de Brest. "De toute façon, comme ils veulent gagner cette compétition, il faudra battre les grandes équipes de cette compétition. Ça va être un formidable test pour eux. Pour avoir rencontré le Barça et le PSG, j’ai été impressionné par le Barça mais encore plus par le PSG de ces dernières semaines. Ça va être quelque chose de magnifique. Liverpool, c’est une équipe est très forte, mais qui, à mon sens, n’a pas encore rencontré d’équipe aussi forte que le PSG. Donc les Parisiens ont clairement leurs chances."
Kvaratskhelia: "Notre rêve est de gagner cette compétition"
Au point de s’inviter dès à présent à la table des prétendants au titre? "Nous montrons que nous pouvons tout gagner, oui", a lancé Kvaratskhelia sur Canal +. "Tout est possible. Nous voulons toujours gagner, marquer encore plus. Bien sûr que notre objectif et notre rêve est de gagner cette compétition. De tout gagner même. Nous allons tout faire, tout essayer pour y arriver."
Dans cette optique, Vitinha exhorte ses partenaires à poursuivre dans la voie qu’ils tracent depuis le début de l’année 2025. "Il faut continuer comme ça, en gardant la tête froide", lance le milieu de terrain portugais, revenu à son meilleur niveau. "On doit faire les mêmes efforts, surtout défensivement, parce qu’après, on a plus de facilités offensivement. On est prêts pour la prochaine phase".