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Ligue des champions: une attaque de feu, une infirmerie vidée... Pourquoi le PSG est en pleine confiance avant Liverpool

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Formidable de justesse et d’efficacité contre Lille, dans la lignée de sa mue entamée depuis le début de l’année, le PSG s’avance sûr de ses forces pour son choc contre Liverpool, mercredi (21h), en huitième de finale aller de la Ligue des champions.

L’attente va paraître longue jusqu’à mercredi, 21h. Encore quelques jours à se jurer de ne pas trop s’enflammer et à se dire que le défi sera tout autre face à ce qui se fait peut-être de mieux cette saison en Europe. Il serait en même temps dommage de ne pas nourrir une forme de confiance et d’espoir dans la période actuelle. L’envie de renverser la table, de se prendre à rêver. Mercredi, les supporters parisiens sauront ce que leur équipe, si enthousiasmante en 2025, a vraiment dans le ventre.

Dans un Parc des Princes annoncé incandescent, là où les Lillois ont été éparpillés façon puzzle samedi (4-1), c’est Liverpool qui se présentera pour un huitième de finale aller de Ligue des champions terriblement excitant. Ce Liverpool capable de se balader en phase de ligue et de concasser la concurrence en Premier League. Ce Liverpool porté autant par une force collective que par des individualités au sommet de leur art, à l’image de la machine à marquer Mohamed Salah (30 buts en 39 matchs).

Une série de 22 matchs sans défaite

Et pourtant, Paris s'est offert le droit d’y croire. D’abord parce que les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec cette série de 22 matchs sans défaite toutes compétitions confondues et ce dernier revers qui remonte au 26 novembre (1-0 face au Bayern Munich). Le PSG vient d’enquiller dix succès de rang toutes compétitions confondues, en faisant tomber au passage des clients comme l’AS Monaco (4-1), Lyon (3-2), trois fois le Stade Brestois (3-0 et 7-0 en C1, 5-2 en Ligue 1) et donc le Losc dans des proportions assez inattendues (4-1). "L'équipe est dans une bonne tendance", pouvait euphémiser Luis Enrique samedi soir, après avoir vu le rouleau-compresseur parisien marcher avec une rare facilité sur des Lillois estourbis. Un bulldozer avec une marge telle qu’il a pu se permettre de se relâcher en seconde période pour passer en mode gestion. Et puisqu’il y a aujourd’hui "le PSG et les autres", comme l’a reconnu Bruno Genesio, l’idée de voir cette équipe boucler la saison invaincue en Ligue 1 gagne du crédit chaque semaine.

Une attaque intenable et protéiforme

Au cœur de l'été, à l’heure où beaucoup s’inquiétaient - légitimement ? - de ne voir aucun cador arriver au mercato pour remplacer Kylian Mbappé et ses 44 buts sur le dernier exercice, Luis Enrique avait répondu aux journalistes par une pirouette qui disait tout de son plan de jeu : "Si quelqu’un marque 40 buts, on ne lui fermera certainement pas les portes, mais si je m’appuie sur mon expérience, il vaut mieux avoir quatre joueurs qui marquent 12 buts. C’est un défi passionnant de montrer que le football est un sport collectif. C’est un défi pour les attaquants, mais aussi pour toute l’équipe." Sept mois plus tard, la répartition des rôles souhaitée par l’Espagnol est une réalité. Devenu un monstre d’efficacité, Ousmane Dembélé en est déjà à 26 pions au compteur. Mais le danger vient aussi de Bradley Barcola (17 buts), Gonçalo Ramos (12 buts), Désiré Doué (7 buts), Vitinha (6 buts), Achraf Hakimi (5 buts)… Sans oublier le petit nouveau, Khvicha Kvaratskhelia, à même lui aussi d’être un poison constant pour une défense et un élément clinique à la finition. Cette saison, après 39 matchs joués, ce PSG protéiforme facture la bagatelle de 105 buts.

Une équipe devenue "violente"

Au Parc, Bruno Genesio aurait pu prendre une heure pour énumérer les qualités de son bourreau parisien, et détailler son évolution des derniers mois. "Il y a plus de variété dans le jeu offensif, plus de permutations, un dézonage tout en gardant une bonne occupation du terrain, des plongées des milieux, une maîtrise technique, des attaques placées ou en transition, du contre-pressing… C’est la différence entre le PSG du début de saison et celui d’aujourd’hui. Ils ont progressé dans tous les domaines", a listé le coach lillois, bluffé par ce PSG orgiaque, rodé sur le terrain et d’une sérénité pas si commune. "Cette équipe est violente", embrayait Daniel Riolo dans l’After Foot. "On a l'impression qu'ils ne sont jamais fatigués. Ils sont toujours capables de faire une tonne d'efforts et ce sont des efforts collectifs constants de la part de tous les joueurs. Depuis la victoire contre City (4-2, le 22 janvier), il s'est passé quelque chose. Lille n’a pas réussi à aligner trois passes au Parc. Le ballon virevoltait. On a eu l’impression de voir une très grande équipe de Paris. C'est impressionnant ce qu’on voit, c’est beau."

Un état d'esprit changé

Pour beaucoup, c’est aussi l’état d’esprit de ces joueurs - et la politique de tout un club moins tourné vers les stars - qui a changé cette saison. "On a morflé pendant des années avec des joueurs qu’il fallait limite payer pour aller saluer le public", relevait Daniel Riolo début février dans l'After. "Moi, je m’énervais contre les supporters qui adulaient Neymar. (…) D’un coup, on a vu des mecs prendre les mégaphones comme Zaïre-Emery. Cet état d’esprit-là, on l’attendait depuis trop longtemps au PSG pour ne pas être content de le voir aujourd’hui. Quand c’est associé à ce qu’on voit dans l’effort collectif - que je n’ai pas vu la saison dernière, ni en première partie de saison - je suis content." Même avis du côté du côté de l’ancien défenseur parisien Grégory Paisley, présent dans l’After samedi : "À un moment, on était tombé dans un désamour de l'équipe. Ils ont réussi à reconquérir les supporters. En tribunes, ça vibre. Aujourd'hui, les gens sont contents d'aller au Parc." Un sentiment résumé dans les colonnes de L’Équipe par Luis Fernandez : "Ce PSG-là me plaît car il a de la disponibilité et un état d'esprit remarquable. (…) Dans ce Paris-là, il n'y a pas de feignant ni de tricheur !"

Une infirmerie vide au meilleur moment

C’est un autre constat qui doit donner le sourire à Luis Enrique et son staff : à l’heure d’attaquer les choses sérieuses en Ligue des champions, son groupe est désormais au complet. Avec le retour aux affaires de Warren Zaïre-Emery, entré en jeu contre Saint-Brieuc et Lille après trois semaines loin des terrains en raison d’une entorse de la cheville, l’infirmerie parisienne s’est vidée. Une excellente nouvelle au cœur d’un calendrier chargé. "Ceux qui étaient blessés sont revenus, ceux qui avaient besoin de se reposer ont pu le faire. C’est la meilleure des choses. Tout le monde est en forme, tout le monde est bien. La confiance est là. Il y a une très bonne ambiance dans le groupe. (…) On a aussi un banc de grande qualité. Le coach peut vraiment s’appuyer sur un collectif", apprécie le capitaine Marquinhos. "Il ne faut s’arrêter là. C’est un travail au quotidien. Préparer un match comme celui-là (le huitième de finale aller contre Liverpool) ne se fait pas un ou deux jours avant, c’est le travail de toute une saison. On est tous focus." Et prêts à passer au révélateur Reds.

https://twitter.com/rodolpheryo Rodolphe Ryo Journaliste RMC Sport