OM: les choix d’Igor Tudor dans le viseur

Le match de samedi à Strasbourg permettra sûrement à Igor Tudor de relancer des Olympiens en manque de temps de jeu. Mais cela suffira-t-il à raviver la concurrence et à véritablement relancer une poignée de joueurs de plus en plus frustrés par les choix de leur coach ? Les gros matchs se sont accumulés ces dernières semaines (Sporting, PSG, Lens, Francfort) et, malgré la mauvaise série actuelle, l’entraîneur croate n’a quasiment pas bougé son onze de départ, ou alors uniquement par contrainte, à cause de certaines blessures comme celle d’Eric Bailly.
Dans l’esprit de Payet, Gerson, Suarez, voire même Ünder, pas besoin de dessin ou de longs discours pour décrypter la situation. Ils sont devenus des seconds choix et ont presque accepté la fatalité : Tudor n’a pas confiance en eux.
Un peu de découragement chez les remplaçants
Igor Tudor ne trouve pas la clé, les bons postes ou le bon système pour les utiliser à bon escient. Et eux ont évidemment une grande part de responsabilité, faute d’avoir su saisir leur chance quand il le fallait. Chacun le vit différemment. Payet est devenu très sage et se force à garder le sourire : il ne veut pas créer d’histoires. Under et Luis Suarez vivent mal la situation. L’ailier turc et l’attaquant colombien sont un peu sur le même longueur d’ondes et pensent avoir donné le maximum quand Tudor les a lancés. Ils n’ont pas compris leur déclassement de ces derniers matchs.
Under est abonné aux entrées en fin de matchs, quand Luis Suarez a parfois vu Bamba Dieng lui passer devant lors des matchs de ligue 1. Leurs entrées sont rarement très convaincantes à chaque fois, mais ils estiment manquer de rythme à force de devoir se contenter de quelques miettes. Le bascule a sûrement eu lieu avant le match contre Ajaccio, surtout pour l’attaquant colombien. Luis Suarez pensait mériter une titularisation. Mais Alexis Sanchez voulait enchaîner. Un peu de découragement s’est installé chez les habitués du banc...
Quand Payet motive Gerson à poursuivre l’échauffement…
L’échauffement des remplaçants en fin de match illustrait bien, mercredi soir à Francfort, cette frustration. Après l’entrée de Luis Suarez… à cinq minutes de la fin de la rencontre, Gerson a compris qu’il n’entrerait pas en jeu, pour la quatrième fois de suite. Payet a dû motiver le Brésilien à continuer les exercices et quelques courses sur le côté, pendant que Gerson lui montrait le chrono pour signifier que cela ne servait plus à grand chose.
Est-ce la faute des remplaçants, celle de Tudor ou un peu des deux ? De manière générale, les changements de l’entraîneur croate ont très peu d’impact sur les rencontres depuis plusieurs semaines. L’entêtement de Tudor à souvent changer d’un coup tout le trio offensif laissait perplexe ces derniers temps, en interne.
Le choix de sortir Matteo Guendouzi, mercredi, plutôt que Jordan Veretout, par exemple, qui de surcroît avait déjà récolté un carton jaune, n’a pas non plus été bien compris dans le vestiaire. Décision surprenante, effectivement, d’autant qu’Igor Tudor et les dirigeants de l’OM, se sont accordés sur un point après les défaites à Paris ou à Francfort : cet OM a parfois des failles au niveau mental. Se priver de Guendouzi et de son leadership apparaît, vu ce constat, d’autant plus inexplicable.
Un sentiment d’urgence et des adversaires de gros calibre
Tudor aura-t-il le temps de vraiment remettre un peu d’émulation dans son vestiaire avant la pause Coupe du monde ? C’est loin d’être gagné. À part Strasbourg ce samedi, le calendrier est costaud pour Marseille: match décisif contre Tottenham mardi, puis Lyon et Monaco au programme. L’OM va devoir rester soudé et vite retrouver le moral pour affronter ces échéances. Le groupe olympien, qui a gardé son hôtel à Francfort et qui fera les séances des deux prochains jours dans le centre d’entraînement souvent réservé à la la sélection allemande (DFB Campus), est au vert jusqu’au samedi. Marseille devra vite réagir à Strasbourg pour chasser un début de crise.