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PSG-Liverpool: "Si je devais aller à Paris, je serais inquiet", ces fans des Reds qui ne se déplaceront pas, encore marqués par le fiasco du Stade de France

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Presque trois ans après le fiasco de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, les fans des Reds reviennent dans la région avec appréhension. Certains ont même décider de renoncer à ce PSG–Liverpool, trop marqués par les incidents de l’époque.

Quand ils ont vu le tirage, les supporteurs de Liverpool ont pensé à deux choses. Jouer contre Paris est une mauvaise nouvelle sportivement lorsqu’on finit premier de la phase de Ligue. Et affronter le PSG signifie revenir dans la capitale française, là où des milliers d'entre eux ont vécu une soirée traumatisante au printemps 2022, lors de la finale de la Ligue des champions organisée au Stade de France.

Une mauvaise gestion des forces de l’ordre, l’utilisation de gaz lacrymogènes, des mouvements de foule, des supporteurs agressés et, finalement, des fans des Reds qui ne verront jamais leur équipe s’incliner contre le Real Madrid lors d’une finale européenne décalée de trente minutes à cause des incidents. "Si je devais aller à Paris, je serais inquiet, avoue Josh, fidèle des Reds et casquette du club sur la tête. J’aime Paris, c’est une superbe ville, les gens sont gentils, mais je serais très sceptique à l'idée d’y retourner après ce qu’il s’est passé."

Le sujet reste sensible et un père interrompt notre interview lorsque nous abordons cet événement avec son fils. Ces heurts avaient ravivé les terribles souvenirs du drame d’Hillsborough, où 97 supporters de Liverpool avaient perdu la vie en 1989 et les membres du groupe "Hillsborough Survivors Support Alliance" ne se déplaceront pas au Parc des Princes. Selon des témoins, beaucoup de supporteurs qui bénéficiaient d’un billet ont décidé de ne pas faire le déplacement et de laisser leur place.

"Les autorités auraient pu mieux faire"

"Ici, il y a un peu d‘appréhension à cause de ce qu’il s’est passé. Les autorités auraient pu mieux faire, et éviter ces incidents. Il faut reconnaître les erreurs et retenir les leçons", pense Jay, qui rejoint Anfield pour le match contre Newcastle. La colère n’est pas dirigée vers les habitants français, malgré les agressions qui ont pu avoir lieu autour du stade, mais surtout contre les autorités et les organisateurs.

Gérald Darmanin et Amélie Oudéa-Castera, ministres de l’Intérieur et des Sports de l’époque, avaient été caricaturés avec de longs nez de menteurs dans les tribunes d’Anfield. "Les gens sont un peu inquiets mais tout le monde connait le rôle de l’UEFA, de la police là-dedans. Tout le monde sait aussi que ce n’est pas à cause des gens de Paris mais à cause de l’organisation, appuie Neil Atkinson, présentateur du podcast The Anfield Wrap. Pour les gens, ce sera difficile mais ça ne veut pas dire que Paris est un mauvais endroit."

Une profonde rancœur vis-à-vis de l'UEFA

D’autant que le stade n’est pas le même et la jauge non plus. "Beaucoup de supporteurs, s’ils y vont, iront avec appréhension et j’en connais beaucoup qui disaient ne jamais retourner à Paris, avoue Matt Addison, qui écrit pour le site Liverpool.com. Ils n’ont pas pris de tickets, ce n’est pas idéal mais j’espère que les leçons ont été apprises." De nombreuses réunions ont eu lieu ces derniers jours, notamment avec des fans des Reds, et le match a été classé 3 sur 5 par la DNLH, avec un dispositif policier classique.

"Vous verrez, maintenant à Anfield, les fans huent l’hymne de l’UEFA avant les matchs", glisse David Lynch, journaliste spécialiste du club.

Certains interlocuteurs espèrent surtout que ce match aller permettra de changer l’image de la France pour les fans de Liverpool, alors que certains avaient été indemnisés pour des blessures physiques et mentales après les incidents du Stade de France.

Valentin Jamin