PSG-Real: où en est Camavinga après ses premiers mois à Madrid ?

Ce choc aura forcément une saveur particulière pour lui. Le 15 février, à l’occasion du huitième de finale aller de Ligue des champions entre le Real Madrid et le PSG (à suivre sur RMC Sport), Eduardo Camavinga retrouvera un club dont il aurait pu porter les couleurs cette saison. Car avant de quitter le Stade Rennais pour rejoindre l’Espagne l’été dernier, le jeune milieu de terrain semblait bien parti pour signer à Paris. A un an de la fin de son contrat, il avait fait savoir à ses dirigeants qu’il ne comptait pas prolonger en Bretagne.
Un départ express au Real
Son souhait était clair : poursuivre sa progression aux côtés des Marco Verratti, Neymar et Kylian Mbappé. L’intérêt était réciproque. Nasser Al-Khelaïfi avait lui-même pris en main le dossier, en prenant le soin de contacter son homologue rennais Nicolas Holveck pour une première prise de contact. Mais ce dossier n’avait finalement pas abouti. Et dans la dernière ligne droite du mercato, le Real avait flairé le bon coup. Après avoir manqué Mbappé, l’ogre madrilène s’était rattrapé en signant l’un des internationaux français (3 sélections) les plus courtisés en Europe.
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Une transaction conclue à la vitesse de l'éclair pour un montant d’environ 30 millions d’euros. Rien d’excessif au vu des demandes formulées quelques mois plus tôt par les dirigeants rennais, qui dans un monde idéal auraient voulu récupérer 100 millions pour leur pépite. Lors de sa présentation, Camavinga, tout sourire entouré de sa famille, avait mis en avant son "plaisir" de porter le maillot du Real, un "rêve depuis petit".
"Dès que j’ai vu qu’il y avait une occasion, j’ai sauté dessus. Je savais que j’allais pouvoir m’épanouir ici. Quand on parle du Real Madrid, on pense aux Ligues des champions, aux Ronaldo, aux Zidane, aux Figo, à toutes les légendes qui sont passées ici. Qui aurait cru, il y a 18 ans en arrière, que je serais ici aujourd’hui ?", avait-il confié, conscient de faire face à un gros défi. A 19 ans, trouver sa place dans un effectif cinq étoiles comme celui du Real, habitué à tout gagner, n’a rien de simple. Au moment de filer en Liga, Camavinga sort en plus d’une saison assez compliquée.
Moins de temps de jeu après des débuts euphoriques
Celui qui était devenu avant sa majorité l’atout numéro un du Stade Rennais, autant par son activité que par sa vision du jeu, a eu plus de mal en 2020-2021. Avec un temps de jeu moins conséquent à la fin de l'ère Julien Stéphan, un retour chez les Espoirs après avoir connu les Bleus, et des passages sur le banc avec Bruno Genesio. A Madrid, Camavinga sait qu’il lui faudra prendre son mal en patience face à une forte concurrence. Il démarre pourtant très, très fort. Premier match en Liga ? Premier but face au Celta Vigo. Premier match en C1 avec le Real ? Une passe décisive contre l’Inter Milan. Encensé par les médias espagnols, l’élégant gaucher redevient le gamin rafraîchissant qui s'était révélé en Ligue 1.
"C’est un milieu de terrain moderne, il a des qualités, il est très fort physiquement, il est complet. Ce n'est pas un spécialiste, il peut jouer à plusieurs postes. Et puis, il est très jeune. L'avoir avec nous signifie beaucoup pour nous. Il a tout pour jouer au Real. Il est jeune, il montre ses qualités, il n'a pas de pression, c'est son caractère qui est ainsi. Il est très joyeux, il se comporte très bien avec ses coéquipiers, il essaie d'apprendre l'espagnol rapidement... C'est la fraîcheur de la jeunesse", lance alors un Carlo Ancelotti totalement séduit.
Mais après des débuts euphoriques, son temps de jeu se réduit et son influence fond. La faute à des prestations moins abouties et au retour au premier plan du trio Toni Kroos-Casemiro-Luka Modric. Ancelotti le juge aussi un peu trop nerveux et n’hésite pas à le sortir dès la pause lors de certains matchs. Ce fut le cas contre l’Espanyol (3 octobre), Osasuna (27 octobre) ou plus récemment face à Grenade (6 février). Pour le "Mister", ne pas brûler les étapes avec Camavinga est essentiel. Il a besoin de canaliser son énergie et ne plus s'éparpiller, lui qui affiche dans le même temps des progrès notables défensivement.
Ancelotti pas inquiet
"Ces jeunes, comme Camavinga et Valverde doivent savoir qui ils ont devant eux Modric, Kroos et Casemiro, expliquait Ancelotti fin décembre. Ils sont en compétition avec les meilleurs au monde et ils doivent évaluer et comprendre qu'à l'avenir ce seront eux qui y joueront. Camavinga a une qualité immense, mais il doit apprendre de l'expérience pour le poste auquel il joue. Il ne l'a pas encore, mais il n'a que 19 ans. Chaque jour qu'il s'entraîne avec Modric, Kroos ou Casemiro."
Ses coéquipiers ne se montrent pas plus inquiets. "Il est jeune, il a beaucoup d'énergie, il a beaucoup d'envie, rappelait récemment Casemiro. Il ne faut pas lui mettre la pression. Parfois il va trop vite, mais c'est la réalité du club et on peut compter sur lui. Le staff lui fait beaucoup confiance, c'est sa première année au Real." La presse espagnole se veut parfois plus dure. Après ses 45 minutes contre Grenade, Marca a pointé du doigt ses "nombreuses erreurs" alors que le journal AS a été plus loin en demandant à Ancelotti de ne plus le faire jouer seul en sentinelle.
Un constat plus que sévère pour un joueur qui découvre encore le plus haut niveau. Et qui pourrait avoir droit à quelques minutes face au PSG, une équipe qui devrait lui rappeler de bons souvenirs. Les supporters rennais n'ont sans doute pas oublié son match XXL réussi un soir d'août 2019, à seulement 16 ans, face aux partenaires de Marquinhos (2-1). La naissance d'un crack qui n'a aujourd'hui qu'une seule envie : confirmer son immense potentiel, ce qui pourrait l'aider à retrouver l'équipe de France dans les mois à venir.