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Real Madrid : quelle part de mérite pour Zidane ?

Zinedine Zidane

Zinedine Zidane - AFP

Six mois après son intronisation sur le banc du Real Madrid, Zinedine Zidane a remporté la Ligue des champions. Un triomphe que le coach de 43 ans a façonné en six mois. Grâce à son aura d’ancien grand joueur. Mais pas que.

Une confiance retrouvée

C’est un vestiaire résigné que Zinedine Zidane trouve à son arrivée début janvier. Les stars du Real Madrid viennent d’enchaîner les contre-performances, dans une ambiance pesante. Le Bernabeu gronde, la presse tire à vue et les cadres se plaignent. C’est le premier axe sur lequel va travailler Zizou : redonner confiance à ses joueurs. Dès ses premières prises de parole, il met en avant leurs qualités et regonflent leurs égos. A commencer par Cristiano Ronaldo, qu’il couvre d’éloges et qualifie de « meilleur joueur du monde ». « Avant même qu’il parle football, Zizou a remis l’ambiance dans le vestiaire rien qu’avec son sourire, applaudit Roland Courbis, membre de la Dream Team RMC Sport. C’est quelque chose d’indispensable. Ses compliments sur Ronaldo, c’était exactement ce qu’il fallait faire. » Six mois après, tous les Merengue s’accordent sur ce point. « Zizou a apporté son côté positif pour unir le vestiaire. Il a eu un très bon feeling avec nous », résume Sergio Ramos. « Il a su apporter son discours, il nous donne beaucoup de confiance », appuie Karim Benzema.

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Un physique amélioré

Une fois la pommade passée, Zizou s’attèle à remettre son groupe sur pied. Sur les terrains d’entraînement. Le coach français met en place un vaste programme physique pour intensifier les séances. Et il montre l’exemple en s’impliquant comme n’importe quel joueur. Un footing de 40 minutes ? Zidane transpire en tête de peloton. Une opposition sur demi-terrain ? Zidane est au cœur du jeu. Un atelier de frappes au but ? Zidane joue les remiseurs. La méthode séduit et fédère. De joueur légendaire, le Ballon d’Or 1998 devient un entraîneur respecté. Cette légitimité lui permet de demander l’effort de plus à ses hommes. Pour leur faire retrouver une condition optimale, en quelques semaines.

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Une défense renforcée

C’est le principal axe de ses discours. Zinedine Zidane insiste avant tout sur l’aspect défensif lorsqu’il s’adresses à ses joueurs. L’ancien meneur des Bleus estime qu’il n’a rien à apprendre à ses stars sur le plan offensif. En revanche, il exige un bloc solide et compact, au sein duquel les dix joueurs de champ s’investissent dans le replacement. Un message qu’il a fait passer dès sa prise de fonction, avec tact et pédagogie. Dans son esprit, le trio Ronaldo-Benzema-Bale ne peut se désintéresser de la récupération du ballon. C’est ce qu’il a fait comprendre aux membres de la BBC. Et il y est parvenu. Lors de la finale de Ligue des champions face à l’Atlético, Bale et Ronaldo ont multiplié les replis dans leurs couloirs. Du jamais vu pendant l’ère Benitez.

Une tactique peaufinée

Réduire Zinedine Zidane a un homme béni, dont l’incroyable aura suffi à faire gagner les siens, n’est pas tout à fait juste. S’il renvoie parfois l’image d’un prophète, le Marseillais de 43 ans a également de vrais convictions tactiques. Sans révolutionner l’équipe du Real, il a amené quelques ajustements payants cette année. Alors que Benitez en avait fait un joueur axial, il a replacé Gareth Bale sur le côté droit. Il a également promu Lucas Vazquez dans la rotation et relégué sur le banc Isco et James Rodriguez, pourtant acheté à prix d’or à l’AS Monaco en 2014. Mais son vrai coup gagnant, c’est l’intronisation de Casemiro au poste de sentinelle. Là où Benitez n’utilisait que de temps en temps le Brésilien, Zidane en a fait la pierre angulaire de son système. Et les faits lui ont largement donné raison.

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Une sérénité installée

Sa présentation a donné le ton. Aux côtés de sa femme et de ses quatre fils, Zizou a pris les commandes du Real Madrid comme un père de famille. Souriant et détendu, il a tout de suite transmis des ondes positives. Malgré les critiques qu’il a parfois essuyées, au gré des résultats, le Français est resté fidèle à lui-même : tranquille et serein. Un peu comme son mentor Carlo Ancelotti, dont il a été l’adjoint (2013-2014) et dont il s’inspire dans sa nouvelle vie de manager. Avant la séance de tirs au but face à l’Atlético, on l’a vu en train de plaisanter avec Cristiano Ronaldo malgré l’enjeu. Une image qui résume bien l’état d’esprit insufflé par Zidane. Une attitude qui a permis au club merengue de retrouver la lumière. Plus vite que prévu.

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https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport