Coupe du monde des clubs: des anciens d’Europe, des moyens illimités, un niveau "top 5"… pourquoi Al Hilal n’a rien d’un Petit Poucet

C’est l’énorme sensation de la Coupe du monde des clubs! Al Hilal a éliminé Manchester City (4-3, a.p.) en 8e de finale, lundi à Orlando, à la surprise générale. Et si personne (spécialement en Europe) n’attendait une telle issue, cet exploit ne tombe pas de nulle part pour le club le plus titré d’Arabie saoudite (19 fois champion), vainqueur de la Ligue des champions asiatique en 2021. L’équipe basée à Riyad est encore passée dans une nouvelle dimension avec les investissements massifs du fonds d’investissement public (PIF) du royaume dans le sport (F1, Moto GP, Jeux asiatiques d’hiver, Coupe du monde 2030) depuis le début des années 2020.
"Nous sommes déjà dans le top 5" , assure Cristiano Ronaldo
Le championnat saoudien avait frappé un énorme coup en pleine Coupe du monde 2022 en recrutant Cristiano Ronaldo, alors en conflit avec Manchester United. Le quintuple Ballon d’or, envoyé à Al-Nassr, est depuis devenu le meilleur ambassadeur du championnat local, qu’il situe à un meilleur niveau que le Ligue 1. Dans la foulée de sa monumentale prolongation de contrat, le Portugais avait encore vanté les mérites de sa terre d’accueil. "On continue de progresser - on a le temps - mais je crois à 100% que nous sommes déjà dans le top 5", a-t-il lancé. "Ces deux dernières années, nous avons montré que le championnat s'est amélioré sans cesse, le championnat est très compétitif... ceux qui n'ont jamais joué en Saudi Pro League et qui disent que le championnat n'est pas dans le top cinq ne connaissent rien au football."
Huit titulaires sur onze avaient joué en Europe
L’exploit d’Al-Hilal, qu’il aurait pu rejoindre le temps du Mondial, conforte sa position. Pep Guardiola, manager battu, n’est pas, non plus, tombé des nues face à l’équipe de Riyad basée sur une très grosse ossature de joueurs passés en Europe. "Ils ont des joueurs comme Ruben Neves, Lodi, Milinkovic-Savic qui est un extraordinaire joueur", a énuméré l’Espagnol après la défaite. Au coup d’envoi, huit des onze titulaires avaient déjà joué dans un club du Top 5 européen dont le gardien marocain, Yassine Bounou (ex FC Séville), auteur de plusieurs arrêts décisifs, l’ancien Bordelais Malcom ou l’attaquant Marcos Leonardo (22 ans), auteur d’un doublé.
Le Brésilien est arrivé à l’été 2024 contre un chèque de 40 millions d’euros, seulement huit mois après son arrivée à Benfica. Il avait symbolisé la reprise des investissements massifs du championnat avec les arrivées de l’arrière gauche Moteb Al-Harbi (30 millions d’euros d’Al-Shabab) ou de Joao Cancelo (25 millions d’euros, Manchester City).
360 millions dépensés en 2023, dont 90 pour Neymar
De gros montants sans comparaison avec ceux, démesurés, dépensés un an auparavant. Au cœur du frénétique été 2023, Al-Hilal avait obtenu les signatures de huit joueurs d’Europe contre plus de 360 millions d’euros avec Neymar en tête d’affiche (90 millions d’euros). Et si l’aventure du Brésilien a viré au monumental fiasco (sept matchs joués), le joueur avait aussi joué les promoteurs de luxe. "Le niveau de la Saudi Pro League augmente et, d’après ce que je vois, il est meilleur que celui de la Ligue 1", avait-il confié en janvier 2023.
Coincé par les quotas imposés de joueurs étrangers par équipe (huit maximum), Al-Hilal s’est renforcé sur son banc avant la Coupe du monde des clubs en débauchant l'entraîneur Simone Inzaghi de l’Inter Milan, quelques jours seulement après la finale de la Ligue des champions contre le PSG (5-0). Le technicien italien se serait laissé convaincre par un salaire de 50 millions d’euros sur deux ans. Il les "rentabilise" par cette qualification inattendue en quarts de finale avec vue dégagée sur le dernier carré en cas de succès contre Fluminense, vendredi (21h) à Orlando.