Mort d'Emiliano Sala: le joueur ressentait "un doute" avant son transfert à Cardiff, selon sa mère

Une plaie toujours ouverte. Alors que la justice britannique a ouvert ce mardi la procédure visant à établir les responsabilités dans l'accident d'avion qui avait coûté la vie au footballeur argentin Emiliano Sala et à son pilote David Ibbotson en janvier 2019, la cour et le jury ont entendu la lecture d'un témoignage écrit de la mère de Sala, Mercedes Taffarel. Elle est notamment revenue sur le transfert précipité de son fils lors du mercato hivernal.
"Cardiff lui a mis beaucoup de pression pour conclure la vente rapidement, mais Nantes voulait plus d'argent et il s'est senti au milieu de cela. Il se sentait dans un doute. Ces semaines ont été intenses. C'est vrai qu'Emi était très heureux quand il a finalement accepté l'idée du transfert parce que cela lui donnait la chance de jouer en Premier League. Il trouvait que le moment était venu de changer de club et de championnat. Il lui semblait que la direction (du club) de Nantes poussait aussi pour son départ du club parce qu'elle avait des problèmes financiers", a confié Mercedes Taffarel, dans des propos relayés par le Daily Mail.
Un portrait émouvant
Lors de cette lecture, la mère d'Emiliano Sala a brossé le portrait de son fils, qui s'est très vite adapté en France. "Il a adopté un chien d'un refuge local qui lui a fourni de la compagnie car il aimait les animaux. Il aimait lire, regarder des séries télévisées et écouter de la musique. Il s'est vraiment démarqué par sa chaleur humaine. C'était une personne très empathique, très proche de ses coéquipiers. Il était très heureux là-bas."
Mercedes Taffarel est également revenue sur les derniers moments d'Emiliano Sala avant la disparition de l'avion au-dessus de la Manche. "Je lui avais parlé le samedi et il m'a dit qu'il avait beaucoup de problèmes (à régler) à Nantes. Quand nous n'avons pas entendu parler de lui, j'ai pensé qu'il devait être épuisé lorsqu'il est arrivé au pays de Galles et qu'il s'est endormi." Ce n'est que le lendemain que la famille a appris la mauvaise nouvelle, avant de se rendre en Angleterre pour mener un combat afin de poursuivre la recherche de l'avion.
"Nous nous sommes disputés avec les autorités, mais elles ne voulaient pas continuer à chercher. Par un temps très froid, nous avons visité les îles anglo-normandes, criant le nom d'Emi, espérant avoir de ses nouvelles. Cela s'est terminé dans la douleur. Une douleur qui demeure à ce jour. Personne ne peut nous ramener Emi (...) Notre chagrin ne disparaîtra jamais et il nous accompagnera toujours. Tout ce que nous demandons, c'est que justice soit faite et qu'aucun détail ne soit négligé pour établir ce qui s'est passé", a conclu Mercedes Taffarel.