
Pourquoi l’AS Monaco a décidé de retirer sa réserve des championnats fédéraux
C’est un virage à 180 degrés opéré il y a quelques mois. Le 30 juin dernier, en pleine intersaison, l’AS Monaco annonce une décision aussi radicale que surprenante. À partir du début de l’exercice 2022-2023, il n’y aura plus aucun représentant du club de la Principauté en National 2 ou National 3, les Azuréens ayant décidé de retirer leur équipe réserve des championnats fédéraux.
À la place, l’ASM aligne un groupe élite en Premier League International Cup, une compétition destinée aux joueurs de moins de 23 ans qui met aux prises différentes équipes européennes. À côté, le club ne s’interdit cependant pas des oppositions contre des équipes qui n'évoluent pas dans ce tournoi créé par la Premier League.
"On joue contre des clubs anglais mais on a également démarré la saison contre l’Ajax Amsterdam ou l’AZ Alkmaar, a détaillé Pascal De Maesschalck, directeur du développement des jeunes, mercredi soir dans l’After Foot sur RMC. Après, on a eu Nordsjælland, un club danois, puis, en Angleterre, Manchester United à Old Trafford, Arsenal, Brighton. On a aussi la deuxième équipe du Red Bull Salzbourg… Il ne faut pas oublier également qu’on a joué contre l’OM, l’OGC Nice, Lille… On a beaucoup d’adversaires."
S'affranchir de la pression du résultat
En quittant les championnats fédéraux, la réserve de l’ASM s’est notamment affranchie de nombreuses obligations inhérentes à une saison en N2 ou N3. "L’un des avantages, c’est la flexibilité qu’on peut avoir dans notre calendrier, a indiqué Damien Perrinelle, l’entraîneur du groupe élite, dans l’After Foot. On choisit le type de match que l’on souhaite, quand on veut le placer et tout ça dans le but d’optimiser le développement individuel du joueur."
"Quand tu joues en championnat fédéral, t’as une pression du résultat, a ajouté l’ancien défenseur central, passé par l’US Boulogne ou Clermont. Les clubs professionnels qui évoluent en N2 se retrouvent souvent en queue de classement car ils jouent contre des joueurs qui sont beaucoup mieux organisés, qui sont plus expérimentés. Avec cette pression du résultat, tu vas jouer d’une façon plus différente pour gagner absolument. En tant qu’entraîneur, j’ai une chance incroyable car j’ai la liberté de faire jouer n’importe quel joueur à n’importe quel poste si j’estime qu’il y a un besoin à un moment donné."
La diversité des adversaires du groupe élite monégasque est également un argument avancé par l’ASM pour défendre cette décision. "Quand tu joues en N2, tu vas affronter des équipes très bien structurées, qui vont jouer bloc bas la plupart du temps car elles savent que tu as une qualité technique supérieure à la moyenne et ils vont planter sur un contre, illustre Damien Perrinelle. L’avantage que l'on peut avoir, c’est que l’on a fait un match contre le Sparta Prague où tu avais un football différent de ce qu’on a pu avoir en Angleterre. C’est aux joueurs de trouver des solutions sur le terrain."
"La flexibilité d’intégrer des jeunes joueurs à chaque entraînement"
Mais le meilleur moyen de juger la réussite de cette stratégie est incontestablement les performances au plus haut niveau des pépites monégasques. Et, à ce titre, l’explosion d’Eliesse Ben Seghir ne peut que donner raison aux dirigeants monégasques. Entré en jeu à la mi-temps du match contre Auxerre en Ligue 1 (3-2) le 28 décembre dernier, le gamin de 17 ans a planté un doublé retentissant. De quoi lui permettre de fêter sa première titularisation en pro quatre jours plus tard face à Brest (1-0).
"Ce groupe élite, c’est aussi la flexibilité d’intégrer des jeunes joueurs à chaque entraînement pendant la semaine. Eliesse a déjà fait la préparation avec les pros en début de saison", indique Pascal De Maesschalck. "Quand Eliesse intègre le groupe pro, il n’est pas perdu, il ne joue pas un foot différent, renchérit Damien Perrinelle. ll est déjà dans les principes de jeu inculqués par le groupe élite." Sur cet exemple précis, force est de constater que le chemin pris par l’ASM est le bon.