Liverpool-Manchester City: tueurs, les Reds s'envolent (avec un bijou de Fabinho)

Si Pep Guardiola a l'étiquette de kryptonite d'un certain José Mourinho, la sienne est allemande et lui fait des misères depuis déjà trois ans. Jürgen Klopp et son Liverpool ont de nouveau dominé Manchester City ce dimanche (3-1), dans le choc de la 12e journée de Premier League.
Il serait bien trop réducteur de dire que les Reds ont étouffé - voire mangé - les Cityzens. Disons plutôt que les joueurs de Liverpool ont l'antidote. Et la capacité à tuer leurs adversaires en trois passes et une conclusion parfaite. Sur les trois buts, ce fut le cas.
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Episode 1: la mine de Fabinho (6e minute)

Sur un contre mené par Sadio Mané (encore énorme durant la rencontre), après une énorme occasion de Manchester City - qui réclamait une main de Trent Alexander-Arnold (Bernardo Silva semblait toutefois également toucher la balle de la main) - Roberto Firmino et Mohamed Salah sont aux prises avec la défense remaniée des Skyblues, qui repousse dans l'axe. A l'entrée de la surface, après un petit crochet, Fabinho décoche une mine pure et tendue qui vient se loger sur la droite de Claudio Bravo.
Avant l'ouverture du score (6e minute), Manchester City était bien entré dans son match, avec maîtrise et mordant. L'agacement au sujet de cette fameuse main non sifflée et la frustration laissée par ce but encaissé sur un contre ont pesé lourd dans les esprits.
Episode 2: les transversales entre latéraux et Salah à pleine vitesse (13e)

Deuxième lame. Après une grosse occasion de la tête signée Raheem Sterling, le double champion d'Angleterre se fait de nouveau punir en contre. Après un centre d'Alexander-Arnold à Andrew Robertson (oui oui, Liverpool a des latéraux qui se font des transversales et en plus elles sont justes et utiles), ce dernier sert Mohamed Salah sublimement. L'Egyptien déboulait pleine balle au deuxième poteau et place une tête plongeante dans sa course, à grande vitesse, en opposition. 2-0 après moins d'un quart d'heure. Trois tirs, deux cadrés, deux buts.
Manchester City, qui alignait une charnière Stones-Fernandinho en l'absence longue durée d'Aymeric Laporte devant son deuxième gardien (Ederson était forfait), a eu des situations. Mais affichait trop de défauts inhabituels. Depuis son propre but avec un Bravo trop lent à la relance, en passant par cette charnière sans automatismes, des latéraux ne centrant pas... En tribune et mystérieusement absent de la feuille de match, Benjamin Mendy aurait pourtant fait du bien avec sa qualité de centres, qu'il avait affichée contre l'Atalanta (1-1) mercredi en Ligue des champions.
Liverpool a gagné la fameuse bataille du milieu de terrain, avec son trio Fabinho-Henderson-Wijnaldum, énorme dans les efforts et qui ont écoeuré un Bernardo Silva toujours aussi actif mais souvent pris à deux ou trois et esseulé. Devant, Sergio Agüero n'est toujours pas parvenu à marquer à Anfield, Raheem Sterling - toujours dans le viseur des supporters de Liverpool qui ne lui pardonnent pas son départ - trop imprécis, Kevin De Bruyne qui commet des erreurs aussi rares qu'ahurissantes (pas bon sur les coups de pied arrêtés notamment)... cela fait beaucoup.
Episode 3: Mané, encore lui (51e)

Au retour du vestiaire, le scénario est le même: Manchester City a des situations, tente de combiner et de mettre son jeu en place. Et Liverpool vient tuer ces belles intentions dans l'oeuf avec Sadio Mané, à la réception d'un merveilleux centre de Jordan Henderson consécutif à une touche d'Alexander-Arnold. 3-0 à la 51e minute.
Et pourtant, il y avait de la place...
Et pourtant. Et pourtant les Skyblues se sont approchés du but. Et pourtant ils ont fini par marquer à la 78e, sur un bon ballon aérien d'Angelino pour Bernardo Silva. Et pourtant derrière, les Cityzens affichaient près de 80% (!) de possession de balle sur les dix dernières minutes. Raheem Sterling a plusieurs fois buté sur Alisson, sur Trent Alexander-Arnold, sur Virgil van Dijk, Kevin De Bruyne a fini par régler la mire sur coup franc en fin de rencontre, Kyle Walker est passé tout proche d'une tête qui aurait tout relancé...
Frustrant pour le club mancunien, peut-être un peu cruel. Mais Liverpool n'est plus tombé à Anfield depuis 46 matchs, deux ans et demi d'invincibilité. Et compte désormais neuf points d'avance sur son adversaire du jour au classement. Sans dire que cela sent bon pour le titre - Klopp lui-même craignant toujours la période de fin d'année et son enchaînement dingue - le moral est bon. Manchester City recule à la quatrième place, un point derrière Leicester et Chelsea. On y verrait presque une passation.