JO 2021 (judo): la consécration pour Agbégnénou, qui décroche l'or olympique

Elle était favorite, elle était attendue, elle était observée par tous. Et elle a été monstrueuse, une fois de plus. Judokate française la plus titrée de l'histoire, Clarisse Agbégnénou (28 ans) a décroché ce mardi à Tokyo la seule médaille d'or qui manquait à son palmarès. La plus belle, aussi: celle des Jeux olympiques.
Cinq fois championne du monde chez les -63 kg (2014, 2017, 2018, 2019, 2021) et cinq fois championne d'Europe (2013, 2014, 2018, 2019, 2020), la porte-drapeau de la délégation tricolore avait dû se contenter de l'argent à Rio en 2016. Une immense frustration, mais aussi une source de motivation.
La revanche de 2016
Ces cinq dernières années, Agbégnénou n'a fait que travailler, et progresser, pour remporter au Japon ce titre qui devait lui revenir. En prenant en plus sa revanche, puisque la Française a battu en finale la Slovène Tina Trstenjak, la championne olympique en titre, celle qui lui avait chipé l'or au Brésil.
Dans un tel scénario, certain(e)s athlètes auraient pu se laisser envahir pas l'émotion, par les mauvais souvenirs. Mais pas Agbégnénou. Dès le début de la finale, la machine tricolore a agressé son adversaire, sans se précipiter pour autant. Elle l'a fatiguée, l'a peu à peu éteinte, avant de faire la différence au début du Golden Score sur un waza-ari. Pour enfin laisser les larmes couler, et savourer.
"C’est incroyable franchement, a-t-elle lancé, émue, au micro de RMC. Chaque fois, je me dis: 'je vais gagner, je suis forte, je suis en forme'. Le dire, c’est une chose, le faire en finale et prendre sa revanche cinq ans après, je n’aurais pas imaginé mieux."
Avant sa finale, "Gnougnou" avait évincé sans trembler la Cap-Verdienne Sandrine Billiet en 8e, la Néerlandaise Juul Franssen en quart, et la Canadienne Catherine Beauchemin-Pinard en demie. Sans trembler, et sans dépenser trop d'énergie non plus. "J'étais en mission", a lancé Agbégnénou. Elle n'a pas failli.