JO 2021: l’immense fierté de Clarisse Agbegnenou, porte-drapeau de la France

Clarisse Agbegnenou, on imagine que l’impatience et l’excitation sont à leur comble avant d’entrer dans le stade olympique de Tokyo comme porte-drapeau de la France avec Samir Aït-Saïd, non?
L’impatience, ça va. L’excitation, oui. Ça arrive tellement vite. Mes journées se passent très vite. Depuis que je suis arrivée, je n’ai pas vu le temps passer. Mais je reste patiente.
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Regrettez-vous l’absence de public dans le stade?
C’est très dur. Je l’ai vécue (la cérémonie d’ouverture) il y a cinq ans à Rio et c’était magique. On faisait coucou à tout le monde. On était trop contents. Là, il n’y aura personne, on se fera coucou entre nous et on prendra plaisir nous-mêmes. Les autres athlètes peuvent au moins venir. On avait la crainte de n’être qu’entre les porte-drapeaux. On s’amusera entre nous, on en profitera pour discuter, se donner de l’énergie. Pas mal d’athlètes ont des épreuves dès le lendemain, dont Samir (Aït-Saïd). On va se booster et essayer de se vider l’esprit.
Agbegnenou: "Samir, c'est mon frère"
Vous êtes-vous rapprochée de Samir Aït-Saïd, avec qui vous porterez le drapeau français?
On est déjà amis. C’est mon frère, on se connait depuis très longtemps, depuis nos débuts à l’Insep. On se donne toujours de nos nouvelles. Pour moi, c’est juste magique et magnifique. Je suis trop contente d’être avec lui. On est un peu pareils, on est dans la "déconnade", on va rigoler, on va s’amuser. C’est quelqu’un d’exceptionnel. On va vraiment prendre du plaisir. On va vivre ça ensemble et on aura tellement de choses à se raconter plus tard. C’est magique, c’est génial !
On dit parfois que le porte-drapeau a une pression supplémentaire et que cela peut même être préjudiciable pour les compétitions. Comment le vivez-vous?
Je le vis bien, j’ai tellement de la chance. J’avais un peu fait une introspection et je m’étais dit que je ne me porterai jamais candidate pour être porte-drapeau parce que je ne me sentais pas être la personnalité pour, ou que les gens puissent voter pour moi. Je ne l’avais pas mis dans ma check-list! Ça m’a finalement dépassé et je le suis aujourd’hui. C’est que du bonheur, de l’énergie, des bonnes ondes. Je vais en profiter et je ne pourrai jamais l’enlever. Je pourrai le raconter à mes enfants, petits-enfants, ma famille… Je vais prendre des photos et leur dire comment c’était magique. Je suis tellement fière de mener la nation à bien et j’espère qu’on rapportera des médailles.
Avez-vous échangé avec de précédents porte-drapeaux comme David Douillet ou Teddy Riner?
On n’en a pas trop parlé, un peu avec Teddy (Riner) mais plus en se disant ‘allez bon courage’ mais aussi pour la compétition. Ce n’est pas une finalité (d’être porte-drapeau), il faut gagner. Mais sinon, on n’a pas parlé du porte-drapeau.