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JO 2022: "Je n’osais pas imaginer", la fierté de Worley et Rolland, désignés porte-drapeaux

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Tessa Worley a été désignée porte-drapeau de la délégation française pour les JO de Pékin (4-20 février), aux côtés de Kevin Rolland. Pourtant, il y a quelques semaines, la skieuse estimait ne pas avoir les épaules pour ce rôle. Elle s’est expliquée jeudi sur RMC.

Le CNOSF l’a annoncé mercredi: Kevin Rolland et Tessa Worley seront les porte-drapeaux du camp français pour les Jeux olympiques de Pékin (4-20 février). "C’est quelque chose que je n’osais pas imaginer. Pour moi, pour être porte-drapeau, il fallait avoir un palmarès aux Jeux", a confié la skieuse ce jeudi au micro de RMC. Il y a quelques semaines encore, elle estimait encore ne pas être légitime pour ce rôle.

Car Tessa Worley a une histoire contrariée avec les Jeux olympiques. Si elle peut s’appuyer sur un joli palmarès en Coupe du monde (un globe de cristal en géant en 2017 et 15 victoires en Coupe du monde), les JO ne lui ont en revanche jamais souri. En 2014, blessée aux ligaments croisés, elle manque les JO de Sotchi. Quatre ans plus tard à Pyeongchang, elle ne termine que septième du géant. "Je n’ai jamais réussi à comprendre comment réagir aux Jeux pour être bon. On m’a dit que (pour être porte-drapeau), ce n’était pas ça le plus important, mais plutôt les valeurs humaines qu’on avait envie de transmettre", a-t-elle poursuivi sur RMC.

"Etre porte-drapeau, c’est quelque chose qui me transcende"

Tessa Worley réalise pour le moment une bonne saison en Coupe du monde, avec une victoire sur le géant de Lienz (Autriche) fin décembre. Mardi, elle a signé un nouveau podium, terminant 3e du géant de Kronplatz (Italie). De bon augure pour les Jeux? "J’ai encore une belle expérience à vivre aux Jeux pour changer tout ça. Mon état d’esprit n’est pas du tout le même qu’avant. Je les aborde différemment, j’ai envie de profiter de chaque opportunité", a-t-elle répondu. Tessa Worley assure en tout cas que son nouveau rôle de porte-drapeau n’ajoute pas de pression supplémentaire: "On aura la pression dans tous les cas. Etre porte-drapeau, c’est plutôt quelque chose qui me transcende".

"On était les pestiférés des sports d’hiver"

La fierté d’avoir été choisi est aussi grande du côté de Kevin Rolland: "C’est une énorme reconnaissance, surtout pour un sport comme le mien (le ski freetsyle). J’ai l’habitude de dire qu’on était les pestiférés des sports d’hiver il y a quelques années. Aujourd’hui, être free-styleur et porte-drapeau, c’est beau".

L’histoire est encore plus belle pour celui qui a vécu un grave accident en 2019. Alors qu’il tentait d’établir le record du monde du saut le plus haut depuis un quarter pipe (un tremplin en forme de mini-rampe), il chute et est victime de multiples fractures. "Quand je me suis réveillé après plusieurs jours de coma, on m’a dit que le ski c’était terminé. Participer aux JO, c’est incroyable et une énorme revanche sur la vie. Etre en plus porte-drapeau, c’est énorme!", savoure le Savoyard.

"De retour parmi les vivants"

En 2014, Kevin Rolland avait remporté la médaille de bronze à Sotchi. Il avait ensuite été beaucoup moins heureux en 2018 à Pyeongchang, puisqu’il avait chuté et avait terminé loin du podium (11e). "Je suis de retour parmi les vivants pour cette troisième olympiade. J’ai de l’expérience sur les grands rendez-vous, donc on va essayer de partager cette expérience pour aller chercher des médailles", a-t-il conclu. Il entrera en compétition le 17 février.

LL