JO 2022: pourquoi des chutes de neige ont provoqué un fiasco en snowboardcross

La déception est immense. La huitième journée des Jeux olympiques d'hiver 2022 a débuté par un fiasco pour la délégation française, samedi à Pékin. Les deux duos alignés dans l'épreuve de snowboardcross mixte par équipes ont échoué au stade des quarts de finale, avec des résultats sévères. Les chances de podium étaient pourtant réelles, avec Merlin Surget (5e en individuel hommes), Loan Bozzolo et les vice-championnes olympiques Chloé Trespeuch et Julia Pereira de Sousa. Mais leurs performances ont été ruinées par un problème de glisse. Bien que cela semble improbable, les Français ont été perturbés par... des chutes de neige.
Les quatre snowboardeurs ont précisément été victimes d'un choix de fartage, c'est-à-dire du produit appliqué sous la planche du snowboard pour optimiser la glisse. "C'était un test de glisse. On a perdu au test, parce que l'on n'avait pas le meilleur produit sous les planches", a confirmé Chloé Trespeuch en zone mixte.
Le fartage diffère en fonction du type de neige et des conditions météo, ce qui est comparable aux choix de gommes de pneumatiques en Formule 1. Sur le site de Zhangjiakou, où la neige est tombée toute la matinée, les conditions de glisse ont totalement changé, alors que les épreuves individuelles s'étaient déroulées mercredi et jeudi sur un site ensoleillé.
"On n’a pas pu réagir pour corriger l’erreur"
Luc Faye, directeur du snowboard à la Fédération française de ski, s'est expliqué dans des propos recueillis par RMC Sport: "Ce sont des neiges très compliquées, comme on en retrouve aux États-Unis ou au Canada, qu’on maîtrise moins bien que d’autres. On n’a pas fait la bonne préparation sur les planches. On n’a pas pu réagir pour corriger l’erreur. Toutes les météos qu’on avait prises annonçaient beaucoup moins de neige. On s’est retrouvé avec plus de quantité de neige que prévu. On a fait un premier débrief avec les techniciens. On va apprendre cette erreur. On va tout faire pour que ça n’arrive plus. C’est clair qu’aujourd’hui on s’est trompé". Ce qui explique qu'il ait tweeté "Pardon à nos athlètes" sur les réseaux sociaux.
Malgré l'erreur, aucun athlète n'a publiquement rejeté la faute sur les responsables du fartage. "On ne peut pas en vouloir à nos techniciens, ils font le maximum tous les jours, il faut s'adapter aux conditions changeantes. (...) Ça se joue à des détails pour les athlètes, mais aussi pour les techniciens. Il manquait le détail aujourd'hui. Ils vont apprendre de leurs erreurs et on va tous rebondir ensemble pour avancer", a déclaré Chloé Trespeuch.
"On a une super équipe entre les athlètes et l’encadrement. Tout le monde est solidaire", a par ailleurs réagi Luc Faye, qui assume néanmoins "ses responsabilités" de ce "zéro pointé".
"Nous repartons à zéro"
Faut-il s'inquiéter pour les autres épreuves de ski à venir? Jérome Laheurte, chef du combiné nordique français, s'est montré alarmiste au micro de France TV Sport: "C'est la catastrophe pour nous. On attend la suite, mais c'est une neige difficile car sèche. (...) Nous repartons à zéro. On vient d'oublier une semaine et demi de travail".
C'est aussi à Zhangjiakou que se déroule, ce samedi à 10h, le 10 km sprint messieurs en biathlon avec Simon Desthieux, Quentin Fillon Maillet, Émilien Jacquelin et Fabien Claude. Toutefois, moins d'une heure avant le départ des biathlètes, les Françaises du relais féminin de ski de fond n'ont pas attribué leur résultat décevant aux conditions de glisse. "Il a un petit peu neigé, mais ça n'a pas changé grand-chose, a réagi Delphine Claudel. Comme dit mon technicien, quand c'est humide ici, c'est comme si c'était sec chez nous. Donc ça n'a pas changé grand-chose. On n'a pas eu de difficultés là-dessus, j'avais de bons skis". De quoi réduire les inquiétudes et redonner de l'espoir pour le tableau des médailles, bloqué depuis mercredi.