JO de Paris 2024: le ministère recadre les Fédérations sur les DTN

Le ministère des Sports a rappelé dans un courrier adressé aux présidents de Fédérations les règles de nomination des DTN, et leur rôle, un recadrage perçu par certains comme le signe d'une reprise en main de l'Etat après des JO de Tokyo décevants, et à trois ans de ceux de Paris. Un peu plus d'un mois après les JO de Tokyo (33 médailles) et quelques jours après le discours d'Emmanuel Macron lors de la réception à l'Elysée des médaillés, exhortant les athlètes à faire "beaucoup plus" pour Paris dans trois ans en 2024, ce rappel à l'ordre prend une résonance particulière.
Dans ce courrier du ministère, dont l'AFP a eu connaissance, le directeur des Sports et ancien athlète Gilles Quénéhervé évoque des "difficultés" apparues lors de l'arrivée de certains Directeurs techniques nationaux (DTN) dans leur fédération, notamment quant à leur articulation avec les directeurs de la haute performance. Cet attelage DTN-directeur de la haute performance, installé dans certaines fédérations, a pu créer "de la confusion pour certains sur qui fait quoi", analyse une source proche du ministère des Sports. Ce attelage est en place notamment à la fédération d'athlétisme qui vient d'enregistrer coup sur coup le départ de sa DTN par intérim, Anne Barrois, et de son directeur de la haute performance, Florian Rousseau.
Le directeur des sports Gilles Quénéhervé, vice-champion du monde du 200 m en 1987, rappelle dans ce courrier que c'est bien le DTN qui est "compétent pour superviser l'action" du directeur de la haute performance. Autre sujet abordé, celui de la nomination des DTN. Là encore, le directeur des sports rappelle la procédure et souligne que le choix revient en toute fin aux "deux ministres", des Sports et de l'Education nationale. Récemment, à la fédération de judo, la nomination du DTN a été repoussée suite au refus de la direction des Sports de proposer aux ministres le choix du président de la fédération, Stéphane Nomis.
Recadrage apprécié par l'Association des DTN
"Il y a certains présidents de fédération qui semblent avoir oublié que c'est bien l'Etat qui nomme les DTN et pas eux", décrypte une autre source proche du ministère des Sports. "Au regard notamment des résultats sportifs récents, nous avons collectivement l'obligation d'assurer le succès des JO de Paris 2024 et cette réussite passe par le respect de modes de fonctionnement", conclut le directeur des Sports, Gilles Quénéhervé, dans son courrier.
Ce recadrage a été plutôt apprécié à l'Association des DTN (ASDTN), son président Ludovic Royé assurant à l'AFP que ce courrier "vient apporter la sérénité dont les directions techniques nationales ont besoin". "Nous avons besoin de faire notre travail dans un cadre stable et non de faire des sauts dans l'inconnu", a-t-il ajouté, estimant également que ce courrier "réaffirme le leadership que l'Etat souhaite assumer pour réussir les JO de Paris." "C'est clair qu'il faut lier ce courrier au discours de Macron lorsqu'il assure que l'Etat sera là dans les trois prochaines années", analyse une autre source proche du ministère des Sports.