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Natation: à Rennes, l'attraction Marchand qui veut monter en puissance aux championnats de France

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À un an des Jeux olympiques de Paris, le nouveau phénomène de la natation tricolore Léon Marchand est l'attraction des championnats de France, qui ont lieu de dimanche à vendredi à Rennes.

Tous les regards braqués sur lui. 72 journalistes accrédités soit deux fois plus que l'an dernier, les 700 places de la piscine de Bréquigny à Rennes seront pleines toute la semaine. Guichets fermés pour toutes les finales de ces championnats de France. Et évidemment l'effet Marchand n'y est pas étranger. Le nouveau prodige de la natation française qui aura un programme copieux en Bretagne avec six courses en six jours.

Avec toujours en tête l'idée de répéter ses gammes avant le grand rendez-vous dans un peu plus de 400 jours à Paris. "Ma priorité c'est quand même de me qualifier sur les épreuves de 4n parce que c'est là où je peux espérer des médailles internationales, annonce Marchand. Après j'ai bien travaillé la brasse et le crawl pour le relais 4x200m. J'aimerais bien faire mon meilleur temps sur le 200m brasse. Il y a pas de choses que j'ai envie d'améliorer cette semaine." Un programme qu'il décortique avant sa semaine rennaise.

Six courses en six jours

Ça commençait ce dimanche matin avec les séries du 200m brasse achevées avec un chrono de 2'09''88. Marchand était en avance sur les temps de passage de son record de France, qui est de 2'08''76, jusqu'aux 150 mètres, moment choisi par le nageur français pour relâcher son effort. Car son programme s'annonce copieux. Il ne s'arrêtera pas jusqu'à vendredi. Léon Marchand doit disputer six courses en six jours sur ces championnats de France à Rennes. "L'objectif c'est de faire mon meilleur temps sur toutes les courses parce que je pense que j'ai progressé", lance le Toulousain que l'on retrouvera sur courses références, les deux épreuves où il avait décroché le titre mondial l'été dernier, le 200m 4n (mercredi), le 400m 4n (jeudi) mais aussi sur le 200m papillon (mardi) où il avait décroché la médaille d'argent à Budapest. Mais également sur des épreuves où il va pouvoir se tester et se jauger. Le 200m nl (lundi) qu'il a remporté en finale des championnats universitaires américains et sur lequel il n'a que très peu de références en grand bassin, le 200m brasse et le 100m papillon.

"Le dernier jour je n'avais pas de course à faire...", plaisante Léon Marchand pour expliquer son choix du 100m papillon. Pas si anodin que ça. "J'ai gagné pas mal de puissance en papillon donc je pense que je peux nager assez vite et pourquoi pas faire le relais 4x100m 4n aux championnats du monde mais ça dépendra aussi des autres nageurs et de ma forme du moment." Les relais c'est aussi l'idée en tête derrière le 200m nl. "Le relais 4x200m nl est assez solide. Il y a quatre ou cinq nageurs qui peuvent nager 1mn46s-47. J’aimerais bien en faire partie ! Je me suis entraîné un peu au 200m nl, j’espère que je passerai en finale aux championnats de France pour me qualifier avec le relais ce serait sympa." S'il ne devrait évidemment pas avoir de difficultés à réaliser les minimas exigés par la fédération française, notamment sur le 200m papillon, la curiosité viendrait du 200m brasse.

Des chronos très scrutés sur ses épreuves phares

Un amour contrarié par des incompatibilités de calendrier dans les épreuves internationales en raison de sa proximité avec le 200m 4n. "C'est une course qui me tient à cœur et j'aimerais bien pouvoir la nager aux Jeux olympiques l'an prochain assure Léon Marchand. Parce que le programme le permettra plus facilement contrairement aux championnats du monde où ce n'est pas possible. C'est pour ça que j'ai envie de nager vite sur ce 200m brasse." Aux Jeux olympiques, le 200m brasse et le 200m papillon seront disputés le même jour avec suffisamment d'écart entre les deux sur les séries et les demi-finales, mais les deux finales se succèderont le lendemain dans la Paris La Défense Arena. Un sacré défi, toujours pas tranché.

"Ce serait un défi mais ça ne sert à rien de faire les deux et de terminer 8e sur les deux… C’est quand même assez risqué même si je m’entraîne très dur pour le réussir un jour. Moi enchainer les courses c’est ce que j’aime et je l’avais fait à Budapest avec le 200m papillon et le 200m 4n. Et ça s’était très bien passé au final. Si je me sens en forme et que je suis prêt pour le faire je le ferai. Ce sera un feeling que j’aurais un ou deux mois avant les JO et quelque chose que l’on discutera avec Nico et Bob… Je ne peux pas m’avancer encore." Les chronos du Toulousain cette semaine à Rennes seront particulièrement scrutés sur ses épreuves de prédilection : le 200 et le 400m 4n. "J'ai beaucoup évolué sur ma stratégie en partant plus vite sur la première moitié de course et je pense que je peux nager aussi vite ou plus vite donc pourquoi pas la semaine prochaine", aurait-il dit en amont de ces championnats de France.

Un programme gargantuesque avec toujours en tête l'idée d'engranger de l'expérience et des habitudes en vue des JO de Paris. "C'est une compétition qui va durer six jours donc ce n'est pas facile à gérer, explique Marchand. Aux Etats-Unis je fais des compétitions de deux heures avec beaucoup de courses donc c'est une gestion de stress, émotionnelle et physique différente. Je m'entraine tous les jours pour ça. A Paris il y aura neuf jours de compétition donc il faudra être capable de pouvoir récupérer assez rapidement après les courses et passer à autre chose assez rapidement pour finir la compétition en beauté. Les Jeux c'est dans 400 jours donc le plus d'expérience que je peux engranger c'est le mieux. Avec un peu de pression médiatique sur moi, et aussi avec six jours à gérer sur l'énergie etc..."

"Je vais essayer d’améliorer mes temps"

L'occasion de répéter aussi toute la mécanique une fois sortie du bassin. La gestion par exemple des passages devant les nombreux médias présents en Bretagne et qui ne dépasseront pas deux minutes. Et plus besoin de la vigilance de son entraîneur américain Bob Bowman qui débarque lundi à Rennes pour s'y plier. "Bob m'apporte une structure particulière où je ne m'éparpille pas autour de ce que je fais dans l'eau. Par exemple à Budapest il fallait que je passe deux minutes avec les médias et pas plus. Comme ça je vais directement récupérer, je ne perds pas de temps et je me sens mieux physiquement le lendemain. Surtout sur une compétition de six jours, j'ai besoin de réduire tout ça." Un tremplin vers l'objectif de la saison, dans cinq semaines avec les championnats du monde de Fukuoka au Japon.

"Je vais essayer de faire mieux que l’année dernière. L’année dernière je n’avais pas trop d’expérience au niveau international chez les séniors. J’ai réussi à gagner deux courses c’était super mais je pense que je peux faire mieux. J’ai trouvé pas mal d’erreurs sur mon 200m 4n que je peux améliorer. Je vais essayer de gagner encore et d’améliorer mes temps."

Julien Richard