Son "coup de mou" de fin d'année, son escapade australienne, les JO 2028: Léon Marchand se confie depuis les Etats-Unis

On l'avait quitté à Singapour, lors de la Coupe du monde en petit bassin en novembre. Depuis, Léon Marchand a repris l'entraînement en Australie, auprès d'un nouveau coach le temps de trois mois, avant de rentrer à Austin, au Texas, pour retrouver Bob Bowman. Sa notoriété en France, ses méthodes d'entraînements, sa préparation pour Los Angeles 2028... Le quadruple champion olympique s'est confié en longueur ce lundi auprès de plusieurs médias français, dont RMC Sport.
Léon, comment allez-vous? Qu'est-ce que vous avez fait depuis le début de l'année? On vous voit avec de belles couleurs...
Tout va bien, tout va bien. Je suis bien mentalement, je suis bien physiquement et j'ai commencé une belle année 2025 en partant en Australie trois mois, le 3 janvier avec un visa touriste - qui dure trois mois. J'ai été accueilli dans le groupe de Dean Boxall à Brisbane, avec les nageurs Alberto Razzetti et Thomas Ceccon .
C'était ma première fois en Australie. Je me suis bien remis en forme là-bas. C'était l'objectif d'être avec Dean et son groupe. Parce qu'il y a pas mal d'Australiens qui ont fait une vraie coupure après les Jeux olympiques. Un peu comme moi. Donc c'était le bon moment de rejoindre ce groupe. On est un peu partis à pied égal et l'entraînement s'est très bien passé. Mais surtout, j'ai profité de l'Australie au maximum. J'ai fait des week-ends sur toute la côte Est. On a bien découvert le pays. On a surfé un peu toutes les semaines, on a fait plein de choses vraiment sympas. L'entraînement n'était pas le sujet principal du voyage. Mais finalement, au bout de trois mois, je suis en forme physiquement donc c'est parfait. Cela fait trois semaines que je suis à Austin (Texas). Je suis en train de m'installer tranquillement, tout se passe bien.
Qu'est-ce qui a motivé votre envie de partir en Australie à ce moment-là?
Je savais qu'un jour j'allais partir en Australie parce que je peux faire mon sport là-bas dans des endroits hyper agréables où il y a un coach légendaire. C'est ce que je pensais et c'est ce que Dean Boxall est. J'ai toujours voulu partir mais je savais pas à quel moment. Après les coupes du monde en Asie, j'ai un petit coup de mou. C'était génial, une expérience incroyable. Mais quand je suis rentré en France, petit coup de mou au niveau énergie et niveau mental. Je n'avais pas vraiment envie de me lever le matin pour aller à l'entraînement. J'étais un peu plus fatigué que la normale et j'avais du mal à récupérer de ce gros voyage. J'ai donc décidé de ne pas faire les championnats du monde et après je me suis un peu blessé. Ce n'était pas la période la plus facile.
Puis, j'ai regardé ce qui allait se passer pendant les trois ou quatre années qui suivent pour préparer les Jeux de Los Angeles. J'ai quatre ans, ce qui est énorme. J'avais trois ans en gros pour préparer Paris 2024. Là, j'ai une année de plus. Je me suis dit que c'était le bon moment pour pouvoir voyager sachant que Bob Bowman est mon entraîneur jusqu'à Los Angeles 2028. J'ai envie de rester avec lui jusqu'à LA. Je sais que dans les quatre années qui vont suivre je serai souvent Austin et je n'avais pas forcément envie de remettre les pieds directement dedans en janvier 2025. Donc j'ai décidé de partir en Australie et de découvrir un autre pays, une autre culture, un autre entraînement. J'en ai parlé avec Bob, bien sûr. On a décidé ça ensemble et ça me permettait de stimuler aussi mon corps différemment. Et de reprendre du plaisir dans l'eau.
"La flamme est revenue très rapidement"
Vous parlez de ces quatre ans qui sont jusqu'à Los Angeles. Pourquoi ne pas avoir fait une année de coupure?
J'ai hésité à faire ça. Mais en fait la flamme est revenue très rapidement. Je ne me suis pas vraiment mis d'objectif pour cette année. Mais au final, au bout d'un mois et demi en Australie, je commençais à vraiment me prêter au jeu de l'entraînement, de revenir à mon niveau, de refaire des temps dans les séries, etc. De faire la compétition en fait: remettre la combi, faire des relais avec les autres nageurs du groupe, d'améliorer mon crawl...
Après mes vacances, j'ai la flamme qui est revenue. Je pense que j'ai pris assez de temps de repos. J'ai quand même pris six semaines après les Jeux olympiques. Et après la Coupe du monde, je ne me suis pas vraiment arrêté. Alors que là, je suis reparti à 100%. J'ai envie de faire Singapour (les championnats du monde, NDLR). Pour après, j'avance au jour le jour, je verrai bien quel est mon état de forme. Mais j'ai envie de nager, tout simplement.
L'Australie a quand même l'avantage aussi d'être loin de la France et de l'Europe. Est-ce que vous aviez aussi besoin de vous préserver de tout ce que vous avez vécu depuis cet été?
J'avais envie de remettre une priorité sur ce que j'aime vraiment, c'est-à-dire l'entraînement, la natation et le voyage via la découverte de nouveaux endroits. J'étais tranquille. Personne ne me reconnaît en Australie. Forcément, c'est plus facile d'avoir une routine, de faire mon travail de tous les jours et d'être moi-même. Cela m'a fait du bien, c'est sûr.
Est-ce que cette fatigue après les étapes de Coupe du monde en Asie, vous l'avez ressentie un petit peu après les JO? Ou est-ce que vous étiez porté par cette euphorie?
Je m'en suis rendu compte la deuxième semaine. La première semaine, j'étais dans ma compétition comme si c'était les championnats de France ou comme si c'était les championnats du monde. Le premier jour de la deuxième semaine, le jour où j'étais à la fan zone avec plusieurs nageurs, c'est là que j'ai compris que ça avait effectivement changé un peu tout dans ma vie de tous les jours, en tout cas en France. Tous les jours, il y avait des nouvelles choses que j'apprenais. Il fallait que je m'adapte. Par exemple des polémiques, des trucs sur les réseaux sociaux, des gens qui m'arrêtent dans la rue, c'était tout nouveau en fait et c'est arrivé d'un coup. C'est pour ça que je dis que j'ai pris la tempête. Même si c'est une tempête positive, ça reste une tempête.
Il y avait énormément de choses à gérer et ce n'est pas ma zone de confort. J'étais hyper content de le faire parce que c'était nouveau mais au bout de deux, trois mois, ça commençait à me fatiguer. C'est compliqué de donner l'énergie en dehors de l'eau et dans l'eau. De retour à Toulouse, j'ai essayé de garder ma vie normale. J'ai essayé de me forcer à sortir, à rester le lion que j'étais auparavant. C'est juste que faire d'un point A à un point B dans la rue, c'était plus long. Mais franchement, je me suis très bien adapté et surtout, c'était une belle période. J'ai plein de souvenirs de tout ça. Mais je savais que ça allait être temporaire et que je revienne sur les priorités.
Vous avez été surpris que cette hype dure aussi longtemps? Vous pensiez que ça allait retomber plus vite?
J'aurais dû savoir avec quatre médailles d'or aux Jeux... Mais en tant que nageur, on n'a pas l'habitude. Les gens ne connaissent pas la natation. Les gens regardent les Jeux olympiques et voient qu'il y a la natation à la télé, mais ils ne regardent pas la natation tous les ans aux championnats du monde ou de France. J'étais préparé à une popularité qui pouvait être temporaire. Mais je n'ai pas fait la chose à moitié à Paris (sourire). Les Jeux olympiques ont été un succès pour tout, pas seulement la natation. La France a été marquée par cet événement et je m'en suis rendu compte au bout de deux, trois mois, quand j'étais encore en France, et que tout le monde me reconnaissait autant que la deuxième semaine.
"C’est même un peu triste parce qu’on s’habitue vachement vite à ce que les gens disent 'merci pour cet été'"
Aujourd'hui, avez-vous envie de faire un pas pour vous nourrir de toute cette énergie ou de rester comme vous étiez jusqu'à présent, dans votre bulle?
En fait, là moi je n’ai plus le choix. Si je ne me sers pas de cette énergie, je vais la subir continuellement. Et je suis capable de m’en servir. Je m’en suis servi par exemple aux Jeux olympiques la première semaine parce que j’avais quand même une popularité avant. Et j’étais favori du 400m 4 nages en arrivant à Paris. Je me suis très bien servi de cette énergie. Quand je parle de l’énergie que je perds, c’est quand je dois dire merci à beaucoup de personnes dans la rue pour tout ce qu’ils me disent, prendre beaucoup de photos… Tout ça, ce n’est pas grand-chose, mais quand tu le répètes tous les jours... C’est une énergie qui ne part pas parce que je la donne aux gens, mais je ne suis pas fait pour ça de base. Et ce n’est pas quelque chose qui me galvanise. C’est plus quelque chose que je dois faire en plus, c’est un bonus, un job à part entière.
C’est même un peu triste parce qu’on s’habitue vachement vite à ce que les gens me disent "merci pour cet été". On me l’a dit tellement de fois que ça ne me rend pas aussi heureux que la première fois. Je préférerais que ce soit nouveau à chaque fois et que je me dise: "Merci, c’est incroyable d’entendre ça". Mais je trouve qu’on s’habitue vachement vite à tout ça. Là, ça fait depuis janvier que je n’ai pas pris beaucoup de photos parce que je n’étais pas en France. Je pense que quand je vais revenir il y aura toujours un petit moment d’adaptation. Mais on s’habitue vite à ce genre de choses, et c’est un problème justement parce que c’est incroyable que les gens puissent réagir comme ça. Et les gens sont respectueux en général, il n’y a aucune attente. C’est juste merci de m’avoir fait passer ces moments-là en août. C’est hyper positif et il ne faudrait pas trop s’habituer à tout ça.
Est-ce que revenir en France en juin pour les championnats de France par exemple, c'est quelque chose que vous appréhendez?
Je n'ai pas besoin de me préparer pour ça. Je sais comment le gérer. Je pense avoir fait le plus dur. Bien sûr qu’il y aura encore d’autres challenges, mais je n’ai pas du tout peur de rentrer en France, ni rien. J'ai envie d'avoir ma routine. Cela fait un an que j'ai fait que voyager, je n'ai pas eu un seul moment où je suis rentré chez moi. Alors même si je suis rentré à Toulouse, c'est chez moi, mais c'est plus chez mes parents maintenant. J'ai besoin d'avoir un endroit un peu plus fixe et c'est ce que j'ai à Austin. Mais je n'ai pas du tout peur de la popularité que j'ai eu en France. Ce qu'il faut préparer, c'est plus l'environnement. Aux championnats de France, il y a énormément de nageurs. Il faudrait que ce soit bien encadré et qu'il y ait quand même de la sécurité et que tout le monde n'ait pas accès à moi. Il y a un peu plus de préparation qu'avant en termes de logistique.
Est-ce que vous avez eu peur de prendre la grosse tête?
Oui, grave. J’ai peur et en même temps, je sais que les personnes qui sont les plus proches de moi me le diront ou me le feront comprendre. J’ai confiance en eux donc ça va. Moi, je n’ai pas l’impression d’avoir changé mais j’ai l’impression que tout le monde me voit différemment. Donc tu ne sais pas trop comment gérer tout ça.
Est-ce que ça complique les relations? Pas forcément avec ceux que vous connaissiez avant, mais d'autres personnes qui arrivent dans votre entourage...
Même les gens que je connaissais avant, il y a des gens qui me traient différemment, il y a très peu de personnes qui me disent non. Les relations sont différentes, à part avec mes proches. C’est pour ça que j’ai essayé de prioriser en France les relations avec les gens que je connaissais d’avant en qui j’ai confiance plutôt que d’avoir de nouvelles personnes qui viennent tous les jours. Mais oui, ce n’est pas facile.
Est-ce que cela vous effraie?
Ce n’est pas que ça me fait peur, mais ça sera plus difficile d’avoir confiance en la personne, je pense. Après, on verra, je vais m’adapter. Je ne peux pas me plaindre de tout ça, parce que je l’ai cherché, ça fait partie du job. Ce sont juste des nouveaux challenges pour moi.
Qu'est-ce que vous avez le plus appris sur vous ces derniers mois?
Je suis hyper attentif à mon corps et à mon esprit, et je ne l'ai jamais trop affirmé. Je pense que ces derniers mois je l'ai fait plus qu'avant parce qu'il n'y a que moi qui vis ça en ce moment. Même si je reçois des conseils de beaucoup de personnes, j'ai besoin de m'en inspirer, bien sûr, mais j'ai besoin aussi de faire mes propres choix et de savoir ce qui est bon pour moi et pour personne d'autre. Le fait de ne pas faire les championnats du monde, par exemple, en décembre. Je n'ai écouté personne, j'ai écouté mon cœur. J'ai vu que ça ne me faisait pas plus vibrer que les coupes du monde, que mentalement j'étais fatigué, physiquement j'étais fatigué. Et si j'étais le Léon d'il y a cinq, six ans, j'aurais quand même fait les championnats du monde. J'aurais peut-être fait des belles courses mais je n'en serais pas là à ce moment-là. J'aurais été beaucoup plus fatigué. Ça aurait été compliqué de faire une saison en 2025. Je suis assez fier d'avoir fait ces choix-là.
Est-ce que ces derniers mois sans natation, finalement, c'était assez plaisant?
Oui, c'est pour ça que je me suis laissé faire. Alors vous dites "sans natation", mais j'ai nagé tous les jours. Il n'y a pas une seule fois où j'ai arrêté de nager depuis la reprise avant les coupes du monde et je crois que c'était en septembre. C'est juste que mentalement j'étais ailleurs. Il y avait cet équilibre qui était un peu différent par rapport à la normale où je mets l'intention en premier. Là, j'ai mis ma vie en premier et ça m'a fait du bien. On a envie de faire plus, on a envie de se remettre à fond dans le dans le projet natation. Mais c'est dans quatre ans. J'ai besoin de prendre mon temps, de faire ma vie un peu différemment.
Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de la reprise de contact avec Bob Bowman?
J'ai envie de faire l'aventure avec Bob (jusqu'en 2028, NDLR) parce que j'ai confiance en lui et qu'on a déjà travaillé ensemble. Ce n'est pas comme si c'était un nouveau coach pour moi. La dernière fois que je l'ai vu en fait, c'était à la piscine des Jeux, le dernier soir. On est resté en contact tout au long de notre pause. Mais lui il a repris le 15 août je crois, donc une semaine de pause. Moi j'ai eu six mois donc c'est un peu différent. Et surtout il a eu un job à part entière, c'est-à-dire mener son équipe universitaire au titre NCAA. On est partis sur deux trucs un peu un peu différents: moi c'était la récup et lui c'était encore un nouveau challenge. Il vient de rentrer, il est à l'entraînement depuis trois jours, on n'a pas encore fait de réunion, on n'a pas vraiment encore fait le grand retour. Cela va se faire cette semaine. Je suis hyper content de retrouver lui aussi.
"Bob Bowman est très fort parce qu'il s'adapte énormément en fonction de son nageur"
C'est quelque chose qu'il n'avait jamais fait, laisser un nageur partir ailleurs avec un autre coach. Il l'a bien pris?
Il l'a bien pris, on l'a fait ensemble. Je pense que Bob Bowman est très fort parce qu'il s'adapte énormément en fonction de son nageur. C'est vrai qu'avec par exemple Michael Phelps, il ne lui avait laissé aucun jour de repos je pense, pendant quatre ou cinq ans d'affilée. Moi, quand je suis arrivé aux États-Unis, j'avais déjà un plan en tête et je lui avais déjà expliqué comment je fonctionnais. C'est-à-dire que j'avais besoin de faire des pauses. Je ne pouvais pas nager pendant des années sans m'arrêter.
Je l'ai fait et ça n'a pas marché. Tout ça, il l'a su dès le début. C'était en 2021. Il a aussi compris que je n'étais pas attaché à un seul coach, que j'étais capable de pouvoir m'entraîner un peu partout. Et que j'étais une personne, je pense, intelligente et engagée dans mon projet. Et que je n'allais pas en Australie juste pour me la couler douce. J'allais en Australie pour voir autre chose, pour me relancer dans mon projet de Los Angeles et de me stimuler sur d'autres choses à l'entraînement. Ce projet, on l'a fait ensemble. Effectivement, c'est la première fois qui laisse agir un nageur comme ça.
Est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu de votre nouvel environnement à Austin? Comment êtes-vous installé?
Cela se passe bien. Alors c'est un peu un peu bizarre au début parce que moi j'ai fait trois ans et quelque à Arizona State qui est complètement différent. Ça n'a rien à voir. Moi j'étais dans une ville étudiante où il faisait 30 degrés tous les jours, toute l'année, sans aucune pluie, sans rien, avec des installations incroyables, toujours à l'extérieur avec un groupe de potes que j'avais créé depuis trois ans.
Là, j'arrive, je suis un peu nouveau dans une ville qui est beaucoup plus axée business. Tout le groupe est différent. Les nageurs professionnels avec qui je m'entraînais avant ne sont pas forcément là. Tout est nouveau et c'est trop bien. Le groupe est super ici, il y a une super ambiance, il n'y a pas trop de séparation entre les nageurs professionnels et les nageurs amateurs. Il y a beaucoup de compétitions tous les jours par contre, ça c'est pas facile. Mais maintenant, je suis très bien ici.
Est-ce vous serez aux championnats de France, ou est-ce qu'il y aura une dérogation pour vous? Les Mondiaux, ça reste quand même l'objectif?
Aucune idée. La réunion pour le plan de la saison sera sûrement fin de semaine ou la semaine prochaine. C'est pour ça que je dis que j'avance un peu un jour après l'autre. Moi j'ai envie de faire les championnats du monde à Singapour, après je ne sais pas encore quelles seront les modalités. Le planning n'est pas du tout encore défini. Ce n'est pas grave, c'est 2025, une année un peu de transition.
Vous êtes devenu un najeur professionnel aussi, est-ce que cela change des choses pour vous là-bas aux États-Unis?
Je suis devenu professionnel l'année dernière, avant les Jeux olympiques. Si je voulais m'entraîner avec Bob Bowman, j'étais obligé de signer professionnel et je l'ai fait parce que de toute façon, c'était le moment. Je l'aurais fait plus tard si je n'avais pas eu besoin, mais c'était le moment. Ce qui change c'est que je ne vais plus faire les trucs "fun". Après j'ai quand même fait trois années déjà: pas mal de records, pas mal de titres, pas mal de moments qui seront gravés dans ma mémoire. Donc je n'ai pas besoin de plus, ça me suffit. Maintenant le circuit professionnel permet d'avoir plus de liberté, par exemple dans mes déplacements. Si je n'étais pas professionnel, j'aurais dû être le 15 août à l'université du Texas et sachant que c'était une semaine après les Jeux olympiques, ce n'était pas vraiment possible pour moi. Finalement, être professionnel maintenant c'est un avantage. J'ai beaucoup plus de libertés, comme un athlète de haut niveau.
Lukas Martens a battu le record du monde de 400m nage libre ce week-end. Est-ce que ça fait partie des choses qui vous motivent aussi, de vous mettre sur le crawl en ayant tout ça en tête?
Cela me fait vibrer parce que je ne sais pas si c'est possible encore une fois, parce que j'ai jamais vraiment fait de crawl. Je crois que mon meilleur temps c'est 4'02". Martens a nagé 3'39". Assez incroyable. D'ailleurs, je crois qu'il part à 1'47" aux premiers 200m. Ce qui paraît un peu impossible justement donc... C'est vraiment intéressant de pouvoir voir tout ça, mais je pense qu'on va vite progresser. Moi je viens d'arriver, je sens déjà qu'il y a une émulation assez spéciale. Je suis excité à l'idée de faire la course sur le crawl.
Est-ce que c'est important d'avoir de nouveaux challenges après les Jeux?
Chaque année, je change plein de choses. J'ai l'impression que si je refais la même chose, que ce soit l'entraînement, que ce soit tous les jours, je vais m'ennuyer. Ce n'est pas le but et je ne vais pas nager plus vite. Si j'ai envie de nager plus vite, j'ai besoin de changer ma stratégie, d'améliorer certaines parties de mon 400m 4 nages, par exemple le crawl. J'ai besoin de partir sur des nouvelles courses où je n'ai aucun repère, 400 crawl par exemple, j'ai aucun repère, je ne sais pas du tout comment on mélange à 400m. J'ai besoin de ça pour progresser. J'ai besoin de sortir de ma zone de confort et de faire des choses que je n'ai jamais faites auparavant.