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Stade Toulousain : le blues de Florian Fritz

Florian Fritz (Toulouse)

Florian Fritz (Toulouse) - AFP

Le trois-quarts centre du Stade Toulousain Florian Fritz est apparu marqué ce mardi, en conférence de presse. Avant d’affronter le Munster samedi en quarts de finale de Coupe d’Europe, il semble affecté par la situation de son club et alerte ses coéquipiers sur ce qui les attend à Limerick.

Il est arrivé avec les stigmates du match à Bordeaux. Un œil droit entouré de bleu, une pommette égratignée… Le guerrier d’Ernest-Wallon, Florian Fritz, traînait comme une forme de lassitude à l’heure d’évoquer le déplacement de samedi au Munster d’un Stade Toulousain exsangue. « Il faudra beaucoup plus de choses que ce qu’on fait actuellement. Parce que sans manquer de respect à Bordeaux, loin de là puisqu’on y a perdu ce week-end, le Munster, c’est un calibre au-dessus encore. Donc si on n’arrive pas à élever notre niveau de jeu, notre niveau d’exigence, sur la discipline, l’impact, on ne pourra rien espérer faire là-bas. » 

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C’est d’ailleurs à Limerick que Toulouse a vécu son dernier quart de finale dans cette compétition. Un cinglant 47 à 23 encaissé, six essais dans la musette, des vagues rouges et un public de Thomond Park aux anges. Distancés en Top 14, les Toulousains vont être à l’épreuve du feu. Fritz, treize saisons de rang sous le maillot rouge et noir, le sait. Et ses coéquipiers ? « En ce début de semaine, je n’ai pas l’impression qu’on se rende encore trop compte de ce qui nous attend là-bas » lâche-t-il, avant d’ajouter, interrogé sur son inquiétude palpable : « Ça m’inquiète ? Oui… (long soupir) mais après, ça va monter petit à petit. Le match de Bordeaux a fait mal aux têtes. Il faut vite passer à autre chose, essayer de l’évacuer et se projeter sur ce quart de finale. »

Firtz : « C’est peut-être le dernier match de Coupe d’Europe pour moi »

Le Munster n’a perdu qu’un seul (contre l’Ulster en 2012) des huit quarts de finale qu’il a disputé dans son antre. La tâche est immense, l’exploit dantesque. « Ça peut être un tremplin en cas de victoire, c’est sûr. Mais ça peut continuer à t’enfoncer si tu ramasses… » Florian Fritz pense que les Toulousains n’ont toutefois rien à perdre sur le coup : « La pression est sur eux car s’ils perdent contre le Stade Toulousain actuel, ce sera une grosse déconvenue. Donc on va tout donner et essayer de les embêter au maximum. » Le Munster part favori de ce duel de géants d’Europe, qui détiennent tous deux les records de participation (leur 16e, avec un 157e match à venir pour les deux équipes).

Florian Fritz, qui a connu les heures fastes, deux titres de champion d’Europe (2005, 2010), trois Boucliers de Brennus (2008, 2011, 2012), semble en tout cas souffrir des difficultés actuelles. « Evidemment, c’est compliqué. On a perdu beaucoup de matchs, on n’arrive pas à mettre notre rugby en place… Ouais, c’est dur. C’est dur de voir le Stade 10e du championnat. Maintenant, ce serait un miracle de se qualifier pour les barrages, donc évidemment c’est compliqué à vivre. » Mais comme à l’accoutumée, il sera du combat samedi. Le centre de 33 ans donnera bientôt ses dernières percussions. « C’est peut-être le dernier match de Coupe d’Europe pour moi. Car si on perd ce week-end et qu’on ne la joue pas l’année prochaine… Je suis en fin de contrat en juin 2018. On verra l’année prochaine. Mais aujourd’hui, je pense que j’arrêterai. » Une telle carrière mérite bien une qualification.

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Wilfried Templier