Coupe du monde de rugby féminine 2025: "Scorer au maximum pour marquer les esprits", les ambitions de Bourdon-Sansus, de retour de suspension pour France-Brésil

Il y a forcément de l’excitation, ça y est, vous démarrez votre Coupe du monde ?
Pauline Bourdon-Sansus: Oui ! Je rentre dans la compétition. Ça faisait deux matchs que j'étais sur la touche (ndlr: elle était suspendue), mais là, j'ai envie d’amener toute mon énergie à l'équipe et il me tarde vraiment de commencer.
Vous n'avez pas joué depuis la finale du championnat, le 31 mai dernier, craignez-vous de manquer de rythme ?
Oui, forcément, c’est toujours le cas quand on ne joue pas pendant un petit moment. Mais on a fait une bonne préparation donc je n'ai pas de doute, ça va revenir. Et c'est plutôt bien de commencer contre le Brésil pour vraiment se mettre en jambes et continuer ensuite la compétition pleinement.
"Montrer qu'il faut faire attention à l'équipe de France"
Justement, concernant le Brésil, comment préparer un match contre cette équipe qui n’a que 15 matchs sur le circuit ?
C'est vrai qu'on a très peu d'images, on ne sait pas trop ce qu'elles vont faire. C'est leur première Coupe du monde, elles vont mettre beaucoup d'énergie, beaucoup de combat. Donc c’est à nous de ne pas tomber dans le piège, de dérouler notre jeu et scorer un maximum. C'est ce qu'on s'est dit toute la semaine, on veut vraiment marquer les esprits et scorer un maximum pour montrer qu'il faut faire attention à l'équipe de France.
Marquer les esprits, ça veut dire quoi ?
Je ne sais pas, je ne peux pas vous dire combien d’essais précisément on veut marquer. Mais vraiment scorer un maximum et qu'on soit beaucoup plus efficace dans cette zone de marque qui a été compliquée le match précédent.
Le premier match face à l’Italie (victoire 24-0) n’était pas très maîtrisé, est-ce que vous avez compris pourquoi ça n'avait pas fonctionné ?
Oui, après, c'était un premier match. Il y avait beaucoup de frustration à la fin chez les filles, mais c'était un premier match. Il y a beaucoup de joueuses qui font leur première Coupe du monde aussi, donc qui ont parfois un peu de mal à se lâcher. Dans le jeu, on a eu des gros problèmes sur nos rucks offensifs, donc on les a bossés aussi cette semaine. On va essayer de faire mieux et il nous reste quelques matchs pour vraiment moduler notre jeu et qu'il soit parfait pour les phases finales.
"On a envie de faire mieux"
Est-ce que le risque, ce n'est pas de surjouer contre ce genre d'adversaire ?
Si, si, complètement. C'est pour ça qu'on se concentre sur nous, sur notre projet, pour attaquer les matchs de la même façon, peu importe l'adversaire. C’est essentiel de rester dans notre projet parce que si on commence à jouer à la baballe, on va vite se mettre en difficulté.
On a senti le groupe très libéré avant ce deuxième match. Est-ce que cette première victoire a enlevé un petit poids du début de compétition ?
Oui, la moitié de l'effectif fait sa première Coupe du Monde. J'ai vécu ça en 2022, ce n’est jamais facile. Les filles sont rentrées pleinement dans la compétition. Il y a beaucoup de gens qui attendent mieux et nous aussi, on a envie de faire mieux. Donc voilà, beaucoup de libération après ce match et maintenant, on est focus sur la suite.
Avez-vous un rôle particulier dans l’encadrement de ces nouvelles ?
Nous, leaders, on essaie un maximum de les accompagner. Mais on leur a dit de ne pas se poser de questions, de jouer comme elles jouent d'habitude et que ça allait bien se passer, qu’on serait avec elles. C'est important qu'elles entendent ce discours-là et qu'elles viennent aussi nous voir pour en parler et libérer la parole.
"J'ai du feu dans les jambes"
Votre capitaine, Marine Ménager a dit hier que vous étiez insupportable à l’entraînement. L'êtes-vous vraiment ?
Non, mais je suis vraiment excitée ! J'ai du feu dans les jambes et il me tarde de rentrer pleinement dans la compétition. Depuis le mois de juin, je n'ai pas joué et vraiment, j'essaie de donner un maximum d'énergie à tout le groupe et à toute l'équipe.
Sur le plan personnel, vous avez eu un enfant avec votre épouse Laure Sansus cet été. Ce sera votre premier match en tant que maman. Ça change quoi ?
Je ne sais pas trop. Peut-être que ça va me booster un peu plus et me donner un peu plus d'énergie. Après, là, il est petit, il ne va pas forcément me voir. Pour l'instant, ça ne change rien, et je n'ai pas passé beaucoup de moments avec eux non plus. Mais ça va sans doute me donner un peu plus d'énergie, je dirais.
Comment avez-vous vécu ces semaines ? Avez-vous fait quelques allers-retours entre l’Angleterre et Toulouse ?
Oui, plutôt bien. Finalement, ma suspension a permis que je puisse rentrer voir Laure et Arthur. Forcément, j'avais beaucoup de frustration et de déception de ne pas démarrer la Coupe du monde, mais c'était un mal pour un bien et j'ai pu profiter de ma famille. Maintenant, je suis pleinement concentrée sur la compétition.