Galles-France: le scénario fou de la seule victoire française en huit matchs

Les pronostics ne plaident pas vraiment en faveur de l’équipe de France avant son quart de finale du Mondial nippon ce dimanche, contre le pays de Galles (9h15). Cela ne constitue pas vraiment une surprise quand on sait que les Gallois restent sur sept victoires lors des huit dernières confrontations. Et pourtant, dans le clan bleu, on veut y croire.
"C’est du 50-50", promet Bernard Laporte, le président de la FFR. Idem pour Jacques Brunel qui affirme même avoir une petite intuition avant cette rencontre. Mais pour l’emporter, les Tricolores devront sortir un match plein et faire aussi bien que le 18 mars 2017, jour de leur ultime succès face au XV du Poireau (20-18). Et quel match! Vingt minutes de jeu après la sirène, la France gagnait une âpre bataille.
Un match sans brio
Problème, le simple souvenir de ce duel risque bien de décupler la motivation des joueurs de Warren Gatland. Et pour cause, le résultat comme le scénario de cette rencontre leur ont laissé un amer souvenir. Après un Tournoi des VI Nations raté par les deux sélections, Français et Gallois s’étaient alors affrontés à Saint-Denis, histoire de bien finir. D’entrée, Rémi Lamerat avait débloquer le match en marquant un essai très rapide. Derrière, Camille Lopez permettait aux Bleus de prendre un peu d’avance. Après quinze minutes de haute volée, les protégés de Guy Novès semblaient capables de signer un match référence.
En face, seul Leigh Halfpenny donnait alors de l’espoir aux Gallois. Profitant des fautes tricolores, le buteur a enquillé les pénalités et le pays de Galles est passé devant. Les Bleus, eux, ont vu leur jeu se déliter et malgré le gros rythme impulsé par Baptiste Serin à la mêlée, la défense galloise semblait tenir le bon bout et tenir le choc face aux assauts répétés des avants tricolores.
Un final inoubliable...
Acculés dans leurs 22m lorsque la sirène a retenti, les Britanniques ont alors cru tenir le succès au terme d’un match assez pauvre dans le jeu. Une victoire à l’arrachée… Sauf que Wayne Barnes, arbitre du match, et les Bleus en ont décidé autrement. Pendant près de vingt minutes de temps additionnel où chaque erreur aurait été fatale, les Tricolores ont fait le siège de l’en-but gallois pour un final entré dans la légende du Tournoi. Mêlée après mêlée, tête contre tête et front contre front, les Bleus ont tenu bon.
Damien Chouly a délivré les quelques 78.000 spectateurs du Stade de France, et les millions de téléspectateurs, en marquant le deuxième essai des Bleus à la 100e minute après un dernier effort du pack tricolore. "On aurait pu prendre la mêlée encore un paquet de temps avant que le corps arbitral ne prenne ses responsabilités, s’était félicité Louis Picamoles après le coup de sifflet final. On a fait preuve de caractère."
… et une grosse polémique
Du caractère, de la solidarité et surtout une belle grosse polémique. Si du côté tricolore, on se demande encore pourquoi l’arbitre anglais n’a pas accordé d’essai de pénalité, les Gallois ont, eux, trouvé quelque chose à redire au coaching des Bleus. Et pour cause, remplacé à la 55e minute de jeu par Uini Atonio, Rabah Slimani avait fait son retour sur le terrain au début de ce final épique. La raison évoquée par le staff français, un protocole commotion sur le pilier de La Rochelle, n’a pas convaincu le clan gallois.
"Vous pouvez entendre Atonio dire à Wayne Barnes que cela allait et qu’il avait mal au dos. Et dans la foulée, il sort", avait pesté Rob Howley, sélectionneur intérimaire du pays de Galles. En vain, le XV de France tenait une belle victoire face au pays de Galles, la première depuis le succès en demi-finale du Mondial 2011 et la dernière de Guy Novès avant son licenciement en décembre 2017.
Deux ans après ce succès, les Bleus devront à nouveau sortir le grand jeu pour l’emporter ce dimanche. Au pied du mur, le XV de France ne part pas favori de son match mais pourrait, comme en 2017, réaliser un exploit retentissant. En espérant, cette fois, ne pas avoir besoin de marquer après vingt minutes de temps supplémentaires.