Galthié : « On s’emmerde, c’est triste »

Fabien Galthié, l'entraîneur de Montpellier - AFP
Après la défaite de Montpellier face à Brive ce vendredi (10-25), la quatrième consécutive toutes compétitions confondues, Fabien Galthié avait le ton grave. L’entraîneur héraultais est en plein doute. Restera-t-il aux commandes ?
Fabien Galthié, comment analysez-vous cette défaite face à Brive (10-25) ?
C’est une grosse déception, bien sûr. On a quand même perdu chez nous face à Brive sans qu’il y ait quelque chose à redire. On a senti une équipe faible. Nous avons été faibles, du début jusqu’à la fin.
Votre président, Mohed Altrad, a demandé une remise en question…
Je crois que le propre de la compétition, c’est d’être capable de se remettre en question, d’avoir assez d’orgueil et aussi d’humilité pour se remettre en posture de faire des performances. Et ce n’est pas le cas. Globalement, c’est comme ça depuis le début de la saison. On a arraché des victoires sans être convaincant, pas mal de petites victoires. A un moment donné, les petites victoires appellent une grosse défaite.
Etes-vous inquiet ?
Je suis déçu, surtout. Je ne suis pas heureux. Quand on pratique un sport, c’est pour être heureux et pour rendre heureux les gens qui viennent vous voir. Je suis déçu à titre personnel, mais aussi pour tous ces enfants qui viennent au stade. Depuis quatre ans, on les a fait rêver. Je suis déçu pour nos familles, ceux qui nous aiment. Et pour tous les Montpelliérains qui sont abonnés, qui font preuve de pudeur. Je m’en excuse auprès d’eux. Aujourd’hui, le spectacle est quand même triste.
L’essai de Bias à quelques minutes de la fin peut-il servir pour repartir de l’avant ?
C’est gentil de nous rappeler qu’on a marqué un essai. J’avais même oublié.
Il y a un contraste entre ce que vous dites et ce qu’on voit sur le terrain. Y a-t-il une fracture ?
C’est terrible. C’est ce qu’on essaye de se dire, ce que les joueurs essayent d’évoquer. C’est terrible. C’est triste. C’est affligeant. Il faut être responsable. Comme je leur dis, je suis responsable en premier. Tous les jours, on essaye de réfléchir comment on peut faire mieux. Je veux que les gens comprennent qu’on est triste. Jusqu’à l’an dernier, il y avait du grand spectacle. Il n’y en a plus.
Qu’est-ce qui a changé ?
Je ne sais pas. En tout cas, le rendu n’est pas bon. On s’ennuie. On n’est pas heureux et on ne rend pas les gens heureux. Le sport, c’est pour vendre du bonheur. Je suis aussi triste pour les dirigeants, les bénévoles de ce club. Et aussi le président, bien sûr. Il a sauvé ce club. Il fait en sorte que ce club soit beau, grand.
On a l’impression que c’est la fin d’une aventure…
Je n’en sais rien. C’est un constat. On s’emmerde, c’est triste. Il faut être honnête.
Avez-vous le sentiment que votre message ne passe plus ?
Vous avez raison. J’ai entraîné pendant quatre ans au Stade Français, deux ans avec l’Argentine, quatre ans ici. Ça a toujours été super. J’ai eu dix années superbes. (…) Je trouve l’équipe moins engagée. Ce qui a fait notre succès pendant quatre ans, celui de mes équipes pendant dix ans, c’est qu’elles se projettent vers l’avant, qu’elles sont solidaires. C’était ça. Aujourd’hui, on subit, on tombe des ballons…
Et là, après quatre défaites, ce n’est pas superbe…
Ce n’est pas bon. Je suis désolé, je suis peut-être excessif, mais ce n’est pas bon. Je me suis toujours amusé autant sur le bord du terrain que quand je jouais. Mais pas cette année. Je suis responsable. Le message, sûrement qu’il ne passe pas, ou qu’il ne passe plus. Il y a peut-être d’autres raisons. Encore une fois, je suis triste pour les gens qui nous suivent.
Avez-vous senti une forme d’impuissance ce soir ?
C’est un peu comme ça depuis le début. Même s’il n’y a que quatre défaites. Il y a un sentiment d’impuissance, oui. Ou de non-réussite, d’échec.
Allez-vous vous remettre en question ?