Le roi du Top 14 reste toulousain: Toulouse s’offre un 24e Bouclier de Brennus à l'issue d'une finale exceptionnelle contre l'UBB

Il y avait un parfum de revanche, ce samedi au Stade de France. D’un côté, des Toulousains à la recherche d’un 24e Bouclier de Brennus. De l’autre, des Bordelo-béglais en quête de rachat un an après l’humiliation subie à Marseille face à ces mêmes toulousains (59-3), quelques semaines après être montés sur le toit de l’Europe.
Cette finale a tenu toutes ses promesses: dans l'engagement et le scénario, et l'issue ne pouvait pas se terminer autrement qu'en prolongation, où Toulouse a fait la différence pour crucifier des Bordelais héroïques (39-33).
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Une finale physique et spectaculaire
Cette finale dans la fournaise du Stade de France est partie tambour battant, avec un duel de buteurs entre Maxime Lucu et Thomas Ramos (6-6, 21e). Pourtant, les Toulousains se sont montrés plus présents dans le camp de l’UBB, mais n’ont pas réussi à concrétiser leur domination par un essai. Après 30 minutes réservées aux buteurs, tout s’est accéléré avant la pause. Toulouse a percé la muraille en premier sur un essai de Jelonch à la suite d’une pénalité rapidement jouée (13-9, 31e). Mais les champions d’Europe ont répondu du tac-o-tac sur une inspiration géniale au pied de Lucu pour décaler Penaud (13-16, 35e).
Dominateur dans le premier acte, le Stade Toulousain a finalement viré en tête à la pause (20-16). Monstrueux ce samedi, le troisième ligne Jack Willis s‘est offert un doublé (39e, 45e) en bonifiant deux ballons portés, l’un des points forts de l’équipe d’Ugo Mola dans cette finale.
Blessures, prolongations... Les corps mis à rude épreuve
La première période a été intense et les corps ont été meurtri. Obligé de sortir pour un protocole commotion, Romain Ntamack est définitivement sorti à la pause, touché au bras droit. Titulaire pour la première fois depuis la dernière journée de la phase régulière, Louis Bielle-Biarrey a lui aussi quitté ses partenaires.
Cette guerre de tranchées a certes fait des dégâts, mais elle a surtout tourné à l’avantage des Toulousains. Les champions de France ont bénéficié de deux supériorités numériques pour faire mal à des Bordelais de plus en plus essoufflés… mais accrocheurs. Car rien n’est jamais acquis avec l’UBB. Après un passage à vide, les champions d’Europe ont imposé une pression constante dans les dix dernières minutes, en relançant un suspense sur un essai de Petti (33-30, 69e). Malgré dix unités de retard, les Bordelais ont réussi à arracher la prolongation sur une ultime pénalité convertie à la sirène par Lucu (33-33, 80e). Une première dans une finale de Top 14 depuis 2005 (victoire de Biarritz face au Stade Français).
À égalité parfaite dans tous les compartiments du jeu (trois essais, quatre pénalités converties), les deux équipes ont dû jouer 20 minutes de plus dans cette finale, l'une des plus belles en Top 14. Car il suffisait d'une pénalité pour tout faire basculer. Et la bascule est arrivée à cinq minutes du terme sur un contre ruck décisif des Toulousains. À 22 mètres, Thomas Ramos n'a pas tremblé pour confirmer son sans-faute face aux poteaux (36-33, 95e), avant d'assurer le titre sur une ultime pénalité à la sirène (39-33, 100e).
Un triplé historique
Malgré trois défaites face à l’UBB cette saison, Toulouse a eu sa revanche pour conserver son titre de champion de France, et devenir la première équipe de l’histoire à remporter trois Bouclier de Brennus consécutifs, le 24e dans l’histoire du club, qui continue d’écraser la concurrence au niveau national. Preuve de la domination, la génération emmenée par Antoine Dupont, Romain Ntamack et Thomas Ramos remporte son cinquième sacre hexagonal. Une dixième finale consécutive remportée toutes compétitions confondues. De quoi (re)donner le sourire à toute une ville, un peuple toulousain, pas épargné par les galères cette saison. Mais la place du Capitole va bien pouvoir continuer à vibrer pour célébrer ses héros, qui ont rappelé à tout le monde qu’il ne fallait pas les enterrer trop vite.