Stade Toulousain - Thierry Dusautoir : "Si ça doit se terminer en juin, ce sera sans regret"

Thierry Dusautoir, à 35 ans, voulez-vous continuer à jouer au rugby ?
Je veux surtout profiter du temps qui m’est donné aujourd’hui sur le terrain, parce que je sais la chance qu’on a. On se le gagne, mais nous sommes des privilégiés. On a une situation qui est n’est pas anodine. Donc quand on a la chance d’avoir cette vie-là, il faut en profiter à fond. Maintenant, il y a d’autres projets qui se profilent aussi, il y a l’envie de voir d’autres choses. Je ne suis pas dans l’urgence quant à un choix quelconque. Je ne me mets pas de pression. En ce qui concerne mon après-carrière, j’ai déjà initié des projets donc je suis très tranquille à ce niveau-là. On est actuellement début janvier. Dans quelques mois, je saurai ce que je veux faire pour la suite de ma carrière. Si j’y mets un terme ou si j’essaye de pousser un peu plus. Mais aujourd’hui, je n’ai pas pris de décision.
Qu’est-ce qui fera pencher la balance ?
L’envie, tout simplement. L’envie de relever des défis. Mais je ne me mets pas de pression particulière à ce niveau-là. Depuis que j’ai arrêté l’équipe nationale, où c’était vraiment un concentré de pression, d’émotions, d’enjeux, j’ai essayé de laisser de côté ces choses difficiles pour prendre du plaisir. A l’époque, j’avais deux ans devant moi. Je suis en train de terminer ces deux ans. On verra, donc. Si jamais ça doit se terminer là, au mois de juin, ce sera sans regret.
Si vous devez continuer au Stade Toulousain, qui doit faire le premier pas entre vous et le club ?
Personne en particulier. Ça se fera naturellement. Le club ne m’a pas mis de pression, je ne lui en mets pas. Aujourd’hui, des prises de décisions prioritaires ont été faites. Moi, je ne suis pas sûr de continuer, je ne suis pas sûr que le club veuille que je continue avec lui, donc on n’est pas dans une situation où on se met plus de pression que ça. Franchement, les choses viendront en temps et en heure.
« Plusieurs éléments me donnent une direction aujourd’hui »
Pourtant, à cette période de l’année, les décisions sont souvent prises. Ça donne donc plutôt l’impression d’aller vers une fin commune...
Et bien si c’est cela, ça sera le chemin pris. Mais honnêtement, si j’avais voulu forcer les choses, je l’aurais fait. Ça fait assez longtemps que je suis dans le circuit, je suis professionnel depuis l’âge de 19 ans, je sais comment les choses marchent. Je sais comment on met une pression indirecte au club pour pouvoir discuter. Mais aujourd’hui, je ne le fais pas parce que je n’ai pas avancé. Je ne vais pas mettre de pression inutile alors qu’il n’y a pas à en mettre. Je sais très bien que lorsqu’on s’engage sur une voie, dans une direction ou dans l’autre, il faut l’assumer. Donc je n’ai pas envie de dire « je continue ma carrière » et traîner les pieds une saison ou dire « j’arrête » et me cogner la tête contre les murs en me disant que j’ai fait le mauvais choix. C’est pour ça que je prends le temps et aujourd’hui, rien ni personne ne va me presser à ce niveau-là. Il y a plusieurs éléments qui me donnent une direction aujourd’hui. Maintenant, il faut que cela me soit confirmé pour que j’annonce ma décision à un moment ou à un autre.
N’est-il pas inquiétant de ne pas avoir de proposition du Stade Toulousain ?
Non. Car encore une fois, si je décide de continuer, ce sera ici ou ailleurs. Donc il n’y a pas de pression à ce niveau-là. Pour personne.
« Il y a des choses vraiment intéressantes ailleurs »
Des joueurs vont quitter le Stade Toulousain en fin de saison : Census Johnston, Grégory Lamboley et aussi Patricio Albacete, dont vous êtes proche. Est-ce que cela peut avoir une influence sur votre décision ?
Ça, c’est la vie du club. Je n’ai pas de prise sur les décisions pour les uns, les autres. Ce que je maîtrise encore, c’est ce que je veux faire et ce que je ferai l’année prochaine. Peut-être que ce sera encore un an en tant que joueur de rugby, ici ou ailleurs, ou ce sera tout simplement passer à autre chose et enchaîner sur mes projets professionnels (NDLR : Thierry Dusautoir co-gère une société d’envoi de SMS et une autre d’import-export d’aliments sud-américains).
Après onze saisons au Stade Toulousain, est-ce que d’autres projets, d’autres clubs, peuvent vous intéresser ?
Oui, c’est possible. Tout dépendra de l’envie. Encore une fois, ce sera la donnée essentielle. Et je pense que le club qui m’accueillera ne voudra pas un joueur en pré-retraite, mais voudra encore un joueur qui a envie de donner et d’apporter, à différents niveaux. Donc si ça se fait, ce sera avec beaucoup d’envie et pourquoi pas dans un autre club, français ou étranger. En Top 14, on voit qu’il y a énormément d’équipes qui ont de l’ambition, qui ont des effectifs vraiment étoffés. Donc il y a des choses vraiment intéressantes ailleurs aussi.
La fin de carrière n’empêche pas l’appétit d’un titre. C’est dans un coin de la tête ?
Plus que jamais, puisque tu te dis que c’est peut-être la dernière occasion de gagner quelque chose. Ça décuple l’envie de se qualifier, de gagner les matchs et de gagner un titre. Evidemment. Ça serait, en cas de fin, une cerise sur le gâteau. Mais bon, le chemin est encore long pour nous avant de penser à tout ça. On a un mois de janvier qui va être hyper important, à tous les niveaux (NDLR : le Stade Toulousain se déplace au Stade Français et reçoit Pau en Top 14 et va aux Wasps avant de recevoir le Connacht en Coupe d’Europe), qui va conditionner la suite de notre saison. Passons un bon mois de janvier et on verra ensuite.
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