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Top 14, Toulouse : comment Huget est revenu "plus fort qu’avant", après un an de souffrance

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A l’occasion du déplacement du Stade Toulousain sur la pelouse du Racing 92, ce dimanche (21h) en clôture de la troisième journée de Top 14, Yoann Huget sera aligné pour la troisième fois par Ugo Mola. Signe du retour au plus haut niveau de l’arrière, un an après sa grave blessure au genou gauche.

Le rêve brisé

Le 19 septembre prochain, Yoann Huget (29 ans) fêtera un triste anniversaire : celui de sa grave blessure au genou gauche. Une entorse avec rupture des ligaments croisés, lors du premier match du XV de France dans la Coupe du monde 2015 face à l’Italie (32-10). Un crochet intérieur, puis l’appui qui se dérobe et la douleur qui lui fait lâcher le ballon. Les larmes sur le banc des remplaçants, pour celui qui avait déjà loupé la Coupe du monde 2011 en Nouvelle-Zélande, pour défaut de présence à son domicile lors de contrôles anti-dopage inopinés, et qui avait travaillé d’arrache-pied pour briller quatre ans plus tard. Un rêve brisé.

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« La torture » de la rééducation

Après l’opération et la médicalisation, il a commencé la rééducation au mois de décembre, puis a alterné le travail physique à Toulouse, à Saint Raphaël et à Annecy. Pour s’aérer l’esprit, il restait deux mois à Toulouse et tournait ensuite dans ces autres endroits.

« Chaque étape dans la rééducation est une torture, confie Yoann Huget. On ne peut pas marcher plus d’un quart d’heure parce qu’on a le genou qui commence à gonfler, ça tire. On ne peut pas non plus conduire plus d’une heure, on est obligé de s’arrêter parce que rester assis ça fait mal, ça compresse le genou. Chaque étape est une souffrance en fait. Au début, quand on monte les escaliers, il y a de l’appréhension, il y a de la douleur parce qu’on n’arrive pas à avoir une flexion complète du genou. »

Les skieurs pour partenaires

En Savoie, avec Olivier Pédron, préparateur physique de la Fédération Française de Ski, en charge notamment du retour des blessés, il a travaillé avec les skieurs. Il n’avait jamais autant souffert dans un travail physique, avec des exercices de musculation (squats, presse) sur plus d’une minute. Là-bas, il n’y a pas eu un jour quand il se levait le matin où il n’a pas eu mal quelque part. Il a continué ensuite son travail de forcené à Toulouse, bossant du lundi au vendredi.

« Ce qui m’a marqué, ce sont les rencontres que j’ai pu faire avec les skieurs de l’équipe de France, notamment le préparateur physique, Olivier Pédron, une rencontre humainement très forte, explique Huget. On a pu se découvrir en tant qu’hommes. Il a pu me suivre aussi à Saint-Raphaël et était là tout au long de ma rééducation pour suivre mes résultats, mes efforts fournis, ma progression. »

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Sa désertion des stades

Fatigué et frustré, Huget est resté éloigné des terrains durant de longs mois après sa blessure sur la pelouse de Twickenham : « Je crois que j’ai mis 6 mois avant de retourner dans un stade. C’est difficilede retourner dans un stade, voir les copains jouer et se dire qu’on n’était pas prêt de jouer avant trois, quatre mois. Et puis surtout marcher, piétiner, ça nous contraint et on prend du retard sur le lundi parce qu’on est fatigué. Donc je préférais rester à la maison, me soigner et être en forme dès le lundi pour réattaquer ma rééducation, ça été un choix ».

Un retour « plus fort »

C’est au mois de mars qu’il a commencé à redevenir un athlète et ce n’est qu’en mai qu’il est « redevenu un rugbyman », selon le préparateur physique du Stade Toulousain Zéba Traoré, qui livre la clé son ambitieux programme : « Qu’il revienne plus fort qu’avant la lésion et que sa rééducation en soit pas juste une remise à zéro ou un point de départ, c’était l’enjeu de départ ».

Son comeback et la confiance de Guy Novès

Il était presque prêt à rejouer avant la fin de saison dernière, mais a finalement foulé les terrains pour la première fois en amical face au Racing le vendredi 5 août, lors duquel il a marqué un essai. Titulaire lors des deux premiers matchs en Top 14 contre Montpellier et l’Union Bordeaux Bègles, il n’a pas encore franchi l’en-but adverse. Sans avoir joué de l’année, il a tout de même été placé cet été sur la liste élite des 30 internationaux protégés en juillet dernier. Un signe que le sélectionneur Guy Novès et son staff comptent sur lui. Huget était d’ailleurs, avec le deuxième ligne Yoann Maestri, le joueur le plus utilisé sous l’ère Saint-André.

« Ça redonne une force mentale pour travailler justement, analyse Huget. Se dire, "voilà je ne suis pas oublié, je suis toujours compétitif". Ça donne matière à travailler. C’est ce que j’ai envie de faire, de poursuivre mes efforts pour justement découvrir ce nouveau staff et ce nouveau fonctionnement avec les Bleus. »

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la rédaction avec WT, à Toulouse