VI Nations: les enjeux pour les Bleus, tenants du titre, qui débutent leur Tournoi face à l'Italie

Près de onze mois après le Grand Chelem réalisé face à l’Angleterre au Stade de France, les Bleus remettent leur titre en jeu ce dimanche au Stadio Olimpico de Rome, face à l’Italie (16h). À huit mois de la Coupe du monde à domicile, les coéquipiers d’Antoine Dupont seront forcément scrutés de près.
• Conserver son titre, la France l’a déjà fait (sans Grand Chelem)
Sur une série de 13 victoires de rang, entamée le 6 novembre 2021 face à l’Argentine, les joueurs de Fabien Galthié font figure de favoris pour conserver leur couronne et aller chercher un 7e succès dans la compétition depuis 2000, date à laquelle le Tournoi des VI nations a vu le jour avec introduction de l’Italie.
La bonne nouvelle, c’est que les Tricolores y sont déjà parvenus. Vainqueur en 2005, la France avait remis ça l’année suivante, sans pour autant réaliser le Grand Chelem. Pour autant, les Bleus ont déjà réalisé deux Grands Chelems d’affilés (1997, 1998), sous l’ère des V nations.
Depuis 2000, il est fréquent de voir le tenant du titre conserver sa couronne. L’Angleterre l’a fait deux fois (2000-2001, 2016-2017), tandis que la France (2006-2007), le pays de Galles (2012-2013) et l’Irlande (2014-2015) y sont également parvenus. Mais aucun n’a réalisé deux Grands Chelems consécutifs.
• Préparer le Mondial à domicile
Si Antoine Dupont affirme le contraire, le Tournoi des VI nations 2023 sert de répétition en vue de la Coupe du monde organisée à domicile à l’automne. Ce samedi, le demi de mêlée du Stade toulousain a assuré que le Mondial n’a pas “été évoqué” lors de la préparation du Tournoi. “Il faut qu’on prenne cet objectif du tournoi à part entière, qu’on n’en fasse pas une étape avant la Coupe du monde, rappelle le capitaine tricolore. Déjà, parce que c’est important pour nous de défendre notre titre, et parce que si l’on regarde trop loin, on n’est jamais dans l’instant présent.”
Pourtant, les semaines à venir seront importantes pour le groupe de Fabien Galthié, d’autant que le coup d’envoi de la Coupe du monde sera donné dans huit mois, face à la Nouvelle-Zélande (8 septembre). Viendront ensuite l’Uruguay (le 14), la Namibie (le 21) et… l’Italie (le 6 octobre).
Si on regarde dans le rétro, la France s’est retrouvée confrontée à cette situation à cinq reprises, les années où elle se déplace trois fois lors du Tournoi des VI nations. Et les émotions sont diverses. Troisièmes en 2003, les Bleus étaient allés chercher la médaille en chocolat au Mondial. Champion en 2007, le XV de France a récidivé avec une nouvelle 4e place à la Coupe du monde. Deuxième du Tournoi en 2011, les coéquipiers de Thierry Dusautoir sont passés tout près du rêve en s’inclinant en finale de la Coupe du monde face à la Nouvelle-Zélande. Les années 2015 et 2019 sont à oublier pour la France, quatrième du VI nations et éliminée par les All Blacks et les Gallois en quart de finale du Mondial.
• Intégrer les nouveaux joueurs
Si Fabien Galthié a conservé une ossature depuis le Grand Chelem, de nouveaux joueurs ont été incorporés au collectif. C’est notamment le cas à l’aile, où Ethan Dumortier remplace Gabin Villière, forfait pour l’intégralité du Tournoi, contre les Italiens. Sur le banc, Nolann Le Garrec aura sûrement l’occasion de faire ses débuts en bleu. Mais Antoine Dupont l’assure, tout se passera bien pour les néophytes. “On a essayé de les accompagner du mieux qu’on pouvait cette semaine. S’ils sont là, c’est qu’ils sont prêts et ils l’ont montré avec leurs performances en club depuis quelque temps, confie le capitaine tricolore. Ils ont tous les deux maintenant une expérience en Coupe d’Europe qui se rapproche de ce niveau-là. Toutes les conditions sont réunies pour qu’ils connaissent une belle première cape.”
• Faire oublier la crise de gouvernance
Si les signes sont au vert du côté du sportif, le rugby français traverse une crise à la Fédération. Condamné le 13 décembre pour corruption, trafic d'influence et prise illégale d'intérêts, Bernard Laporte a démissionné de la présidence de la FFR, et est remplacé par Alexandre Martinez, qui occupe l’intérim jusqu’à l’assemblée générale de l’instance en juin.
La présence de l’ancien patron de la FFR jeudi à Capbreton, à trois jours de l’entrée en lice des Bleus face à l’Italie, a beaucoup fait réagir. Un incendie rapidement éteint par Raphaël Ibanez. "Hier soir (jeudi), nous avons invité Bernard Laporte auprès du groupe. Les raisons sont très simples : l’organisation de la Coupe du monde en France, c’est lui. La motivation profonde que l’on peut ressentir chez les joueurs à l’heure actuelle vient de là. Le dispositif actuel, les conditions d’entraînement et le staff, c’est lui aussi." L’occasion pour le manager général du XV de France de rappeler que les Bleus sont uniquement focus sur l’aspect “sportif”.