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Australie-France: les Bleus lancent leur tournée de tous les défis

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Largement remanié et privé de très nombreux cadres, le XV de France dispute ce mercredi, à Brisbane (à 12h, heure française), le premier des trois matchs de sa tournée australienne, au terme d’une saison éreintante puis d’une quatorzaine passée à Sydney. Pour Fabien Galthié et ses hommes, le défi est immense face aux Wallabies.

Une tournée casse-tête pour cause de Covid

Cette virée australienne aura longtemps été incertaine en raison de la pandémie. Elle a finalement bien lieu mais dans des conditions très particulières. Partis deux jours après les demi-finales de Top 14, ces jeunes Bleus ont depuis observé une quatorzaine obligatoire à Sydney. Là où devait initialement se dérouler le premier des trois tests face aux Wallabies mercredi. Mais le Covid a une nouvelle fois changé les plans (avec un reconfinement de Sydney face au variant Delta) et poussé la fédération australienne à relocaliser la rencontre à Brisbane. "On doit s’adapter par rapport aux horaires d’entraînement imposés, on ne choisit pas pour l’instant nos horaires et notre programmation, mais encore une fois on ne va pas se plaindre, on ne va pas pleurer", expliquait la semaine passée Thibault Giroud, directeur de la performance.

Les 41 internationaux français (puisque le 42e, Alexandre Fischer n’est jamais arrivé en Australie pour un problème de passeport) n’ont pu quitter le Rydges Norwest Sydney hôtel que pour aller s’entraîner. Ce groupe remanié a ainsi pu passer du temps ensemble et mieux se connaître. "Je pense que ces 14 jours auront été bénéfiques avant le premier match, maintenant bien sûr, on sait très bien ce qui nous attend", disait même récemment Laurent Labit, en charge des lignes arrières. Avec trois matchs en dix jours, le programme s’annonce désormais particulièrement copieux au terme de la saison la plus longue de l’histoire.

Un groupe largement remanié et inexpérimenté

C’est un XV de France inédit qui a rejoint l’Australie. En l’absence de nombreux blessés, (dont le capitaine Charles Ollivon, le centre Gaël Fickou ou le demi de mêlée Baptiste Serin), des joueurs laissés au repos après une saison éprouvante (Haouas, Jalibert, Le Roux, Vakatawa, Willemse, etc…) mais aussi des finalistes toulousains et rochelais (Baille, Cros, Dupont, Dulin, Alldritt, etc…) dispensés de tournée, Fabien Galthié et ses adjoints ont dû forcément innover. Au total, 21 des 41 joueurs ne comptent pas la moindre sélection.

Le deuxième ligne Romain Taofifenua (30 ans) sera, avec 25 capes, le joueur le plus expérimenté mercredi au sein d’une équipe à 24 ans et 6 sélections de moyenne (contre une moyenne de 27,5 sélections pour leurs adversaires). Melvyn Jaminet, 22 ans, fera, lui, le grand saut de la ProD2 au niveau international. L’arrière de Perpignan, qui n’a jamais disputé le moindre match de Top 14, poursuit sa belle année après avoir permis à son club de revenir dans l’élite le mois dernier. Avec le talonneur castrais Gaëtan Barlot, il sera l’un des deux néophytes de ce premier XV de départ. Quatre autres bizuths sur le banc (et non cinq comme prévu au départ avant le forfait de Vanverberghe, remplacé par Cazeaux et ses 2 sélections) découvriront aussi l’équipe de France. "Nous avons sélectionné la meilleure équipe du moment, selon nous. Il nous semble que c'est l'équipe la plus compétitive qui peut se présenter à Brisbane", selon Fabien Galthié.

Sur le papier, ça pourrait presque ressembler à un cadeau empoisonné. Les joueurs, eux, y croient bien sûr. Et il vaut mieux d’ailleurs… À l’image de l’ouvreur Louis Carbonel ou du troisième ligne Sekou Macalou, certains tenteront de montrer au staff qu’ils peuvent être mieux que des doublures. L’an passé, en finale de la Coupe d’automne des Nations, les Français avaient, malgré de très nombreuses absences, réussi à faire trembler les Anglais. Tous espèrent afficher un visage aussi séduisant dès mercredi.

Que vaut l’Australie ?

Comme les Bleus, les Wallabies ont lancé leur opération reconstruction après la Coupe du monde 2019 achevée sur une déroute en quart de finale contre l’Angleterre. Sous les ordres du Néo-Zélandais Dave Rennie, ils tenteront de monter en puissance face à des Français privés de leurs meilleurs éléments. Sur le papier, malgré l’absence de quelques joueurs dont James O’Connor mercredi ou Nic White pour l’ensemble de cette tournée, ils feront largement figure de favoris.

De là à tomber dans un certain excès de confiance? "Ils s'imaginent qu'on est une équipe jeune, un peu inexpérimentée, qu'on va les regarder jouer, lançait Galthié lundi. Ils vont donc chercher à prendre la place et à dominer physiquement le combat. C'est une équipe qui va chercher à mettre beaucoup d'intensité, à nous dominer physiquement, à nous faire mal". Mais aussi à continuer leur bonne série contre les Français qui restent sur onze défaites de rang sur le sol australien, la dernière victoire chez les Wallabies remontant au 30 juin 1990!

Privée de rendez-vous international depuis le 5 décembre, cette équipe australienne n’a pas non plus encore atteint les sommets mondiaux ces dernières années. Depuis la prise de fonction de Rennie, les Wallabies ont disputé six rencontres avec un bilan contrasté: un seul succès (contre les Blacks à Brisbane en novembre), trois matchs nuls et deux défaites.

Les compositions

Australie:

Banks - Wright, Paisami, To'omua, Koroibete – (o) Lolesio, (m) Gordon - Wilson, Hooper (cap), Valetini - Salakaia-Loto, Philip - Alaalatoa, Paenga-Amosa, Slipper

Remplaçants: Lonergan, Bell, Tupou, Swain, Naisarani, McDermott, Ikitau, Kellaway

France:

Jaminet - Penaud, Vincent, Danty, Villière - (o) Carbonel, (m) Couilloud - Jelonch (cap), Macalou, Cretin - R. Taofifenua, Geraci - Bamba, Barlot, Gros

Remplaçants: Etrillard, Walcker, Falatea, Cazeaux, Pesenti, Woki, Iribaren, Bouthier

Jean-François Paturaud