Guerre en Ukraine: Voronin, Gisdol... les départs d'entraîneurs de clubs russes se multiplient

Les départs des entraîneurs s'enchaînent en Russie. L'entraîneur allemand du Lokomotiv Moscou, Markus Gisdol, a remis sa démission au club moscovite pour protester contre l'invasion russe de l'Ukraine, a-t-il annoncé mardi au quotidien Bild. "Je ne peux pas exercer ma vocation dans un pays dont le dirigeant est responsable d'une guerre d'agression au coeur de l'Europe. Cela ne correspond pas à mes valeurs, c'est pourquoi j'ai démissionné avec effet immédiat de mon poste d'entraîneur du Lokomotiv Moscou", a déclaré Gisdol au journal allemand.
"Je ne peux pas être sur le terrain d'entraînement à Moscou, entraîner les joueurs, exiger du professionnalisme et, à quelques kilomètres de là, des ordres sont donnés qui causent de grandes souffrances à tout un peuple. C'est ma décision personnelle et j'en suis absolument convaincu", a-t-il ajouté.
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Déjà de retour en Allemagne
Selon Bild, Gisdol, ex-entraîneur d'Hoffenheim (2013-2015), Hambourg (2016-2018) et Cologne (2019-2021), serait déjà de retour en Allemagne après avoir effectué une première escale à Istanbul. Arrivé sur le banc du club de la capitale russe en octobre 2021 en remplacement de Ralf Rangnick, parti lui ensuite pour Manchester United, son contrat avec le Lokomotiv arrivait initialement à échéance au 30 juin 2022. Le club pointe actuellement à la septième place du championnat russe.
Un départ qui n'est pas le premier puisque ce mardi, le Dynamo Moscou a également annoncé la résiliation du contrat d'Andriy Voronin, l'entraîneur adjoint de nationalité ukrainienne. L’ancien attaquant ukrainien du Bayer Leverkusen et de Liverpool affirme qu'il "ne peut plus travailler dans le pays qui bombarde (sa) patrie."
Ovationné ce week-end
L’entraîneur de 42 ans explique dans une interview pour Bild avoir rallié l’Allemagne avec sa famille : "Nous avons quitté Moscou avant que la ville ne soit complètement bloquée. Nous n'avons pas pu atterrir à Düsseldorf et nous sommes passés par Amsterdam. Mon père, ma belle-mère, ma femme et mes enfants sont ici maintenant."
"Cela fait quatre jours que je ne me sens pas bien, confie Voronin, qui était absent pour le dernier match de son club après l’invasion russe en Ukraine. Quand je vois toutes les photos de mon pays, quand je vois les nouvelles. C'est aussi irréel qu'un film. Mais un film d'horreur. Je n'ai presque plus de mots." Lors du match sur la pelouse de Khimki (3-0), dans la banlieue de Moscou, les supporters du Dynamo avait scandé son nom pendant de longues minutes pour soutenir l'ancien international ukrainien (75 sélections entre 2002 et 2012).