Ski alpin: le combiné par équipes une vraie réussite, les Bleus espèrent ouvrir leur compteur de médailles

Une discipline historique dans un nouveau format. Jusqu’alors, en combiné, un même skieur faisait une manche de vitesse puis une manche de slalom. Mais pour innover, la Fédération Internationale de ski a trouvé un nouveau format: le combiné par équipes, avec des duos d’une même nation.
Cette discipline sera aux Jeux Olympiques d'hiver l’an prochain. Cela ajoute une touche de collectif dans un sport individuel: une descendeuse associée à une slalomeuse, chacune fait une manche dans sa discipline forte. Et on additionne les temps pour avoir le classement final.
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Shiffrin titrée, les Bleues loin du podium
Avec les femmes ce mardi aux mondiaux, la plupart des meilleures skieuses étaient au départ. Ce qui a offert un grand spectacle avec du suspens. Les premières championnes du monde du combiné sont Américaines: Mikaela Shiffrin associée à son amie d’enfance, Breezy Johnson, récente championne du monde de la descente. Du côté de la France, le duo Romane Miradoli et Marion Chevrier, termine onzième, meilleures tricolores. "On vibre avec, on est là, on croise les doigts et on espère que ça passe la ligne d’arrivée en vert. On fait un sport individuel, c’est cool de partager ça à deux. Faut croire que les gens ont aussi envie de nouveauté, donc nous on suit", lâche Romane, tout sourire à l’issue de la compétition.
Dans ce nouveau format, le résultat de l’équipe dépend des performances individuelles de chaque skieur. Si l’un se rate, c’est la catastrophe. Exemple ce mardi: la Française Laura Gauché, termine huitième de la descente et place parfaitement sa coéquipière pour le slalom. Mais Marie Lamure est passée complètement à côté.
Résultat, le duo a terminé treizième. Ce combiné offre, au-delà des scènes de joie, des moments plus rares où une skieuse doit s’excuser de sa performance. En tout cas, cette première journée de compétition pour le combiné par équipes a été un succès. On découvre tout l’aspect stratégique pour former les duos, le suspens que cela procure, des scènes de partage, souvent rares dans ce sport.
"Ça peut être de belles émotions"
Mais ce mercredi, place aux hommes. Et chez les Bleus, on aura quatre duos au départ, avec de vraies chances de médailles. Clément Noël sera aux côtés de Nils Allègre, Steven Amiez avec Maxence Muzaton, Paco Rassat associé à Nils Alphand et enfin Victor Muffat-Jeandet avec Matthieu Bailet.
"Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avant de voir la course des filles. Je ne sais pas si j’étais sceptique. Mais après les avoir vues, je trouve que le format a du sens en tout cas sur un grand évènement", se réjouit Clément Noël. "Ça sera une course fun et je suis content de la faire. Même si l’objectif reste dimanche, avec la course individuelle. Là c’est une chance de médaille. Il ne faut pas prendre ça à la légère. Ça peut être de belles émotions que de vivre une médaille en équipe, à deux, en faisant chacun sa discipline forte", ajoute le Français, vainqueur de quatre slaloms cette saison. Même si comme lui, Paco Rassat a en tête son slalom de dimanche, ce combiné lui servira. "C’est une super manière d’entrée dans la compétition. Il faudra être tout de suite à bloc pour prendre les bons repères. Il faut prendre ça comme un slalom officiel et ça sera full gaz."
Les Bleus peuvent vraiment ouvrir le compteur de médailles sur ce format. Vu les qualités individuelles, notamment du côté des slalomeurs. Steven Amiez n’a pas loupé une miette du combiné des femmes. "J’ai adoré voir les tensions qu’il pouvait y avoir quand la slalomeuse était au départ. Cette pression que la descendeuse a en bas, la joie dans l’aire d’arrivée. C’est vraiment un super format et un bon compromis. Ça fait déjà un moment que j’y pense, je suis content de faire cette discipline". Et il a entièrement confiance en son partenaire Maxence Muzaton. "Il peut se lâcher à fond sur des courses comme ça. Il a à cœur d’aller le plus vite possible et à moi de finir le travail sur le slalom. On fait une belle équipe, hâte de partager ça avec lui", sourit Steven. Mais attention, il faudra tout de même se méfier des autres nations, comme les Suisses ou Norvégiens, où leurs meilleurs skieurs seront au rendez-vous.