Boxe: "J’ai une chose en tête: le meurtre", Joshua ne veut plus être un gentil garçon

Avec son sourire "ultra brite" et ses bonnes manières, il a vite eu cette réputation de gendre idéal. Mais cette fois, fini le (trop) gentil garçon. Détrôné de ses titres IBF-WBO-WBA des lourds fin septembre par Oleksandr Usyk, une déminstration de boxe de haut niveau de l’Ukrainien, Anthony Joshua prépare sa revanche avec des retrouvailles entre les cordes – contractuelles – contre le nouveau champion prévues dans les premiers mois de 2022. Un rendez-vous que le Britannique compte aborder en mode guerrier. Le garçon en a fini avec son envie de se mesurer techniquement à un boxeur comme Usyk, stratégie qui lui a coûté contre l’Ukrainien.
Désormais, et comme il le faisait en début de carrière, "AJ" compte utiliser sa puissance pour casser des gueules. Plus question d’être battu pour avoir voulu être trop beau. Et à l’écouter, Usyk sera le premier témoin de ce changement d’attitude.
"Je n’en ai plus rien à foutre de rester humble"
"J’en ai fini avec ces putains de défaites, j’en ai fini avec l’idée d’essayer d’apprendre le noble art, lance-t-il dans une interview pour la chaîne YouTube iFL TV. Il sera peut-être jeté au sol lors de notre prochain combat car c’est la guerre, la pure guerre. Je suis énervé. Je bouillonne rien qu’à en parler. C’est ma passion de la victoire qui parle. Je vais rester affamé. Je n’en ai plus rien à foutre de rester humble."
Un discours engagé qu’on retrouve dans ses mots pour Bob Arum (patron de Top Rank et co-promoteur du champion WBC-The Ring des lourds Tyson Fury) – "J’emmerde Bob Arum, il ne dit que de la merde" – et qui vire jusqu’à un credo où on avait plus l’habitude de voir Deontay Wilder et ses envies de "tuer quelqu’un dans un ring" quand Joshua évoque la perspective de cette revanche contre Usyk: "J’ai une chose en tête: la guerre, le meurtre, monter sur le ring et faire mal à ce gars, lui voler son âme jusqu’au point où il veuille abandonner".
Pour se transformer et "devenir un chien" (ce sont ses mots), l’ancien champion va sans doute s’appuyer sur un nouveau staff. En tournée américaine, "AJ" a rencontré plusieurs coaches locaux. Il explique aujourd’hui qu’il va sans doute demander à l’un d’eux de travailler six mois à ses côtés pour préparer la deuxième manche contre Usyk. Ce qui ne veut pas dire qu’il se débarrassera à coup sûr de son entraîneur historique Rob McCracken: "Il devra parler aux gens avec qui je veux travailler et voir s’ils peuvent collaborer ensemble."
Joshua en profite pour revenir sur la proposition de son compatriote Tyson Fury de lui filer un coup de main dans sa préparation, ce qui lui permet aussi de titiller ce rival qu’il aurait pu affronter cet été si un arbitrage judiciaire n’avait pas obligé un Fury-Wilder III qui restera dans les mémoires: "Il est plus que le bienvenu s’il veut franchir la porte. Il peut même faire du sparring avec moi. Ce serait la façon la plus simple de le faire monter dans le ring avec moi… Mais il est le bienvenu à la salle pour me donner des conseils."
Alors, place à un Joshua nouveau? Il faudra voir si les actes collent aux mots. "AJ" avait déjà affiché ce côté fini-le-gentil-garçon-qui-veut-plaire-à-tout-le-monde fin 2019 à l’approche de sa revanche contre Andy Ruiz Jr, premier boxeur à le battre chez les pros, ce qui lui avait alors réussi derrière une stratégie centrée sur son jab et sa capacité à maintenir son adversaire à distance. Mais le défi était bien moindre avec un Ruiz qui avait passé des mois à fêter plus que comme il se doit sa victoire dans le premier combat.
Ce ne sera pas le cas pour Usyk, qui a célébré son succès en mangeant "une soupe de poulet, du blé et des champignons" le soir-même dans sa chambre d’hôtel et qui a annoncé la couleur dans le Daily Mail: "Je ne vais pas fêter ça comme Andy Ruiz Jr l’a fait!" Pépite pugilistique, l’ultra talentueux Ukrainien ne perdra pas ses ceintures de lui-même. Il faudra aller les chercher. Essayer, en tout cas. Joshua devra changer pour y arriver. Il semble au moins en être conscient.