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MMA: Parnasse, Imavov, Doumbé, Saint-Denis… Pourquoi les Français jouent gros pendant un mois

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Salahdine Parnasse, Nassourdine Imavov, Cédric Doumbé et Benoît Saint-Denis. En un mois, quatre Français vont disputer des combats à gros enjeux sur la scène du MMA mondial dans les organisations KSW, UFC et PFL. Diffuseur des quatre combats, RMC Sport liste les différents objectifs pour ce quatuor tricolore.

Parnasse, objectif double ceinture

Il est la pépite du MMA français. Pour beaucoup, il en est même déjà le meilleur combattant toutes catégories confondues. Talent XXL, ultra complet, Salahdine Parnasse représente l’avenir de sa discipline. Mais aussi déjà son présent. A 25 ans, celui qui symbolise cette nouvelle génération qui a commencé directement par le MMA sans passer par un autre sport de combat fait face ce samedi 3 juin au "plus gros combat de (s)a carrière" débutée en juin 2015, quand il était encore adolescent, sur le circuit français du pancrace (le MMA n’était pas encore légalisé dans notre pays).

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Déjà champion des plumes du KSW, sans doute la plus grande organisation européenne, le gars d’Aubervilliers a ajouté la couronne intérimaire des légers en soumettant Sebastian Rajewski en novembre dernier. Il s’attaque désormais au titre incontesté de cette catégorie en affrontant son champion, Marian Ziolkowski, dans le cadre unique du stade national de Varsovie (Pologne) devant près de 60.000 spectateurs.

Si on rêve de le voir un jour face aux cadors de l’UFC, ce qui arrivera tôt ou tard, le plus jeune champion de l’histoire du KSW – à 22 ans – a encore une histoire à écrire dans son organisation. En devant double champion plumes-légers en simultané, il suivrait les traces d’un certain Mateusz Gamrot, qui a détenu les deux mêmes ceintures dans le passé avant de basculer vers la prestigieuse UFC où il est désormais bien installé dans le top 10 des challengers des légers (septième).

Imavov, objectif repartir de l’avant et rester dans le top 15

Il aura de la pression. Mais il possède le mental pour la surmonter. On avait laissé Nassourdine Imavov sur une grosse déception en janvier dernier. Pour son premier main event (combat principal d’une soirée) à l’UFC, le "Sniper" du MMA Factory avait vu son adversaire changer dans les derniers jours avant l’échéance. Alors qu’il devait affronter Kelvin Gastelum, le forfait de ce dernier a obligé l’UFC à trouver un remplaçant, Sean Strickland, pour un premier test face à un membre du top 10 des challengers des moyens pour le Français d’origine daghestanaise.

Mais Imavov n’avait pas réussi à trouver la solution face au striking atypique de l’Américain, également bien plus gros avec un combat disputé à un poids supérieur à la limite des moyens pour arranger un Strickland bien trop volumineux à l’heure d’accepter de sauver le combat en dernière minute. Logiquement battu sur décision unanime, "Nass" n’en a pas perdu sa douzième place au classement. Mais il va falloir sortir main levé du prochain rendez-vous pour rester dans le top 15.

De retour dans la cage moins de six mois après, Imavov fait face ce samedi 10 juin lors de l’UFC 289 à Vancouver (Canada) à un autre Américain, Chris Curtis, quatorzième du classement. Connu pour ses combats spectaculaires et engagés, d’où son surnom "The Action Man", celui qui vient de lancer un podcast avec… Strickland – ils sont partenaires d’entraînement chez Xtreme Couture à Las Vegas – ne sera pas un test facile pour le représentant tricolore. Mais la victoire sera impérative pour ne pas faire un bond en arrière qui mettrait un gros coup de frein à ses ambitions et ses rêves de ceinture.

Doumbé, objectif lier les paroles aux actes

Il a laissé traîner le suspense. Il a même fait voter ses fans pour l’aider à choisir… sans écouter leur préférence. Toujours très bon pour faire parler de lui, Cédric Doumbé a transformé le choix de la prochaine organisation pour sa carrière en événement médiatico-populaire. Légende du kickboxing, où il a notamment été champion du prestigieux GLORY et où beaucoup de spécialistes le rangent parmi les dix meilleurs combattants de l’histoire, Doumbé s’est tourné vers le MMA – plus lucratif et avec plus de lumière – depuis quelques années avec une carrière pro entamée en novembre 2021 et pour l’instant forte de quatre combats pour autant de victoires.

Proche il y a quelques mois de l’UFC, où il aurait dû être présent sur la première carte parisienne le 3 septembre dernier avant d’en être privé pour un imbroglio autour d’un problème médical mal diagnostiqué, "The Best" (le meilleur, son surnom) a fini par se tourner vers le PFL et sa proposition financière bien plus importante. Mieux payé par combat, Doumbé va aussi pouvoir prendre part à la "saison" (saison régulière + playoffs) de la catégorie des welters avec un million de dollars au vainqueur. L’organisation américaine va également lui permettre de mieux se faire connaître aux Etats-Unis, ses événements étant diffusés sur le réseau ESPN.

Première danse dans la cage du PFL? Le 23 juin à Atlanta pour son premier combat de la saison des welters, où l’attendent entre autres l’invaincu Magomed Umalatov ou le champion en titre Sadibou Sy, face à Jarrah Al-Silawi. Expérimenté, le Jordanien qui reste sur deux défaites (Sy et Umalatov) possède la particularité d’être le seul homme à avoir battu Abdoul Abdouraguimov, le grand spécialiste du sol qui a pris deux ceintures dans l’organisation française ARES et que tout le MMA français espère vite voir à l’UFC, en avril 2019 au Brave. Une défaite vengée dans la foulée par le "Lazy King", qui n’était pas dans les meilleures dispositions mentales quand il a été battu, mais qui montre que l’expérimenté Al-Silawi n’est pas à prendre à la légère.

Ça tombe bien: Doumbé doit désormais assumer. Après avoir répété depuis des mois sa confiance en ses capacités à "éteindre tout le monde", le spécialiste du pieds-poings doit transformer les paroles en actes dans une des meilleures organisations de la planète. Seule certitude, la France du MMA sera rivée devant son écran dans la nuit du 23 au 24 juin. Qu’on aime son côté grande gueule ou pas, Doumbé a su transformer chacun de ses combats en rendez-vous incontournable. Pour ceux qui l’adorent comme pour ceux qui le détestent et qui rêvent de lui fermer le clapet après une défaite.

Saint-Denis, objectif top 15 (et nouveau contrat)

Les images restent gravées, inoubliables. Benoît Saint-Denis restera à jamais le premier. Premier combattant français à entrer dans l’arène de l’Accor Arena de Bercy le 3 septembre dernier, pour l’historique première soirée de l’UFC en France, "God of War" avait chauffé la foule à merveille avec une victoire électrisante sur par TKO sur le Brésilien Gabriel Miranda. Mais depuis, on n’a plus revu l’ancien militaire des Forces Spéciales en action dans l’octogone de l’organisation mastodonte du MMA mondial.

Il aurait dû combattre en février, face à l’Américain Joe Solecki, mais une blessure à la cheville l’a privé du rendez-vous et l’a obligé à une opération et à de longues semaines de convalescence. Le voilà désormais de retour le 1er juillet à Las Vegas pour une Fight Night qui précédera l’annuelle International Fight Week (et l’UFC 290). Cela devait être face à l’expérimenté Vinc Pichel mais une blessure de l’Américain a obligé l’UFC à changer ses plans. Résultat? Garantie de spectacle et de "guerres" engagées dans la cage, "BSD" reste sur la carte. Mais il fera face à Ismael Bonfim. Et ce n’est plus la même histoire.

Arrivé à l’UFC via l’émission Dana White’s Contender Series en septembre 2022, le Brésilien affiche un bilan de 19-3 en carrière, avec deux de ses trois défaites subies aux mains de ses compatriotes Adriano Moraes (futur champion au ONE Championship) et Renato Moicano (actuel treizième du classement des légers de l’UFC) sur la scène locale. Ultra talentueux, hyper complet, "Marreta" a marqué les esprits pour son premier combat à l’UFC en janvier avec une spectaculaire victoire sur Terrance McKinney via coup de genou sauté (son frère Gabriel s’était aussi imposé sur la même carte). Depuis, beaucoup l’imaginent vite rejoindre le top 15 des légers.

Un chemin qui va passer par Saint-Denis. Si les pronostics devraient virer côté Bonfim, il n’étonnera personne de voir le Français accepter ce défi tant ce combattant à l’état d’esprit guerrier répète depuis longtemps sa volonté de prendre n’importe qui, n’importe où, n’importe quand. En cas de victoire, il frapperait très, très fort à la porte du top 15. Et le Brésilien a lui aussi peu de temps pour se préparer pour son adversaire. Mais il y a aussi un côté pari quand on sait qu’il s’agira du quatrième et dernier combat du premier contrat UFC de Saint-Denis, qui n’en a pas signé de nouveau et va laisser passer ce rendez-vous contre Bonfim avant de négocier un nouvel engagement, en espérant être en position de force en cas de victoire.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport