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MMA: Pereira, Aldo, Harrison… pourquoi il ne faut pas rater l’UFC 307

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La machine UFC ne s’arrête jamais. Quelques jours après les frissons de l’UFC Paris, l’organisation reine du MMA propose un événement numéroté, l’UFC 307, à Salt Lake City (Utah). Avec plusieurs points d’intérêt entre la superstar Alex Pereira, le mythique José Aldo et le phénomène féminin Kayla Harrison.

Pereira, encore un KO iconique?

Il n’est plus très loin. S’il éteint Khalil Rountree avant la limite avec ses poings ce week-end pour la défense de sa ceinture des -93 kilos dans le main event (combat principal) de l’UFC 307, Alex Pereira signera un quatrième KO/TKO de suite dans des combats pour un titre à l’UFC. Le recordman du genre dans l’organisation, Chuck Liddell, cinq de rang, ne sera plus qu’à une marche. Une statistique folle qui résume la folle trajectoire de "Poatan" en MMA. Arrivé à l’UFC en novembre 2021, l’ancien kickboxeur double champion du GLORY a déjà cimenté sa place dans l’histoire de l’organisation en moins de trois ans: deux titres dans la poche, en -84 et -93 kilos, et cinq anciens, actuels ou futurs champions affrontés de suite, dont deux fois Israel Adesanya et Jiri Prochazka, pour une seule défaite sur cette série (Adesanya en avril 2023).

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Deux fois tête d’affiche au Madison Square Garden, star du main event de l’UFC 300 en avril dernier, le Brésilien est vite devenu une des principales stars de l’UFC. Avec un nouveau défi à relever à Salt Lake City. Face à lui? Le cogneur Khalil Rountree, ancien obsède, dépressif et alcoolique remis sur le droit chemin par le MMA qui reste sur cinq victoires de rang dont quatre TKO. Spécialiste du striking qui n’a jamais tenté le moindre takedown en quinze combats à l’UFC (y compris celui dans l’émission de téléralité The Ultimate Fighter), "The War Horse" a annoncé qu’il n’allait pas se renier malgré la puissance effrayante de son adversaire debout. Jusqu’à voir "Poatan" le titiller en lui proposant de donner une partie de sa bourse de combat à une œuvre de charité s’il décide de tenter un takedown…

Confiant, Alex Pereira compte une nouvelle fois livrer une performance spectaculaire et signer un KO iconique pour assoir un peu plus son règne. Celui qui a déjà laissé passer l’idée d’une future montée chez les lourds, où il pourrait tenter l’exploit XXL de devenir le premier champion dans trois catégories différentes de l’histoire de l’UFC, est prêt à assumer son nouveau statut. Mais gare au danger représenté par un Khalil Rountree capable d’éteindre la lumière adverse à tout moment. "C’est le meilleur striker que Pereira a affronté à l’UFC", prévient Michael Bisping, ancien champion des -84 kilos devenu consultant télé pour l’organisation. Pas sûr – Israel Adesanya ne serait pas d’accord – mais peu importe. Il a déjà affronté meilleur au GLORY. Bon courage, Khalil.

Aldo, légende bien vivante

L’UFC moderne manque de superstars. Quand on convoque les plus grands noms de son histoire, l’organisation reine du MMA doit en majorité se tourner vers son passé. Mais un homme parvient à faire une belle jonction jonction: José Aldo. Au contraire de Jon Jones ou Conor McGregor, combattants officiellement actifs mais que l’ont ne voit jamais (ou presque) dans la cage, le Brésilien de 38 ans n’est pas du genre à disparaître trop longtemps des radars. Sorti de sa retraite – qui aura duré près de deux ans – pour l’UFC 301 en mai 2024, "Junior" avait fêté son retour en mettant fin à lasérie de six victoires de suite de Jonathan Martinez.

Cinq mois plus tard, l’ancien champion des -66 kilos aujourd’hui dans la catégorie des -61 s’attaque à un nouveau prospect, l’Américain Mario Bautista, qui reste lui aussi sur six succès de rang. Bien plus proche de la fin que du début de carrière, José Aldo est un joyau dont on doit profiter à chaque sortie. Le garçon qui a débuté en pro en 2004 est resté invaincu dix ans, de 2005 à 2015. Il a dominé et régné au WEC puis à l’UFC. Il a battu plusieurs générations de combattants.

Et son CV vieillit comme du bon vin, dans les victoires à l’image du TKO infligé à Renato Moicano en février 2019 comme dans les défaites à l’image des seize takedowns défendus face à la machine à lutter Merab Dvalishvli (actuel champion des -61 kilos) en août 2022. Souvent mal jugé par les fans qui l’ont découvert sur sa défaite en treize secondes face à Conor McGregor en décembre 2015, le Brésilien a pourtant des arguments légitimes dans le débat sur le plus grand combattant de MMA de tous les temps. Pour beaucoup, à commencer par celui qui écrit ces lignes, il est même tout en haut.

Harrison, en route express vers le titre

Il faut dire les choses. Le co-main event de l’UFC 307 n’est pas, et de loin, le combat le plus attendu de l’année. Championne des -61 kilos depuis sa victoire par décision unanime sur Mayra Bueno Silva en janvier, Raquel Pennington défend sa ceinture contre l’ancienne reine de la catégorie, Julianna Pena. Problème? Cette dernière n’est plus montée dans l’octogone depuis juillet 2022 et sa défaite sur Amanda Nunes. Et elle ne compte aucune victoire sur une combattante actuellement dans l’effectif de l’UFC. Le symbole d’une catégorie sans doute la moins dense de l’organisation aujourd’hui, hommes et femmes confondus, et en plein renouvellement. Mais avec une superstar qui attend dans l’ombre.

Double championne olympique de judo en 2012 et 2016, avec une victoire sur Audrey Tcheuméo en finale à Rio, Kayla Harrison a débuté sa transition dans le MMA au PFL, où elle a remporté les tournois en -66 kilos 2019 et 2021 (avec à chaque fois un chèque d’un million d’euros au bout) avant d’échouer en finale de l’édition 2022. Espérée depuis longtemps à l’UFC, où beaucoup rêvaient d’un choc contre l’ancienne double championne (-61 et -66 kilos) Amanda Nunes, l’Américaine avait un problème: la catégorie des -66 kilos n’existe plus dans l’organisation reine du MMA. Mais Harrison a fini par relever le challenge. Une dinguerie quand on voit l’écart avec son poids de compétition à son époque judo… Signée à l’UFC début 2024, elle débute dans l’organisation à l’UFC 300, en avril dernier, avec une victoire par soumission (étranglement arrière) sur l’ancienne championne Holly Holm.

Une performance qui l’envoie directement au… troisième rang du classement des challengers dans la catégorie. Le plan semble clair. A 34 ans, et avec son potentiel de superstar, Harrison va être catapultée au plus vite vers le titre. Rien d’innocent donc à la retrouver opposée à la Brésilienne Ketlen Vieira sur la carte principale de cet UFC 307. Si elle s’impose comme attendu, l’Américaine sera la prochaine sur la liste pour le titre face à celle qui sortira victorieuse du duel Pennington-Pena. Avec un rêve évident pour l’UFC: la voir monter sur le trône pour pousser Nunes à sortir de sa retraite pour un choc qui serait le plus attendu depuis longtemps dans le MMA féminin. Mais pour que tout ça se matérialise, Kayla Harrison a une obligation: gagner. A elle d’être à la hauteur du rendez-vous.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport