UFC 300: Oliveira-Tsarukyan, enfin l'heure de la nouvelle génération?

Sur une carte dense comme jamais, il restera quatre combats après le leur. Mais pour beaucoup, leur choc est bien la plus belle affiche sportive de cet historique UFC 300. Ancien champion des -70 kilos et numéro 1 du classement des prétendants de la catégorie, Charles Oliveira affronte Arman Tsarukyan (numéro 4) ce samedi soir à Las Vegas. En jeu? Désigner un prochain challenger pour le champion Islam Makhachev comme le patron de la grande organisation de MMA l’a promis au vainqueur. Ce ne sera peut-être pas pour tout de suite – Justin Gaethje, qui défend la ceinture "BMF" contre Max Holloway à l’UFC 300, s’était vu promettre une chance pour le titre avec sa victoire sur Dustin Poirier en juillet dernier et Poirier pourrait affronter Makhachev pour le titre en juin – mais l’opportunité est belle.
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Makhachev dans un coin de la tête
"Dana White l’a dit, rappelle Tsarukyan au micro de RMC Sport. Si je gagne, je suis le prochain pour le titre." Le combattant arménien s’approche de son rêve. Et de la possibilité de prendre sa revanche sur le champion daghestanais, qui l’avait battu pour ses débuts à l’UFC en 2019. "J’ai beaucoup plus d’expérience et je suis un combattant très différent. Si on combattait aujourd’hui? Je m’attendrais à le terminer avant la limite." Avant de penser Makhachev, il faudra passer l’obstacle Oliveira. Tout sauf une mince affaire. Recordman UFC de victoires avant la limite (20), de soumissions (16) et de bonus de 50.000 dollars pour ses performances (19), le Brésilien est une légende de son sport.
Mais Tsarukyan est là pour tout emporter sur son passage. "Oliveira est une star et c’est excitant d’affronter un ancien champion et un grand nom. C’est bon pour moi. Je suis un meilleur lutteur, mon jeu de jambes est meilleur ainsi que mon ground-and-pound. Mon plan est de le terminer au premier round, peu importe la manière." Même le sol de "Do Bronx", capable de vous soumettre même sur le dos avec son jiu-jitsu brésilien de très haut niveau, n’inquiète pas ce superbe lutteur dont les deux dernières défaites ont été subies aux mains de spécialiste du grappling (Makhachev et Mateusz Gamrot).
"Je suis un lutteur et il est très difficile d’étrangler ou de soumettre un lutteur. Je me suis bien préparé pour défendre les soumissions et je suis prêt. J’ai beaucoup travaillé mon grappling et je veux montrer à tout le monde qu’il ne pourra même pas tenter de me soumettre. Je suis bon au sol. J’ai déjà affronté les meilleurs grappleurs de notre catégorie. Prenez Davi Ramos. Il a gagné l’ADCC, son grappling est à un autre niveau, mais j’ai pu l’amener au sol, le garder au sol et le battre au sol."
La tête de gondole de la nouvelle génération
Face à Oliveira, Tsarukyan a aussi un statut à enfoncer: celui de porte-étendard de la nouvelle génération qui veut prendre le pouvoir chez les -70 kilos, sans doute la division la plus dense à l’UFC. Il y a quelques mois, l’Arménien de 27 ans s’était fait un plaisir d’envoyer un tacle bien appuyé à Dustin Poirier, Justin Gaethje et Michael Chandler, trois combattants plus que trentenaires qu’il accusait de "boucher la catégorie en ne s’affrontant qu’entre eux" et à qui il demandait de "quitter le classement pour laisser la place". S’il avait voulu être taquin, il aurait pu ajouter Oliveira, 34 ans, qui a affronté les trois autres à la suite entre mai 2021 et mai 2022.
Mais pour l’instant, le constat est sans appel: la vieille garde fait plus que de la résistance (Makhachev n’a encore affronté aucun des trois). Ces derniers mois, deux combattants qui montaient fort dans les classements ont tenté de se mesurer à ces gardiens du temple. Les deux ont échoué, Rafael Fiziev face à Gaethje en mars 2023 et Benoît Saint Denis contre Poirier il y a un mois. Tsarukyan y parviendra-t-il? L’intéressé y compte bien. Et ne veut pas être rangé dans la même catégorie que Fiziev ou BSD en raison de sa victoire sur Beneil Dariush qui lui a permis d’intégrer le top 5.
"Dariush est une légende et il était dans le top 5, rappelle-t-il. C’est un niveau au-dessus. Fiziev et Saint Denis n’ont jamais battu de membre du top 5. On ne peut pas les comparer à moi. BSD est bon, dur. S’il atteint le top 5, on pourra peut-être combattre un jour. Mais il doit le mériter. Il n’a jamais battu un combattant du top 10. Il a battu un seul top 15, Matt Frevola, et je l’avais déjà battu il y a trois ans." Considéré par certains comme le seul capable de détrôner Makhachev vu ses qualités, Tsarukyan se voit champion et pour longtemps dans les années à venir.
Oliveira n'a pas dit son dernier mot
Mais Oliveira, battu par l’actuel champion pour la ceinture en 2022, fera tout pour s’offrir une nouvelle danse pour le titre. Le Brésilien aurait dû avoir droit à sa revanche contre Makhachev en octobre dernier à Abu Dhabi mais avait dû déclarer forfait et laisser sa place à Alexander Volkanovski. Avant ça, il avait calmé ceux qui le voyaient fini en éteignant Dariush au premier round en juin 2023… comme Tsarukyan lors de son dernier combat en décembre.
Un clin d’œil symbolique d’un choc où désigner un vainqueur à l’avance n’est pas chose aisée. Mais dans lequel on ne devrait pas s’ennuyer vu le style des deux hommes. "Nous sommes des combattants de MMA complets, pointe le combattant arménien. Nous savons tout faire et nous allons tout faire." Face à Charles Oliveira, Arman Tsarukyan veut passer dans une autre dimension. Celle des très grands. "Si je gagne, je vais devenir le challenger pour le titre et je serai dans le classement toutes catégories confondues. Je dois marquer les esprits et j’y serai." Il restera bien quatre combats après le leur. Mais il nous faudra peut-être un peu de temps pour s’en remettre.