UFC: pourquoi Adesanya-Imavov est un choc historique pour le MMA français

Après avoir battu trois membres du top 10 en 2024, Nassourdine Imavov s’attaque, ce samedi en Arabie saoudite, à l’ancien champion des -84 kilos, Israel Adesanya, une des légendes de ces dernières années à l’UFC (à vivre en direct et en exclusivité sur RMC Sport). Un choc qui peut ouvrir la porte du titre au "Sniper" tricolore et qui se place déjà très haut dans l’histoire des combats les plus importants pour le MMA français.

Il n’y a pas de ceinture en jeu, "juste" une dernière porte à ouvrir pour aller la conquérir. Mais l’affiche fait rêver. Pour son quatrième combat contre un membre du top 10 des -84 kilos en un an, Nassourdine Imavov fait face à un immense nom de l’UFC ce samedi à Riyad (Arabie saoudite): Israel Adesanya. Ancien champion incontesté de la catégorie, titre conquis face à Robert Whittaker en octobre 2019 et défendu victorieusement à cinq reprises, "The Last Stylebender" est une des légendes du MMA de la dernière décennie.

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Considéré par la plupart des observateurs et fans comme le plus grand poids moyen de l’histoire de l’UFC derrière Anderson Silva, le Nigérian qui possède également la nationalité néo-zélandaise – pays où il réside depuis son enfance – affiche des références de roi: douze combats pour un titre UFC (sixième plus gros total dans l’organisation), troisième plus gros temps total dans l’octogone dans des combats pour le titre avec un peu plus de quatre heures (seuls Jon Jones et Georges St-Pierre sont devant) ou encore record d’affluence pour un événement UFC à l’occasion de son combat contre Whittaker au Marvel Stadium de Melbourne (57.127 spectateurs).

Face à Imavov, celui qui reste le dernier à avoir battu son grand rival Alex Pereira combattra sans ceinture en jeu pour la première fois depuis… février 2019, plus d’un an et demi avant les débuts du "Sniper" tricolore d’origine daghestanaise à l’UFC. Bref, difficile de faire mieux en termes d’adversaire prestigieux même si Izzy semble sur la pente descendante avec deux défaites de rang (et trois sur les quatre derniers combats) face à Sean Strickland et Dricus du Plessis, une première dans sa carrière. "Même si je perds les dix prochains combats, et Dieu m'en préserve, ça n'a pas d'importance. Je reste dans les livres d'histoire pour toujours", résume l’intéressé au micro de RMC Sport.

Et la question de se poser: où ranger ce choc Adesany-Imavov dans l’histoire du MMA français? Haut. Très haut. Sur le niveau d’importance, ce rendez-vous ne peut pas dépasser les deux combats pour le titre incontesté de Ciryl Gane – seul combattant français à avoir eu cet honneur jusque-là, en attendant Manon Fiorot dans quelques mois – face à Francis Ngannou et Jon Jones. Le premier réunissait deux combattants formés à la discipline par le même coach dans la même salle parisienne, sommet de storytelling qui ne sera peut-être plus jamais revu pour le MMA tricolore. Le second opposait notre "Bon Gamin" national à l’une des plus grandes stars de l’histoire de ce sport, considéré par beaucoup comme le plus grand combattant de l’histoire.

Le combat de Gane contre Derrick Lewis pour la ceinture intérimaire des lourds (et la promesse d’affronter Ngannou pour unifier les titres), en août 2021, peut aussi être placé au-dessus en termes d’enjeu. Mais niveau qualité de l’adversaire, Adesanya possède de grosses longueurs d’avance. Gane peut aussi revendiquer une victoire contre un ancien champion UFC, Junior dos Santos en décembre 2020, mais le règne du Brésilien remontait à huit ans quand Adesanya était encore champion il y a un an et demi. Dans la même veine des combats qui ont plus compté que les autres pour le MMA français, on peut citer le choc entre Benoît Saint Denis et Dustin Poirier en mars 2024 à l’UFC 299. Le combattant américain est lui aussi une légende de l’UFC. Mais il n’a jamais remporté le titre incontesté.

Ce n’était pas le cas de Rose Namajunas, battue par Fiorot à l’UFC Paris 2023. Mais l’Américaine avait été championne à deux reprises dans la catégorie inférieure et faisait ses débuts chez les -57 kilos. Rayon représentants français qui ont affronté d’anciens ou futurs champions à l’UFC, on doit aussi penser à Cheikh Kongo. Le pionnier tricolore a été battu par Cain Velasquez avant son règne de champion des lourds et par Frank Mir après son règne de champion des lourds. Mais le MMA était loin, très loin, d’avoir la même importance qu’aujourd’hui dans notre pays. Tout considéré, Adesanya-Imavov entre bien dans le top 5 des plus grands rendez-vous de l’histoire du MMA français. Et pas cinquième.

"Les deux combats pour des ceintures sont forcément devant", rappelle Nicolas Ott, le coach de Nassourdine Imavov. "Mais pour moi, on est clairement sur le troisième combat le plus important de l'histoire du MMA français. Et possiblement la victoire la plus importante." On pourrait nuancer cette dernière affirmation avec Gane contre Lewis, personne d’autre dans le MMA français n’ayant pris un titre intérimaire à l’UFC. Mais la grandeur et les accomplissements du nom affronté par Imavov ouvrent la discussion. Qui pourrait être définitivement réglée en 2025 par Imavov lui-même s’il combat pour le titre et surtout avant cela par Manon Fiorot le jour où elle va enfin pouvoir défier la reine Valentina Shevchenko pour le titre incontesté des -57 kilos.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport