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Règles, coups interdits, façons de gagner, salaires: on vous dit tout sur l’UFC avant la première à Paris

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Mastodonte du sport mondial, l’UFC débarque en France pour la première fois avec un événement à Paris ce samedi soir (en direct sur RMC Sport 2). Avant ce rendez-vous historique, et pour tous ceux qui vont découvrir le phénomène à cette occasion, RMC Sport vous explique tout sur la plus grosse organisation de MMA à travers la planète.

Qu’est-ce que le MMA?

Le MMA, ou arts martiaux mixtes dans sa version française, est un sport de combat qui réunit les différentes disciplines du genre: boxe anglaise, boxe thaïlandaise, lutte, jiu-jitsu brésilien, judo, etc. Le combat peut se dérouler debout, ce qu’on appelle le striking avec l’utilisation des poings et des pieds, ou au sol avec les différentes techniques de grappling. En France, où on a très longtemps critiqué cette discipline en raison de la cage et des frappes au sol, sa pratique en compétition n’a été légalisée qu’au printemps 2020.

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Qu’est-ce que l’UFC?

Née en novembre 1993 avec un premier événement à Denver, dans le Colorado, sur une idée du businessman Art Davie et du combattant brésilien Rorion Gracie, l’UFC (Ultimate Fighting Championship) a commencé comme un tournoi entre différents spécialistes d’arts martiaux sans catégories de poids ni beaucoup de règles. Longtemps interdite dans de nombreux pays et Etats américains, l’organisation a dû se structurer pour gagner en crédibilité et s’offrir un visage de sport mainstream. Un temps proche de la banqueroute, l’UFC a su se réinventer pour devenir la principale organisation privée de combats de MMA à travers la planète.

Ses ventes de pay-per-views battent désormais celles de la boxe aux Etats-Unis. Elle est l’organisation sportive qui gagne le plus de fans ces dernières années, +40% en 2021, et bat record sur record au niveau des revenus (meilleure année en 2021 devant 2020, où elle avait été la première au monde à revenir aux affaires après le déclenchement de la pandémie). Preuve de ce qu’elle est devenue en près de trente ans d’existence, elle a été revendue pour 4 milliards de dollars au groupe WME-IMG à l’été 2016. Ses combats sont organisés dans un octogone entouré d’une grille et les combattants doivent porter des gants légers (un peu plus de 100 grammes) et une tenue standardisée (pas de chaussure, pas de short trop long ou de pantalon, pas de t-shirt).

Comment gagne-t-on un combat?

Les combats à l’UFC se déroulent sur un format simple: trois rounds de cinq minutes chacun, avec une minute de repos entre chaque reprise, ou cinq rounds pour les combats pour le titre et ceux en main event (combat principal) d’un événement même s’ils ne sont pas pour une ceinture. Pour l’emporter, il faut mettre KO son adversaire, le faire abandonner via une prise de soumission ou provoquer un arrêt de l’arbitre (TKO). Un coin peut également décider de jeter l’éponge.

Si aucun n’arrive à s’imposer avant la fin, la décision revient aux trois juges qui obéissent aux règles du système déjà présent en boxe. L’idée? Chaque round est jugé indépendamment avec 10 points pour le gagnant de la reprise et 9 pour le perdant. Un juge peut également décider de donner un 10-8 si l’un des deux combattants a totalement dominé un round. A la fin, celui qui a empoché le plus de rounds (deux pour un combat en trois, trois pour un combat en cinq) est déclaré vainqueur.

Quelles prises sont interdites?

Dans ses débuts, l’UFC avait un slogan qui annonçait la couleur: "Il n’y a pas de règles." Ce n’était pas exactement vrai. Les participants au premier événement de la future grande organisation n’avaient pas le droit aux morsures, aux coups dans les parties intimes (qui seront réhabilités dès l’UFC 2 avant d’être de nouveau enlevés plus tard) et aux doigts dans les yeux volontaires pour appuyer le plus fort possible et faire mal. Pour le reste, c’était open bar. Mais la nécessité de crédibiliser le sport pour se faire accepter aura poussé à le réglementer jusqu’à l’instauration en 2001 des "règles unifiées du MMA".

Avec ces dernières, il existe aujourd’hui plus d’une trentaine d’interdictions qui peuvent valoir des points en moins et/ou une disqualification : les combattants n’ont pas le droit de mordre, de pincer, de cracher, d’attaquer les parties intimes, de mettre les doigts dans les yeux, la bouche ou le nez, de mettre un coup de pied ou de genou à la tête d’un adversaire au sol, de tirer les cheveux, de frapper l’arrière de la tête, de manipuler les petites articulations (tordre les doigts ou les orteils), de mettre un coup de coude sur la colonne vertébrale, de mettre un coup de tête, de frapper vers le bas avec la pointe du coude, de frapper ou d’attraper la gorge, d’attraper la clavicule, de frapper le rein adverse avec le talon, de faire tomber un adversaire au sol sur le cou ou sur la tête, d’agripper le short de son rival, de s’accrocher à la cage ou encore de piétiner un adversaire au sol.

Combien existe-t-il de catégories?

L’UFC a débuté avec un tournoi sans catégories de poids. Mais avec le temps, et toujours ce besoin de se crédibiliser, les choses ont bien changé. Il existe aujourd’hui huit catégories chez les hommes, des mouches (56,6 kilos maximum) aux lourds (120,2 kilos maximum) en passant par les coqs, les plumes, les légers, les welters, les moyens et les lourds-légers. Chez les femmes, qui ont rejoint l’UFC en 2013 seulement derrière le phénomène médiatique, populaire et sportif Ronda Rousey, quatre catégories sont au programme des pailles (52,1 kilos maximum) aux plumes (65,7 kilos maximum), catégorie qui manque de combattantes aujourd’hui, en passant par les mouches et les coqs.

Combien gagnent les combattants?

Travailleurs indépendants qui signent des contrats – renégociables – pour un nombre défini de combats avec un montant fixe pour chaque apparition dans l’octogone, les combattants UFC sont rémunérés selon leur expérience, leur notoriété et leur palmarès. Avec plusieurs échelles selon le statut de chacun. Celle réservée aux nouveaux venus donne un premier combat à 10 + 10, comprendre 10.000 dollars pour combattre, 10.000 dollars en cas de victoire. Un total duquel il faut déduire les taxes et les émoluments du staff (coaches, manager). Plus votre carrière avance dans le bon sens, plus les contrats gagnent en épaisseur.

Jusqu’à l’échelle des mieux classés, des stars et des champions, à laquelle appartient désormais la star française Ciryl Gane, qui monte à plusieurs centaines de milliers de dollars (il n’y a plus de bonus de victoire à ce niveau mais on peut prendre un pourcentage des ventes de pay-per-views aux Etats-Unis si on combat pour un titre ou si on l’a négocié). La plus grande star de l’histoire de l’UFC, l’Irlandais Conor McGregor, évolue pour sa part dans une sphère à plusieurs millions de dollars chaque fois qu’il monte dans la cage. On n’oublie pas les bonus distribués par les patrons : 50.000 dollars aux combattants qui signent le "combat de la soirée" ou la "performance de la soirée" à chaque événement.

Qui sont les meilleurs Français à l’UFC?

Nouveau dans la grande organisation de MMA, avec un combat pour la carte parisienne obtenue dans les derniers jours avant l’événement, William Gomis sera le vingt-quatrième représentant français à monter dans l’octogone de l’UFC (hommes et femmes confondues). Un seul a réussi à accrocher une ceinture autour de sa taille: Ciryl Gane, champion intérimaire en août 2021 avec sa victoire sur Derrick Lewis. Malheureusement, "Bon Gamin" échouera dans la quête du titre incontesté des lourds quelques mois plus tard face à Francis Ngannou.

Tête d’affiche de l’UFC Paris, où il affrontera le puissant et attachant Tai Tuivasa, Gane reste la superstar de sa discipline dans notre pays, plus populaire sur Instagram que Teddy Riner ou Tony Yoka, les autres grandes stars des sports de combat. Il sera accompagné de quatre autres Français ce samedi à Bercy: Nassourdine Imavov (seul autre classé dans une catégorie chez les hommes, douzième chez les moyens), l’ancien militaire Benoît Saint-Denis, Farès Ziam et William Gomis.

Mais il manque du monde, à commencer par la meilleure combattante française actuelle, et de loin, Manon Fiorot, septième du classement des mouches qui affrontera la numéro un Katlyn Chookagian fin octobre à l’UFC 280 et qui se rapprochera à grands pas de son objectif de combat pour le titre face à la championne Valentina Shevchenko en cas de victoire. Un combat qui devait avoir lieu à Paris mais qui a dû être reporté car "The Beast" (son surnom) a déclaré forfait, touchée au genou. Il manquera aussi à l’appel Taylor Lapilus, passé par l’UFC il y a six-sept ans et qui a signé un contrat pour revenir dans l’organisation mais qui a dû zapper la fête en raison d’une blessure à la main. Partie remise, donc, pour celui qui est également consultant pour RMC Sport.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport