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UFC 279: Chimaev-Diaz, un choc entre un phénomène et une légende une semaine après Paris

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Une semaine après l’ouragan UFC Paris, la grande organisation de MMA revient avec un nouvel événement choc: l’UFC 279, à Las Vegas, et son combat principal de feu entre le phénomène Khamzat Chimaev et la légende Nate Diaz. RMC Sport vous explique pourquoi ce rendez-vous est incontournable.

Les souvenirs sont toujours là, et pour longtemps. Mais la grande machine UFC ne s’arrête jamais de tourner. Une semaine après un UFC Paris gravé à jamais dans la mémoire des fans français, la plus grande organisation de MMA à travers la planète retrouve ses quartiers de Las Vegas pour un combat XXL point d’orgue de l’UFC 279. Si la carte n’est pas la plus excitante de l’année sur le plan global, son combat principal est un rendez-vous immanquable car il réunit deux personnages marquants de l’UFC: le nouveau phénomène Khamzat Chimaev et la légende Nate Diaz.

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Suédois d’origine tchétchène, le premier a le potentiel pour être la nouvelle superstar de l’organisation. Il y a la forme, d’abord, entre un visage terrifiant – avec une cicatrice à la lèvre venue d’une chute dans un escalier quand il était jeune, qui l’a également empêché de respirer de la narine droite depuis – et des punchlines qui font mouche, souvent ponctuées par un mot inventé, smesh, qu’il utilise pour décrire ce qu’il fait subir à ses adversaires.

Il y a le fond, surtout. Invaincu en MMA depuis son premier combat amateur en 2017 (11-0 chez les pros), discipline dans laquelle il s’est investi après avoir regardé le combat entre Conor McGregor et José Aldo lors d’une pause au travail fin 2015 et s’être dit qu’il pouvait faire pareil, "Borz" (le loup) a pris l’habitude de marcher sur la concurrence. Pour ses premiers pas à l’UFC, à l’été 2020, il signe deux victoires dans deux catégories différentes… en dix jours!

Deux combats plus tard, dont une démonstration de force face au Chinois Li Jingliang qu’il porte dans l’octogone en allant parler au patron de l’UFC Dana White avant de le soumettre d’un étranglement, tout ça après plus d’un an sans combattre en raison notamment d’un Covid qui lui avait fait annoncer sa retraite avant de se rétracter, le phénomène n’y a encaissé que deux coups (dont un seul significatif) en quatre sorties dans l’organisation contre 254 infligés à ses adversaires.

Son dernier combat, face à l’ancien challenger au titre des welters Gilbert Burns, se sera montré plus compliqué, une "guerre" incroyable remportée à la décision, mais il fallait se douter que l’impression de facilité ne resterait pas la même pour son premier choc face à un membre du top 5 de la catégorie. Il nous a surtout appris que le garçon avait une belle capacité de résistance en plus de celle de destruction. Avec tout ça, on l’imaginait filer tout droit vers un combat pour le titre face à Kamaru Usman. Ce dernier avait juste à battre Leon Edwards fin août, lors de l’UFC 278, et Chimaev à écarter Diaz pour s’offrir une danse commune dans la cage promise à l’avance par White.

Mais le Britannique a détrôné le Nigérian, qui aura droit à sa revanche, et le Suédois devra sans doute attendre son tour. Pour patienter, il va d’abord relever une mission: bouter Diaz hors de l’UFC sur une correction. Absolue légende du MMA, discipline qu’il pratique chez les professionnels depuis 2004, entré à l’UFC en 2007 en remportant l’émission The Ultimate Fighter, l’Américain n’a jamais remporté de ceinture dans l’organisation. Mais sa détermination sans faille, sa faculté à encaisser et à continuer à aller de l’avant, sa grande gueule au micro, ses "Stockton slaps" (des claques du nom de sa ville californienne) et sa tendance à livrer des combats mémorables en ont vite fait un favori des fans.

Comme Chimaev, l’homme qui allume un joint en conférence de presse ou lors d’un entraînement public avant un combat mais qui affiche un cardio à grosse réserve – il pratique le triathlon en dehors du MMA – représente une garantie de spectacle. Un "gangster" de la cage pour qui on a par exemple fait l’honneur de créer une ceinture du "Baddest Motherfucker" (on vous laisse traduire) quand il a affronté un gars fait dans le même moule ou presque, Jorge Masvidal, en novembre 2019 au Madison Square Garden. Depuis qu’il a choqué le monde en mars 2016 en infligeant à Conor McGregor sa première défaite à l’UFC (vengée quelques mois plus tard), il a aussi basculé dans le rayon des superstars qui font vendre sur leur seul nom.

Alors quand on le combine à celui du phénomène Khamzat… Pour Diaz, le moment sera particulier. Ce choc est le dernier combat de son contrat, et le garçon a laissé transparaître tout sauf une envie d’en signer un nouveau. Il réclame depuis des mois d’être libéré par l’UFC, qui devait espérer dans le fond un retour rapide de McGregor pour le troisième volet d’une trilogie entre les deux. A la place, ils l’ont jeté dans la gueule du "loup". L’immense majorité des spécialistes et des amoureux de MMA imaginent une destruction signée Chimaev.

Diaz lui-même semble résigné et pas hyper emballé par l’idée de partager la cage avec lui: "Je ne voulais pas ce combat. (…) Je ne me suis même pas préparé. Qu’il me batte…" En clash ouvert avec l’UFC, qu’il invite à "aller se faire foutre", Diaz n’a rien à perdre et doit selon la logique être battu. Mais avec un tel combattant, capable de tant donner quand d’autres n’ont plus de jus, on n’est jamais à l’abri d’une surprise. En juin 2021, il n’était pas loin de surprendre dans le cinquième round un Edwards secoué sur un coup qui allait battre Usman une grosse année plus tard. Bref, si tout semble écrit, on ne ferait pas non plus sécher l’encre à l’avance.

On ne parierait pas nos économies là-dessus, on irait beaucoup plus sur un Chimaev qui lui a promis de lui montrer qui était "le vrai gangster", mais si Diaz renverse tous les pronostics en faisant chuter pour la première fois celui que l’UFC fait monter vers les sommets, le pied-de-nez à l’organisation pour sa dernière dans son octogone serait fabuleux. Surtout quand on sait que White a promis une chance pour le titre au vainqueur, qu’il n’imagine sans doute pas ne pas s’appeler Chimaev. Mais on aurait presque envie de voir ça. Imaginez une seconde ce que donnerait un Diaz en roue libre au micro au milieu de la cage après avoir stoppé l’ascension du nouveau phénomène d’un employeur qu’il méprise… Rien que pour ça, impossible de rater l’affiche de cet UFC 279. Où les effluves de Paris nimberont les esprits des fans français devant leur écran.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport