UFC: "Il a pris la bonne décision", Adesanya défend Ngannou et croit à son retour

"Three Kings", trois rois, pour la fierté d’un continent. Il y a moins de six mois, l’Afrique pouvait se targuer de trois champions à l’UFC: le Camerounais Francis Ngannou chez les lourds, le Nigérian Israel Adesanya chez les moyens et le Nigérian Kamaru Usman chez les welters. De quoi rêver à un premier événement sur place avec une ou plusieurs de ces superstars en tête(s) d’affiche. Mais le trio, qui avait aussi l'idée de lancer une organisation de MMA ensemble en Afrique, se retrouve désormais réduit au néant. Usman a perdu sa couronne contre Leon Adwards en août. Idem pour Adesanya face à son vieux rival du kickboxing Alex Pereira en novembre. Pour Ngannou, la donne est différente. "The Predator" n’a pas laissé son titre dans la cage.
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Après de longues négociations, l’ancien migrant qui a découvert le MMA à Paris n’a pas trouvé d’accord contractuel avec l’UFC et a quitté l’organisation mastodonte de la discipline dans la peau d’un champion jamais battu pour sa ceinture (devenue vacante et mise en jeu début mars à Las Vegas entre la légende Jon Jones et notre Ciryl Gane national lors de l’UFC 285). Qui aurait pu recevoir "le plus gros montant jamais offert à un lourd à l’UFC", dixit le patron exécutif de l’organisation Dana White, mais a préféré rester fidèle à ses valeurs devant l’impossibilité d’obtenir les autres conditions réclamées pour lui comme pour l’ensemble des combattants (sponsors extérieurs, assurance santé, etc).
"Il n’a pas fait de demandes folles et ridicules comme une diva"
Un choix défendu par Adesanya même s’il reste employé par l’UFC. "Francis a pris la bonne décision, a-t-il estimé devant les médias en marge de l’UFC. Il est celui qui a mis un coup de pied dans la porte. On le soutient depuis longtemps là-dessus. Je dis la même chose. Je ne vais pas rabâcher tout ça mais il a raison. Il réclame des petites choses mais des choses qui devraient être obligatoires. Il n’a pas fait de demandes folles et ridicules comme une diva. Ce sont des détails comme avoir son troisième ou quatrième homme de coin défrayé et son hôtel payé quand on débute dans l’organisation et qu’on est dans le premier combat de la soirée."
Avocat de bourses plus importantes pour les combattants qui arrivent à l’UFC, celui qui tentera de reconquérir le titre des moyens début avril face à Pereira à l’UFC 287 – trois semaines après avoir vu Usman tenter la même chose contre Edwards à l’UFC 286 – n’hésite pas à expliquer que les choses doivent bouger dans la plus grande organisation de la planète MMA. "Francis n’est pas une diva, répète-t-il pour appuyer son propos. Ses demandes étaient raisonnables et je pense qu’il aurait dû les obtenir. Dana a dit: 'Ce n’est pas comme ça qu’on fait notre business'. Mais cette façon de faire notre business doit changer. Et elle va changer. Il est juste le premier à mettre un coup de pied dans la porte. Mais vous ne savez jamais ce que l’avenir vous réserve. Il reviendra peut-être."
Si Ngannou préfère pour l’instant se tourner vers la boxe puis une organisation de MMA qui saura satisfaire ses demandes, ce qui contredit la narration de White voulant qu’il ait eu peur de la concurrence dans sa compagnie, il ne faut pas écarter l’idée de le voir faire son retour à l’UFC à moyen/long terme. Il ne faut jamais dire jamais, comme on dit, et surtout dans le sport professionnel. "Je pense qu’il reviendra, estime Adesanya. Il est le plus grand poids lourd de tous les temps. Pas juste à l’UFC mais dans l’histoire. Il est parti selon ses termes, sans avoir perdu la ceinture. Il va faire ce qu’il doit faire, en boxe ou ailleurs. Mais le perdre est un coup dur pour l’organisation et je suis sûr qu’il reviendra." Jones Jones ou Ciryl Gane qui prend la ceinture et la conserve quelques temps. Ngannou qui revient après être allé voir ailleurs pour défier le nouveau roi et retrouver son titre. On signerait des deux mains pour un tel scénario.