RMC Sport Sports de combat

UFC Paris 2024: "J'encaisse les coups avec lui", la femme de Benoît Saint Denis raconte comment elle vit ses combats dans la cage

placeholder video
En main event de la troisième édition de l'UFC Paris, samedi à l'Accor Arena (sur RMC Sport ) Benoît Saint Denis partage sa vie avec sa femme Laura. Ancienne footballeuse de haut niveau, la jeune femme s'est confiée à Ouest-France, en révélant comment comment elle vit les combats de son mari et à quel point ils peuvent l'affecter.

Il va faire son grand retour dans la cage samedi. A l'affiche du main event de la troisième édition de l'UFC Paris, Benoît Saint Denis va affronter le Brésilien Renato Moicano à l'Accor Arena, son premier combat depuis sa défaite contre Dustin Poirier en Floride début mars. Au terme d'un duel spectaculaire, le Français s'était incliné par KO après une première frappe du gauche assommante puis un crochet du droit. Des coups que sa femme, Laura, "prend en pleine face, même si lui n'a pas mal".

"Quand on est femme de combattant, c’est déjà difficile, mais ça l’est encore plus pour moi puisque Benoît a un style très engagé. (...) Au MMA, l’intégrité physique est très engagée. Les jours de combat, on est un peu déboussolé. C’est très, très dur à vivre. Toutes les femmes de combattants me rejoindront là-dessus: tu pleures et tu ris dans la même seconde", a-t-elle confié dans un entretien à Ouest-France.

Un syndrome de choc post-traumatique

Ancienne footballeuse de haut niveau, Laura a notamment remporté la Ligue des champions de futsal avec Toulouse en 2019 - année où ils se sont rencontrés - et travaille désormais dans la communication. Entre-temps, elle s'était reconvertie policière. "Dans la police, j’ai connu des situations douloureuses et dramatiques. Mais quand Benoît combat, mes jambes tremblent toutes seules", témoigne-t-elle.

Preuve de l'impact que les combats de son mari ont sur elle, la jeune femme a souffert d'un syndrome de choc post-traumatique après sa défaite contre le Brésilien Elizeu Zaleski dos Santos, pour sa première à l'UFC en mars 2021. "Je n’ai jamais autant pleuré, pendant sept ou huit heures d’affilée. J’étais inconsolable. Pendant les six mois après, dès que je voyais une égratignure, je tournais de l’œil."

"La mère de Benoît est incapable de regarder ses combats"

"On a beau se dire que c’est du sport, là, c’était extrêmement violent. Quand ils sont dans la cage, tu ne peux rien faire. Dans la police, quand tu vois une injustice, tu interviens dans la seconde pour faire le nécessaire. Là, je suis sur mon fauteuil et j’encaisse les coups avec lui", poursuit-elle. Et même lorsque "BSD", ancien membre des Forces spéciales, sort de la cage en tant que vainqueur, les sentiments restent mitigés pour Laura, qui ne peut s'empêcher de se mettre à la place des proches des autres combattants. "Benoît, quand il gagne à New York (en novembre 2023, ce qui lui a permis d'entrer dans le top 15 de sa catégorie), je bondis. Mais la seconde d’après, je pense à la femme de Matt Frevola qui est enceinte et qui doit être anéantie", révèle-t-elle. "C’est profond comme sport, ça touche les familles. Par exemple, la mère de Benoît est incapable de regarder ses combats, elle n’y arrive pas."

Face au Brésilien Renato Moicano, de sept ans son aîné, le Français de 28 ans, papa depuis dix mois, vise une place dans le top 10 de sa catégorie des poids légers samedi. Avec l'ambition d'aller encore plus loin. "Il n’était pas question de lui dire d’arrêter. C’est ce qui le rend heureux. Mon rôle, c’est de l’accompagner au mieux pour qu’on soit performant ensemble", conclut sa femme.

LP