UFC: Pourquoi il y a du flou chez les lourds après la victoire de Pavlovich sur Blaydes

Que va-t-il se passer dans la course au titre des lourds de l’UFC dans les prochains mois? La réponse s’est affinée ce week-end à Las Vegas avec la tonitruante victoire de Sergei Pavlovich sur Curtis Blaydes. Mais la chose reste floue. Avec un sixième KO/TKO au premier round de suite, record du genre, le combattant russe s’est placé dans la peau d’un challenger plus que légitime. Mais il va devoir patienter. Nouveau champion depuis sa victoire en deux minutes sur Ciryl Gane début mars, Jon Jones doit défendre sa ceinture contre l’ancien roi de la catégorie, Stipe Miocic.
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Ce choc entre le GOAT (le plus grand de tous les temps) tout court, Jones, et le GOAT des lourds à l’UFC, Miocic, était d’abord visé pour l’UFC 290, en juillet à Las Vegas, dans le cadre de l’annuelle International Fight Week. Mais Jones et Dana White, patron exécutif de l’organisation mastodonte du MMA, ont indiqué il y a deux semaines que le combat aurait plutôt lieu au Madison Square Garden de New York, cadre de l’événement "numéroté" du mois de novembre (a priori UFC 295) qui pourrait cette année avoir lieu la veille du trentième anniversaire de l’UFC.
S’il compte prendre le vainqueur, Pavlovich devra attendre. Et le combattant passé du troisième au deuxième rang du classement des challengers de la catégorie avec sa démonstration de force contre Blaydes – où on n’a toujours pas eu de réponse sur les questions sur son cardio et sa défense de lutte/grappling vu le scénario – est prêt à le faire. "Je vais me reposer, manger, dormir, me reposer encore et attendre, a lancé en conférence de presse juste après son succès celui qui n’est plus qu’à trois victoires du record de succès consécutifs chez les lourds à l’UFC (l’ancien champion Junior Dos Santos avec neuf). Je n’attends pas quelqu’un d’autre pour me tester. Ce que je veux, c’est ma ceinture. Je veux essayer de la gagner car c’est mon rêve depuis que je suis enfant et je travaille dur pour le réaliser."
Et Ciryl Gane dans tout ça? Malgré sa défaite contre Jones, le Français reste devant le Russe au classement des challengers, où il occupe toujours la première place (ce qu’on peut estimer injuste pour Pavlovich, seul membre du top 5 actuel à compter une victoire sur un des quatre autres et dont deux des trois derniers succès portent les mêmes noms que les deux dernières victoires de Gane, Derrick Lewis et Tai Tuivasa, mais en les terminant tous les deux en moins d’une minute). Si beaucoup l’imaginaient prendre le perdant de Pavlovich-Blaydes pour son probable retour aux affaires lors de la deuxième édition de l’UFC Paris, qui devrait avoir lieu début septembre, voir "Bon Gamin" affronter Pavlovich dans un duel numéro 1 contre numéro 2 ne serait pas illogique sur le plan sportif et marketing.
Mais devoir affronter le lourd français chez lui, à Paris, devant des milliers de spectateurs là pour le soutenir, serait sans doute immérité pour le Russe. Qui pourrait en outre être placé comme remplaçant pour le choc Jones-Miocic en novembre. Voire propulsé directement contre Jones à News York si l’UFC finissait par zapper un Miocic qui annoncerait ne pas être prêt à temps. Mais il y a une subtilité en plus. Jones et Miocic ont déjà laissé entendre que leur combat pourrait être le dernier de leur carrière. Si c’est le cas, peu importe le vainqueur, la ceinture sera vacante en novembre. Si l’UFC a la confirmation de cette situation d’ici là, il n’est pas dingue d’imaginer l’organisation placer un titre intérimaire entre Gane et Pavlovich en septembre, le vainqueur étant "promu" champion incontesté une fois que Jones et Miocic sont partis.
Si l’UFC préfère attendre, une double retraite Jones-Miocic l’obligerait à vite monter derrière un combat entre Pavlovich et un autre challenger pour désigner un nouveau champion. Cela pourrait être Gane selon sa performance pour son combat de retour. Mais d’autres noms pourraient entrer dans l’équation. On pense au Britannique Tom Aspinall, dont le retour un an après sa terrible blessure à la jambe devrait se faire en juillet à Londres (il a défié Marcin Tybura, dixième au classement des challengers), ou encore au Brésilien Jailton Almeida, actuel douzième au classement mais ultra prometteur et qui pourrait être propulsé vers les sommets s’il éteint Jairzinho Rozenstruik (numéro 9) avec la manière le 13 mai et qu’il signe une autre belle victoire derrière.
Reste une dernière question: qui pour Gane en septembre si ce n’est pas Pavlovich? Le spécialiste de la lutte Blaydes, "combat le plus dur sur le papier pour Ciryl" dixit son coach Fernand Lopez, pour un duel de combattants en quête de rebond après une défaite et un gros test pour les progrès du Français au sol depuis Jones? Alors que Gane a déjà battu les numéros 6 (Tuivasa) et 7 (Alexander Volkov) dans le passé, les autres options sont limitées. Impossible de caler Aspinall s’il combat fin juillet comme prévu, question de timing possible. S’il régale face à Rozenstruik, Almeida serait peut-être une voie possible si l’UFC compte l’accélérer.
Leur écart au classement serait grand mais on a déjà vu la grande organisation de MMA envoyer le numéro 1 d’une catégorie contre quelqu’un classé bien plus bas mais qui a le potentiel pour s’imposer, à l’image de Petr Yan contre Sean O’Malley chez les coqs ou Katlyn Chookagian contre notre Manon Fiorot nationale chez les mouches en octobre dernier lors de l’UFC 280. Deux combats d’ailleurs perdus par celui et celle qui trônaient au sommet du classement avant l’événement. Bref, il y a encore beaucoup de flou chez les lourds. Avec encore pas mal de rebondissements possibles dans les mois à venir. La suite au prochain épisode.