UFC: Tsarukyan, l’homme qui veut boucler la boucle face à Makhachev

Sans le savoir, il avait débuté par le futur boss final. Et pour terminer le jeu, il devra sans doute recommencer la première mission. Numéro 8 du classement des challengers de la catégorie des légers (-70 kilos), Arman Tsarukyan revient dans la cage de l’UFC ce week-end à Las Vegas face au Brésilien Joaquim Silva, combattant non classé. Six mois pile après sa dernière sortie dans l’octogone, une victoire par décision unanime sur Damir Ismagulov, le talentueux Arménien poursuit un parcours qui le mène à son seul objectif: la ceinture. Avec dans le viseur l’actuel champion, Islam Makhachev.
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Particularité? Les deux se sont déjà affrontés lors du premier combat de Tsarukyan dans l’organisation mastodonte du MMA mondial, en avril 2019. A l’époque, le Daghestanais avoue qu’il ne connaît pas "Ahalkalakets" (son surnom). Mais il va vite le découvrir. Disputée à Saint-Pétersbourg, en Russie, l’opposition entre les deux offre un bonbon technique en lutte et préhension, le tout dans un rythme endiablé, pour un logique bonus de "combat de la soirée". L’Arménien est battu à la décision unanime mais prouve qu’il mérite sa place à l’UFC et qu’il peut viser haut dans cette organisation.
Presque un clin d’œil quand on sait que le garçon est devenu combattant en partie grâce à l’influence du… grand pote et partenaire d’entraînement de Makhachev. "Qui m’a inspiré à débuter le MMA? Khabib Nurmagomedov, racontait-il il y a quelques mois sur la chaîne YouTube Captain Hardcore. C’est grâce à lui que j’ai connu l’UFC. Mon frère m’avait parlé de l’UFC, car c’est un fan de Conor McGregor et il me vantait ses mérites. J’ai donc commencé à regarder cette organisation, où Khabib a alors enchaîné deux victoires. J’ai regardé des extraits de ses combats et j’ai voulu devenir combattant. C’était mon modèle."
Encore adolescent, Tsarukyan découvre un monde qui va écrire son avenir. Il débute chez les pros en septembre 2015 et enchaîne quatorze combats en moins de trois ans, presque tous (sauf un) sur la scène locale russe, pour treize victoires dont trois face à des anciens de l’UFC (Takenori Sato, Junior Assunção et Felipe Olivieri). Cette dernière lui ouvre alors ses portes, avec d’entrée le test Makhachev, qui n’était alors pas encore dans le top 15 de la catégorie. Après cette première conclue sur une défaite, l’Arménien reprend sa conquête. Cinq victoires vont suivre en deux ans et demi, d’Olivier Aubin-Mercier (actuel champion au PFL), Joel Alvarez en passant par Davi Ramos, Matt Frevola et Christos Giagos, avant son premier main event dans l’organisation en juin 2022.
Opposé à l’ancien double champion du KSW Mateusz Gamrot, Tsarukyan offre encore un combat de feu mais doit une nouvelle fois s’incliner sur une décision unanime, un résultat controversé, la plupart des médias spécialisés donnant la victoire à l’Arménien après cinq rounds très serrés. Ce revers stoppe un peu sa marche vers les sommets, qui reprend en décembre avec la victoire sur Ismagulov avant le rendez-vous de ce week-end avec Silva, un nom pas suffisamment ronflant pour faire un bond au classement en cas de victoire mais une étape impossible à rater pour continuer de rêver de chance mondiale dans un timing pas trop lointain. Et avec l’espoir que Makhachev reste champion jusque-là pour prendre sa revanche.
"Qui peut battre Makhachev chez les légers? Moi. C’est moi qui lui donnerait le combat le plus compétitif parmi tous les membres du top 15, j’en suis sûr. J’ai montré lors de mes débuts à l’UFC que je pouvais rivaliser avec lui. Il a progressé depuis et moi aussi mais j’espère qu’on pourra se retrouver une nouvelle fois dans la cage." Le reste de la division, autant d’obstacles possibles sur la route, ne l’impressionne pas. Les stars Dustin Poirier, Justin Gaethje et Michael Chandler? "Ils devraient prendre leur retraite ou on devrait les retirer du top 15, ils ne s’affrontent qu’entre eux! Chandler, par exemple, n’est pas une menace pour Islam. Il ne peut rien lui faire."
L’ancien champion (et sauf retournement de situation prochain challenger en octobre) Charles Oliveira? "C’est un bon combattant, avec de l’expérience et de la patience, mais c’est un cadeau pour moi. Je vais l’écraser facilement. Son style est celui qui me convient le mieux." Excellent en lutte comme en grappling, solide sur son ground-and-pound comme dans son jeu contre la cage, de plus en plus à l’aise en striking et notamment dans l’utilisation de ses jambes, spectaculaire, Arman Tsarukyan possède toutes les qualités pour atteindre les sommets chez les légers à l’UFC. Ce ne sera pas pour tout de suite mais l’objectif est clair, affiché, annoncé. Sans aucune envie d’esquiver l’actuel boss de fin pour le dernier tableau du jeu.