Paris-Bercy: qui est Khachanov, celui qui défie Djokovic?

- - AFP
Le jeune homme est plutôt discret, parfois pas très souriant dans les allées des tournois. Mais il trace son chemin, avec des objectifs bien en tête. Dominic Thiem (huitième joueur mondial, troisième top 10 battu cette semaine), la dernière victime de Karen Khachanov (22 ans) en demi-finale du Masters 1000 de Paris samedi, en a attesté. Terrassé par les coups de boutoir du colosse russe (1m98).
Un départ à 15 ans de Moscou
Une performance dans la lignée de sa saison 2018, la plus aboutie de sa jeune carrière. Après Marseille en début d’année, Khachanov s’est imposé sur ses terres à Moscou il y a quelques semaines. L’homme derrière cette progression: Galo Blanco, l’ancien coach de Milos Raonic que Khachanov est parti rejoindre en Espagne en 2014, après un premier départ de la maison moscovite à 15 ans pour Split (où il rencontre son premier entraîneur Vedran Martic, ancien de la team Ivanisevic). C’est l’amour du travail qui les a réunis.
Une collaboration qui a rapidement vu des effets. Professionnel depuis 2013, le colosse russe a explosé en 2017, après un premier titre sur le circuit ATP à Chengdu en 2016, alors qu’il n’était que 101e mondial (il avait remporté son premier challenger en 2015). Un premier titre qui coïncide avec son mariage avec Veronika Shkliaeva. 2017 est aussi l’année où Khachanov stoppe sa collaboration avec Galo Blanco pour revenir auprès de son premier entraîneur Vedran Martic.
Le digne héritier de Marat Safin?
Les deux idoles de Khachanov: Marat Safin et Juan-Martin Del Potro. Pourtant, si le parallèle avec Safin peut être rapide, ces deux joueurs russes sont très différents, comme le souligne Jean-François Caujolle, directeur du tournoi Open 13 de Marseille: "Marat était quelqu’un d’assez étonnant, pas toujours facile à saisir, moi j’adorais son jeu et le personnage parce qu’il était atypique. Il avait des hauts et des bas, les hauts pouvaient arriver dans un petit tournoi, et les bas en Grand Chelem. Et puis, sur le court souvent il ne maîtrisait pas ses réactions et ses émotions. Khachanov est différent là-dedans, il est beaucoup plus stable au niveau psychologique, ou au niveau de sa réaction et de ses émotions. En revanche il a un jeu similaire à celui de Marat. Qui est un jeu où il rentre dans un schéma au début, si cela marche c’est exceptionnel, mais quand cela déraille, cela déraille tout au long du match."
En revanche, pour ce qui est de l’aspect tennis, la ressemblance peut être frappante: "Khachanov a une gestuelle sur le court assez proche, son coup droit, son revers, son service, tout est assez proche de Marat (Safin)", poursuit-il. Pour l’instant difficile de dire sir Khachanov va se construire le même palmarès que son aîné, mais ses ambitions sont claires: devenir numéro 1 mondial et gagner un Grand Chelem. Au troisième tour de l’US Open, il avait perdu un marathon de 4h26 face à Rafael Nadal. Un combat physique que l’Espagnol avait payé quelques jours plus tard… Signe que le premier gros coup de sa carrière n’était pas loin. Le voilà avec cette première finale de Masters 1000 face à Novak Djokovic. Et lundi prochain, il sera au minimum 12e mondial.