
Fed Cup: la surface et Garcia, deux incertitudes pour la demie contre la Roumanie
Et maintenant, on fait quoi? Dimanche soir, au moment où la Roumanie a signé l’exploit à Ostrava face à la République tchèque, cette question a pu tarauder Julien Benneteau. Capitaine comblé par le scénario du succès (3-0) à Liège, il doit déjà anticiper la venue de Simona Halep et de ses copines, les 20 et 21 avril. Et tout n’est pas simple.
Non pas que la ville soit un souci. La Fédération française de tennis ne devrait pas manquer de candidatures pour accueillir une nation qui a fière allure, avec la championne de Roland-Garros en titre dans ses rangs. Traditionnellement, à cette époque de l’année, compte tenu de l’incertitude climatique, la France opte pour une salle. Va pour l’indoor. Mais quelle surface?
Et c’est là que les énigmatiques réponses de Caroline Garcia, dimanche après son succès face à Elise Mertens, prennent – peut-être – tout leur sens. Rappelons le contenu de cet échange lors de l’atelier radio.
Contrat à durée déterminée
Caroline Garcia: "J'ai accepté cette sélection pour la Belgique. Ça s'est très bien passé. Après, c’est dans plusieurs mois. Les choses avancent comme elles avancent." "Vous nous faites peur, ce n'est pas un ‘’one shot’’…", lui rétorque-ton… "Pour l'instant, j'ai accepté cette sélection, réplique la joueuse. Si ça se trouve, il ne me sélectionnera même pas en avril! Je n’ai pas envie de me poser des questions sur un futur plutôt éloigné."
On n’en saura pas plus. Ceux qui espéraient une phrase du type: "Jouer une demi-finale, ça va être génial" en sont pour leurs frais. Caroline Garcia donne le sentiment d’avoir signé un contrat à durée déterminée. Renouvelable bien sûr. Mais sous conditions. Lorsqu’il s’est présenté devant les médias, après le double, Julien Benneteau n’était pas au courant des propos de sa numéro 1.
Un calendrier pas simple
"J’ai bâti cette équipe avec un mot d’ordre: avoir la meilleure équipe du moment et dans deux mois, mon objectif sera le même, avait-il répondu. D’ici là, il peut se passer beaucoup de choses. Je n’ai parlé de leur programmation personnelle avec aucune joueuse. On verra ça dans un futur assez proche."
Il faut mettre dans le contexte cette rencontre des 20 et 21 avril. Elle arrivera après une longue tournée américaine (Indian Wells et Miami). La semaine du 1er au 7 avril, les joueuses ont l’option Charleston (terre battue grise) ou Monterrey (dur). Surtout, dans la foulée de la demi-finale de Fed Cup, il y a le gros tournoi de Stuttgart – un WTA Premier, avec beaucoup de points –, qui se dispute en terre battue indoor. Et où la Lyonnaise a une demi-finale à défendre. Une donnée pas innocente.
Louis-Paul Garcia, le papa et coach, a déjà bâti la programmation de sa fille et il pourrait "tiquer" - simple supposition – de jouer les Roumaines sur dur avant de basculer sur l’épreuve allemande. En 2016, lors d’une conférence de presse en plein tournoi de Madrid, Caroline Garcia avait relevé que la Fed Cup prenait beaucoup d’énergie et que les enchaînements étaient compliqués. Un exemple très simple: la Lyonnaise s’est envolée ce lundi après-midi de Bruxelles pour atterrir à Doha à minuit. Et elle disputera son premier tour… mardi en extérieur. Il n’y aurait rien d’étonnant à ce qu’elle se fasse cueillir par l’Ukrainienne Tsurenko, 24e mondiale, sur place au Qatar depuis trois jours….
"On aura besoin de tout le monde"
Mais, d’un autre côté, recevoir les Roumaines sur terre battue semble un choix délicat quand on connaît le palmarès de Simona Halep sur l’ocre. Bref, Julien Benneteau va devoir peser le contre et le contre, écouter les avis des staffs de chacune de ses joueuses. Il devra aussi remobiliser Kristina Mladenovic, marquée – il faudrait être aveugle pour ne pas l’avoir vu – par les décisions du capitaine. Mais les choix étaient les bons. "A un moment donné, si on veut aller très loin, on aura besoin de tout le monde. Personne n’est écarté", précise-t-il.
C’est son mode de management. "Je suis vidé", avait conclu dimanche Julien Benneteau. Capitaine de Fed Cup, c’est un job qui n’est pas de tout repos.