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Open d'Australie: insectes, fenêtres bloquées, l'hôtel où est coincé Djokovic fait beaucoup parler

Depuis jeudi, Novak Djokovic est retenu par les autorités australiennes dans un hôtel connu pour accueillir des migrants et des voyageurs en situation irrégulière. Un lieu du centre-ville qui fait beaucoup parler.

D’apparence, c’est un hôtel qui ne paie pas de mine: un gros bloc de béton recouvert de pans de murs en bois, à moitié caché par les arbres et aux vitres teintées. Si ce n’est sa location, en plein cœur de la ville de Melbourne, ce n’est pas le genre d’endroit où l’on imagine que le numéro un mondial de tennis choisirait de passer la nuit. Pourtant, cet établissement est en pleine exposition médiatique depuis quelques jours.

Situé à moins de 20 kilomètres de l’aéroport, le Park Hotel est un hôtel accessible à tous, pour une centaine de dollars australiens par nuit. De nombreux touristes y ont déjà séjourné. Mais c’est aussi cet endroit que le gouvernement australien a choisi pour accueillir des réfugiés et d’autres voyageurs sans visa, comme c’est désormais le cas de Novak Djokovic, ou plus récemment, les voyageurs obligés de s’isoler pour quatorze jours dans le cadre de la pandémie de Covid-19.

"Si on peut appeler ça un hôtel"

D’après les médias australiens, le champion de tennis serait logé à la même enseigne que les réfugiés présents depuis de nombreuses années. La qualité de la nourriture laisserait à désirer, des insectes seraient présents dans les chambres, les fenêtres ne s’ouvrent pas et le temps passé à l’extérieur, sur le toit, est chronométré. Ces conditions ont choqué les proches du numéro un mondial, dont sa mère Dijana Djokovic, qui a dénoncé, lors d’une conférence de presse organisée par la famille depuis la Serbie, un traitement "inhumain, digne d’un criminel".

"Ils le gardent comme un prisonnier, ce n’est pas juste, ce n’est pas humain. Son logement est terrible. C’est un petit hôtel qui reçoit des réfugiés, si on peut appeler ça un hôtel. Il y a des insectes, c’est sale, la nourriture est horrible", a continué Dijana Djokovic, en ajoutant que la famille espérait trouver un moyen de faire patienter Novak Djokovic dans une maison qu’il a lui-même louée. Le gouvernement serbe s’en est également mêlé pour tenter déplacer son champion dans un endroit plus approprié, sans grand succès. Le tenant du titre va donc passer le week-end dans cet hôtel, jugé insalubre par ses fans et sa famille en attendant son jugement lundi.

Des réfugiés détenus depuis plusieurs années

Park Hotel se retrouve sous le feu des projecteurs et des médias avec l’affaire Djokovic, mais une trentaine de réfugiés s’y trouvent détenus depuis plusieurs années. Neuf ans pour certains d’entre eux. Privés de quasiment tous leurs droits, ces migrants, souvent originaires du Sri Lanka, ont fui la guerre dans leur pays pour une vie meilleure à Melbourne. Tous ont moins de 35 ans, ils sont jeunes et profitent de la lumière mise sur l’affaire Djokovic pour tenter de faire entendre leur voix. "9 years long", est-il désormais inscrit sur la fenêtre d’une des chambres de l’hôtel et "Free them all", a également été tagué sur la façade du bâtiment.

La façade du Park Hotel à Melbourne.
La façade du Park Hotel à Melbourne. © Icon Sport

Devant l’hôtel, les militants de défense des réfugiés se mêlent aux supporters du tennisman, venus avec des drapeaux serbes soutenir bruyamment leur idole. En plus du cas Novak Djokovic, le Park Hotel, désormais au centre des attentions, soulèvent maintenant d’autres questions sur la société australienne.

CR avec LL