
Tsonga-Djokovic, de la revanche dans l’air

Triste première : pour leur première opposition, c'est le Serbe qui écarte Tsonga. C'était il y a deux ans. En finale de l'Open d'Australie. - -
Il y a ceux qui voudront faire de ce match une revanche. Et les autres. Le 27 janvier 2008, Novak Djokovic (22 ans) met fin au fantastique parcours de Jo-Wilfried Tsonga (24 ans) en finale de l’Open d’Australie. Le score est serré (4-6, 6-4, 6-3, 7-6). Les regrets vivaces. Depuis, le petit « Jo » a bien grandi. Vainqueur de cinq titres, il truste depuis le Top 10 mondial et s’affirme jour après jour comme la locomotive du tennis français. A tel point que le puissant droitier dispute mercredi son troisième quart de finale de rang à Melbourne, dans un Grand Chelem qui lui réussit parfaitement. Aussi bien que son adversaire du jour.
Alors forcément, au moment de rentrer sur la Rod Laver Arena, les souvenirs se bousculeront. « Je suis content de ne pas l’avoir gagnée », lâche-t-il dans un premier temps. Avant de vite se reprendre. « C’est peut-être un mal pour un bien car elle me laisse de gros objectifs à atteindre. » Dans le camp d’en face, on se souvient également de cet affrontement. « J’ai joué de nombreuses fois contre Jo, rappelle le numéro 3 mondial. Le plus grand match était probablement il y a deux ans. »
Winogradsky : « Djokovic a retenu la leçon »
Depuis, le numéro 10 mondial a démontré qu’il pouvait battre n’importe qui. Ses quatre succès en six rencontres contre Djokovic le prouvent. Même si le dernier affrontement a tourné à l’avantage de ce dernier à Miami l’année dernière. C’est quand même avec prudence que le Serbe aborde sa rencontre de mercredi. « Jo peut battre n’importe qui quand il prend bien la balle. Je dois le garder sous pression et appliquer mon style de jeu, sans lui permettre de prendre le contrôle du match. »
Un discours qui colle parfaitement au scenario du match que s’attend à vivre Eric Winogradsky. « Djokovic a retenu la leçon de ses précédents matchs contre Jo. Il sait qu’il ne doit pas lui laisser la direction de l’échange. Je suis à peu près certain qu’il voudra prendre le jeu à son compte. » En observateur avisé, Guy Forget livre une des clés qui pourrait aider Tsonga à se sortir de ce match. « Il devra très bien servir et être très offensif dans les l’échange, prévient le capitaine français en Coupe Davis. Il doit prendre plus de risques que d’habitude. A chaque fois que je l’ai vu battre Djokovic, il a fait un peu plus dans ses prises de balles. Djokovic a une telle qualité de contre, que s’il joue son jeu normal, ce n’est pas suffisant. »
Mais « Djoko », successivement opposé à Gimeno-Travers, Chiudinelli, Istomin et Kubot, n’a pas eu de véritable match référence pour se hisser en quart de finale. Son niveau inquiète même certains observateurs. Alors forcément, c’est avec ambition que se prépare Tsonga. « Il se méfiera. S'il n'est pas très bon, il sait que je suis capable d'aller le chercher. A moi d'être bon pour le faire craquer. »