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Roland-Garros: le Kosovo demande des sanctions contre Djokovic après son message politique pro-serbe

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Le comité olympique du Kosovo demande des sanctions disciplinaires contre Novak Djokovic, accusé d’attiser les tensions en Serbie après son message écrit sur une caméra de Roland-Garros, dimanche.

Le Kosovo demande des sanctions contre Novak Djokovic. Le Serbe a provoqué la polémique après avoir écrit un message sur la caméra à l’issue de sa victoire au premier tour de Roland-Garros contre l’Américain Aleksandar Kovacevic (6-3, 6-2, 7-6), lundi. "Le Kosovo est le cœur de la Serbie. Stop à la violence", a-t-il signé en cyrillique. Une prise de position jugée nationaliste par les dirigeants du Kosovo, ancienne province serbe autoproclamée indépendante en 2008 et reconnue comme Etat par la France et l’ONU (pas par la Serbie).

Djokovic accusé "d'augmenter le niveau de tension et de violence entre les deux pays"

"Novak Djokovic a encore une fois promu la propagande des nationalistes serbes et utilisé la plate-forme sportive pour le faire, a déclaré Ismet Krasniqi, président du Comité olympique du Kosovo (KOK), dans un communiqué. Les nouvelles déclarations d'après-match faites par une telle personnalité publique sans aucun sentiment de remords ont pour conséquence directe d'augmenter le niveau de tension et de violence entre les deux pays", a-t-il ajouté, exhortant le CIO à enquêter "en ouvrant une procédure disciplinaire contre l’athlète." Le CIO reste pour le moment silencieux.

Le message de Novak Djokovic est intervenu le jour où 30 soldats de maintien de la paix de l'OTAN ont été blessés lors d'affrontements avec des manifestants serbes dans la ville kosovare de Zvecan, où le père de Djokovic a grandi. Des violences ont éclaté ces derniers jours après la prise de fonction de maire d’origine albanaise dans la région à majorité serbe du nord du Kosovo à la suite d'élections boycottées par les Serbes. Les troubles se sont intensifiés et l’OTAN va envoyer 700 soldats supplémentaires, en plus des 4.000 déjà présents sur place.

Le message de Djokovic est accusé de jeter de l’huile sur le feu. Malgré les critiques, le vainqueur de 23 Grands Chelems a assumé son geste très politique. "Je ne suis pas un politicien et je n’ai pas l’intention d’entrer dans un débat politique, s’est-il défendu. Ce sujet est très sensible. En tant que Serbe, tout ce qui se passe au Kosovo me fait très mal. C’est le moins que je pouvais faire. Je me sens responsable, en tant que personnalité publique – quel que soit le domaine – d’apporter mon soutien. En particulier, en tant que fils d’un homme né au Kosovo, je ressens le besoin de leur apporter mon soutien, ainsi qu’à la Serbie."

"Je ne sais pas ce que l’avenir réserve au peuple serbe et au Kosovo, mais il est nécessaire d’apporter notre soutien et de faire preuve d’unité dans ce genre de situation, a-t-il ajouté. Je ne sais pas ce qui va se passer. J’ai entendu dire qu’il y avait eu beaucoup d’objections sur les réseaux sociaux. Peut‐être que je serais sanctionné. Mais je ne me retiens pas et je le referais."

NC